dimanche 30 décembre 2007

Trente-cinquième message !


Je déteste les soirées de nouvel an. Cela me rend triste et nostalgique de songer que le temps passe et que jamais plus on ne reviendra en arrière.

C'est idiot car j'imagine que pour beaucoup, avant a pu être terrible. Pour ma part, même si je suis satisfaite de ma vie, j'ai une nette tendance à enjoliver le passé. C'est idiot mais c'est ainsi. Alors pour moi, ce soit est un jour de deuil. Moi qui aime que rien ne change, je vais aller fêter le changement dans ce qu'il a de plus dramatique : le temps qui passe et ne reviendra pas.

J'avais deux soirées qui m'était proposées. J'en ai finalement choisi une pas loin de chez moi. Si je m'étais écoutée, je serais restée chez moi, devant la télévision. J'aurais écouté Michel Drucker et ses invités me mentir, en me faisant croire qu'en ce soir de nouvel an, ils se sacrifient pour offrir du bonheur aux esseulés, alors que l'émission a du être enregistrée voici trois mois au moins.

Alors quand j'y pense, entre Michel Drucker qui me ment, et des amis sincères, mon choix est fait, demain je me rendrai pomponnée à ma soirée. Je mettrai de jolies sandales dorées et je boirai pour oublier comme c'est triste de voir le temps s'envoler et de se dire que nos vingt ans ne sont plus.

Mais bon, cela reste plus sympa de boire en groupe que de rester seule chez moi. Face à l'ignominieux Drucker, j'aurais eu envie de boire. Boire seule n'est jamais une bonne chose. Je préfère déprimer gaiement en groupe que seule chez moi. Bien sûr, à toutes fins utiles, je rappelle qu'il faut boire avec modération.


vendredi 28 décembre 2007

Trente-quatrième message !

Je voulais mettre des liens sur mon blog mais m'aperçois que j'ai choisi une mise en page qui m'en empêche. Me voici fort marrie. Je trouve cela très sympa d'avoir des liens sur son blog. Cela montre que l'on a un réseau social important. Cela dénote aussi qu'on lit, qu'on se promène sur le Net. De plus, en regardant de près les liens sur un blog, on comprend vite fait à qui l'on a à faire.

Et puis, quand vous offrez un lien à vos confrères, ceux-ci font de même car c'est la moindre des politesses. Alors de fil en aiguille, vous tissez des relations, tant et si bien qu'un beau jour en tapant le nom de votre blog sur Technorati, vous vous apercevez que votre niveau d'authority a cru à un niveau insoupçonnable. Pour le moment, désespérément, c'est le même message "0 blog reactions to Annablog" qui s'affiche. Je suis une pauvresse, une misérable de la blogosphère.

Las, je n'aurai donc pas de lien, sauf si quelque lecteurs sympathique m'expliquait comment je peux changer la mise en page sans perdre mes précieux articles.

Quant à l'illustration, je suis désolée si elle vous semble quelque peu vulgaire. Mais allez illustrer un article traitant de liens ! Ce n'est pas simple ! Fort heureusement, vous avez échappé aux menottes cuir et fourrure de ce lien. Je sais encore me tenir !

mercredi 26 décembre 2007

Trente-troisième message !


J'ai passé un excellent Noël. Tandis qu'hier, je donnais libre court à la spiritualité, aujourd'hui, le Christ étant né, c'est aux cadeaux que vont ma priorité. Je m'étonne cependant que l'on donne les cadeaux le 25 décembre. Je trouve que les espagnols en respectant l'arrivée des Rois Mages le 6 janvier ont parfaitement raison.

Mais bon, je veux bien passer pour une grenouille de bénitier, mais je ne le suis pas. La preuve, il m'aurait été impossible de tenir jusqu'au six janvier face à mes paquets. Alors qu'ai je donc eu ? Des tas de choses et des enveloppes. J'aime bien ce terme d'"enveloppes". C'est rigolo je trouve. Je ne me vois pas dire que j'ai eu de l'argent, beurk, le vilain mot ! Non, je n'ai que que deux enveloppes discrètes avec mon prénom écrit dessus.

Comme le dit fort justement l'expression, cela va mettre du beurre dans les épinards. Parce que la fin du mois fut dure. Entre les cadeaux que j'ai faits aux autres, et ceux que je me suis faits, me voici tondue comme un mouton, voire fauchée comme les blés.

On m'a pourtant fait maintes propositions pour augmenter mes revenus. Et je vous assure que ce furent toujours d'honnêtes propositions. Personne ne s'est jamais avisé de me proposer de vendre mes charmes en ondulant des hanches sur un quelconque trottoir ! Je suis certes ravissante mais il me manque quelque chose pour faire commerce de mon corps. Les plus aimables diront qu'il me manque le vice et que je suis bien trop honnête. D'autres affirmeront que je ne fais pas assez s..... pour faire une gagneuse honorable. Dans les deux cas, je me sens honorée, n'ayant jamais eu la prétention ni le désir de faire s..... !

Quoiqu'il en soit, ne souhaitant pas en ce jour de Noël m'égarer sur des chemins de traverse, j'en resterai là. Je ne serai jamais une Marie-Madeleine. Personne ne me dira jamais "Va et ne pêche plus". L'honnêteté se paye aussi ! Que ce soit dans les fils ou dans la Bible, il faut croire que les femmes droites n'ont pas la cote !

lundi 24 décembre 2007

Trente-deuxième message !


Je souhaite à mes rares lecteurs un très joyeux Noël. Pour ma part, Noël reste une fête religieuse et uniquement religieuse. Je regrette chaque année un peu plus que la célébration de la naissance du Christ soit reléguée derrière la foire commerciale. J'irai donc à la messe de minuit.

L'assurance d'une vie "après la vie" est sans doute la meilleure chose qui soit.


vendredi 21 décembre 2007

Trente-et-unième message !


Ma tristesse dont je parlais dans le dernier article s'est envolée. J'ai modéré mes commentaires. J'en ai eu quelques uns. Un de mes lecteurs semble s'étonner que j'aime autant les chaussures et me traite de fétichiste. Je n'ai pas retenu son commentaire que je trouvais lourd.

Alors, si j'en crois wikipédia, le fétichisme sexuel serait la fixation du désir érotique sur une partie du corps (seins, fesses, jambes, pieds, etc. ), sur un objet (gants, bas, bottes, chaussures, etc.) ou sur une matière.

Je ne me retrouve absolument pas dans cette définition que je trouve en plus affreusement datée. Aimer les chaussures est un grand classique féminin. De plus, si toutes les femmes aimant les chaussures devaient être diagnostiquée de la sorte, c'est que cette définition est erronée parce qu'elle ostracise un comportement très classique.

Et puis, le caractère sexuel qui serait lié à ce fétichisme me semble un peu bêta. On sent bien que cette définition est issue de la société coincée du XIXème siècle. Que l'on soit homme ou femme, dès lors que l'on tente de se mettre à son avantage, le but est sexuel puisque cela vise à séduire. C'est donc sans doute le fameux instinct de reproduction qui doit agir de manière inconsciente.

Alors oui, lorsque le matin, je me maquille, c'est sans doute dans un but sexuel. Pareillement lorsque je me coiffe. Sans doute que c'est aussi dans un but sexuel que choisis d'être élégante plutôt que de sortir vêtue d'un jogging malpropre. Et donc ? Me traite-t-on pour autant de fétichiste du maquillage, de la coiffure ou du vêtement ?

Donc, oui, j'adore les chaussures. Plus elles sont hautes et ouvertes, plus elles me plaisent. Pourquoi ? Parce que d'une part j'adore être pieds nus. Je trouve cela éminemment sensuel d'être pieds nus. Je déteste les bas et collants. Dès que je rentre chez moi, la première chose que je fais est de me déchausser. Et j'avoue que même toute petite, ma mère ne cessait de mes houspiller pour que je mette des chaussons, que je ne mettais jamais.

Donc, il est normal que ma préférence en matière de chaussures aillent aux nu-pieds et que je déteste les modèles fermés que je ne porte que contrainte et forcée par le mauvais temps. Et encore, il faut vraiment qu'il fasse froid ! On me demande d'ailleurs souvent si je n'ai pas froid. Et non, je n'ai pas froid. Je dois être une des rares femmes à ne pas se plaindre d'avoir froid aux pieds. Mes origines saxonnes y sont sans doute pour quelque chose ! J'en porte depuis que je suis adolescente.

Quant aux talons, mesurant un mètre cinquante-sept, les talons hauts sont pour moi une exigence de survie ou je me ferais marcher dessus. Que peux savoir un homme mesurant un mètre quatre-vingt, de la vie de quelqu'un qui fait vingt cinq centimètres de moins ? Rien ! Mes talons sont donc pour moi des prothèses. Je porte couramment dix centimètres de talons tous les jours. Je marche avec et j ne suis pas fatiguée. Je ne comprends d'ailleurs pas les femmes qui me demandent comment je fais. Moi, c'est l'inverse. En chaussures plates, j'ai l'impression de partir à la renverse !

Et puis, puisque l'on parle de la nature, de la génétique, il faut encore que j'incrimine mes gènes. Car si mes gènes m'ont fait petite, il m'ont aussi doté d'une quasi absence de poitrine. Alors, comme diraient les amateurs de marketing, je donne dans l'avantage concurrentiel. A défaut d'une opulente poitrine que je pourrais mettre en valeur, je montre mes pieds que je trouve mignons et sans défauts. J'ai d'ailleurs aussi de très jolies mains ! On fait ce que l'on peut. On se débrouille avec ce que l'on a.

J'ai aussi noté que regarde souvent les mains des hommes. Je ne pourrais pas aller avec un homme ayant de vilaines mains. Pas plus qu'un type ayant des chaussures de mauvaise qualité et, horreur, non cirées, ne pourrait retenir mon attention. Les mains, les pieds et les chaussures ont donc une importance primordiale pour moi. Y-a-t-il de la symbolique derrière tout cela ? Oui peut-être et même sans doute. Mais qu'importe, je ne suis pas psychanalyste.

Alors oui, peut-être suis je un peu, beaucoup, voire totalement fétichiste. Mais je m'en porte finalement très bien. Et croyez-en mon expérience personnelle, les demoiselles aimant être pieds nus sont les plus sensibles et les plus sensuelles !

mercredi 19 décembre 2007

Trentième message !

Vous constaterez que le trentième message est publié alors que le vingt-neuvième ne l'est pas encore. Alors ? Technique marketing ou erreur de ma part ? Non, je n'étais pas satisfaite du message précédent, aussi ne l'ai-je point publié. Je suis ainsi, dure avec moi-même.

Dans les faits, il ne s'agit même pas de cela mais des conséquences juridiques de ce message qui m'ont littéralement effrayées. En effet, j'avais un souci avec ce message dans lequel je parlais de téléchargement. Or le téléchargement est quelque chose de vraiment interdit, parce que cela tue la créativité et les artistes. Tout le monde le dit, les artistes, les maisons de disques et même les vendeurs de disques ! D'ailleurs, avant l'invention juridique des droits d'auteur, les artistes n'existaient, tout au plus y avait-il quelques saltimbanques régalant les croquants d'oeuvrettes faciles.

N'oublions pas qu'un blog, est soumis à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Ainsi, lorsque j'écris ici, je prends des risques insensés. A chaque ligne, je cours le danger d'être réveillée à six heures du matin par des coups de béliers défonçant ma porte tandis qu'une voix de stentor hurlerait sur le palier "Police !".

Ensuite, poussée, violentée et enfin menottée par un OPJ, on me tendrait une commission rogatoire que je n'aurais pas le temps de lire avant de m'expliquer que mon appartement va être fouillé et que je peux me considérer en garde à vue ! J'imagine ensuite le spectacle des grosses mains velues des fonctionnaires de police, fouillant mes tiroirs, les retournant, crevant mon matelas ! Je saisis déjà le sourire graveleux de l'un de ces fonctionnaires tenant entre son pouce et son index une de mes minuscules culottes de soie, en la montrant à un de ses collègues moustachu et syndiqué.

Et cela je ne le veux pas. Je dois donc faire attention à ce que j'écris fut-ce sur un blog dénué de toute audience. Or, le moins que l'on puisse dire, est que la presse n'est pas vraiment libre en France. Si je vous l'assure, il y a une foule de choses qu'il est interdit de dire voire de penser. Et vous qui pensiez vous lancer dans un débat d'idée, vous verrez qu'il est simple pour un juge d'instruction de vous mettre en examen pour incitation à je-ne-sais-quoi. Si vous ne savez pas, lui saura toujours et vous expliquera que vous auriez du savoir puisque nul n'est sensé ignorer la loi !

Bon, j'imagine que l'on me répondra, que c'est tout de même mieux qu'à Cuba ou en Corée du Nord et que si cela ne me plait pas, il me reste la possibilité de partir. C'est toujours ce que répondent les abrutis satisfaits du système. Que puis-je répondre à ce type d'arguments ?

Tout d'abord, que comme me disaient mes parents, lorsque j'étais enfant, il est toujours mieux de se comparer aux meilleurs de sa classe et non aux derniers. Or je crois que les pays anglo-saxons ont une plus grande liberté que la notre. Je ne le crois d'ailleurs pas, j'en suis persuadée.

Enfin, lorsque l'on me dit que je suis libre de partir, je m'insurge. Où que je sois allée, j'ai toujours sollicité l'avis des autorités des pays que j'ai visités. Ainsi, suis-je tributaire de l'obtention d'un visa. Et les seul que l'on m'accorde sont des visas de tourisme à renouveler tous les trois mois. Le droit m'empêche non seulement de parler ou d'écrire mais aussi de bouger vers des cieux où j'aimerais m'établir !

Je suis enchainée sur la terre où je suis née, je ne peux pas la quitter. On me traite de princesse, alors qu'à l'instar de n'importe quel prolétaire, je suis une vraie damnée de la terre. Des chaines étatiques mondiales et procédurales ténues, m'obligent à vivre dans une osmose artificielle avec un système qui me digère jour après jour, me vidant de toute singularité. Je suis la cellule d'un organisme qui me dépasse. Je dois me taire et faire attention.

Ecrivant seule et mélancolique, assise à mon bonheur du jour, contemplant par la fenêtre de mon bureau dont j'ai tiré les voilages le sommet de la Tour Eiffel, je me dis que parfois je suis vraiment la plus malheureuse.

Tout à l'heure, j'ai encore entendu des gens parler de leur mobilisation pour les enfants du Darfour, la Seine-Saint-Denis, pour Ingrid Betancourt ou je ne sais quelle autre cause exotique, mais qui se soucie de moi et de mes soucis ? Personne ...

Je vous dis que je suis la plus malheureuse ! C'est un coup à écouter Barber.

samedi 15 décembre 2007

Vingt-huitième message !


Je le voyais assis dans le bus juste en face de moi avec son bonnet sur la tête, la goutte au nez et je n'ai pu m'empêcher de me dire qu'il allait me contaminer. A la dérobée, je l'observais.

L'imaginant une classe de maternelle éclairée de néons blafards. Une salle chaude et moite, dans laquelle une théorie de gamins, qui crachant, qui mouchant, qui éternuant, qui reniflant, se livreraient à une culture de bactéries et de virus incroyable.

Et lui là, juste en face de moi, qui renifle et éternue sans mettre la main devant la bouche et le nez, bien que sa mère lui ait répété de le faire. J'imagine des flopées de petits virus qu'on me crache à la face, je dissimule mon nez et ma bouche derrière mon écharpe. Mais je sens qu'il m'a touchée.

De retour chez moi, je me sens drôle. Cela n'a pas raté, il m'a contaminée ce monstre dans le bus. J'ai mal à la tête, j'ai des frissons, je sens qu'un virus se balade en moi. Ça y est j'ai un rhume ! Et je déteste cela !

mercredi 12 décembre 2007

vingt-septième message !


Il fait froid et tout le monde se plaint. Alors soit il fait trop chaud, et c'est la rengaine du réchauffement climatique, soit il fait trop froid. Mes contemporains ne sont jamais contents. Moi, j'adore ce froid sec et je le supporte très bien.

J'adore répondre à ceux qui se plaignent, que c'est un plaisir que de se promener dans les rues de Paris en bénéficiant d'un véritable hiver. Une de mes amies à qui je répondais cela, m'a rétorqué que moi qui adorais être pieds nus, je devrais me plaindre. Non, lui ai-je dit, je ne me plains pas parce que je ne suis pas frileuse et que je peux même porter mes sandales en plein hiver. Je n'ai rien en commun avec ces poupées du sud. Je suis une vraie fille du Nord.

Tandis que tous rêvent de paradis frelatés plantés de palmiers, proche d'une plage ennuyeuse baignée d'une eau tiède, et jonchée de corps alanguis et moites, moi j'ai d'autres songes. Je me plais à rêver d'un paysage de landes balayées par les vents et plantées de maigres bruyères. Au lointain, j'aperçois la masse grise d'un vieux château fort et je me plais à imaginer que de retour de ma promenade revigorante, je m'y détendrai près d'un bon feu.

Je déteste autant l'idée absurde du réchauffement climatique que le temps éternellement beau. Je suis une fille du froid. Je trouve d'ailleurs que le soleil rend idiot. Rien que pour cela, je ne voudrais pas que le réchauffement climatique soit une réalité.

jeudi 6 décembre 2007

Vingt-sixième message !


Prenant ma voiture, je suis retournée voir mon Caporal et sa soeur. La maudite administration n'est toujours pas revenue. Je suppose qu'ils ont d'autres chats à fouetter en cette période de préparation des fêtes de fin d'année.

La tombe est toujours aussi bien entretenue et le buis semble se porter à merveille. Mes hypothétiques lecteurs me trouveront sans doute parfaitement idiote, mais j'étais ravie. Certains sauvent les espèces en danger tandis que d'autres rêvent de sauver une Terre qui ne leur a rien demandé et leur survivra.

Moi, je sauve un petit caporal et sa sœur de l'oubli. Je devrais sans doute coucher par écrit ce que j'ai fait et enregistrer le document chez mon notaire. Sur l'enveloppe, je mettrais "A n'ouvrir qu'après ma mort". A l'intérieur figureraient mes dernières volontés. J'expliquerais ainsi à mon filleul préféré que s'il guigne mon superbe appartement alors il devra se résoudre, au moins une fois l'an à entretenir et fleurir cette tombe.

J'imagine sa tête en lisant cela. Nous n'avons que dix ans de différence mais à nos âges respectifs, c'est énorme. Je sais qu'il m'apprécie tout en me jugeant parfois étonnante. Il loue autant mon sérieux et mon côté maternel que ma totale liberté et mes aspects un peu baroques.

Je repensais à cette tombe et je me demandais à qui je pourrais expliquer cette curieuse démarche. Je pense qu'il n'y a que lui. Tiens, je promets de lui en parler la prochaine fois que nous nous verrons. Par contre, je me connais, et je ne suis pas sure de pouvoir communiquer habilement les raisons qui m'ont poussées à faire cela.

Je crois que j'aurais bien trop peur, soit de montrer l'étendue de ma sensibilité, soit encore de passer pour une lectrice moyenne de collection Harlequin ! J'aurais l'impression d'être l'héroïne d'un opus intitulé "La maîtresse du petit Caporal". Après tout, je vais me risquer. Sébastien Japrisot ne l'a-t-il pas fait lorsqu'il écrivit "un long dimanche de fiancaïlles" ?

Ce que Japrisot ne fait que rêver, moi je le vis, c'est notre différence. Allez, j'en parlerai à mon filleul. Je pense que cela va m'amuser.

samedi 1 décembre 2007

Vingt-cinquième message !


Je suis organisée, je viens de vous le démontrer en vous expliquant que j'avais déjà fait tous les achats de Noël. Je suis même prévoyante puisque j'ai même songé aux fêtes de fin d'année, auxquelles je ne pouvais décemment pas participer, vêtue comme une loqueteuse.

Je n'osais pas l'écrire par peur de paraitre ennuyeuse à force d'être prévoyante, mais j'ai vraiment assuré, comme disent les jeunes, pour ces fêtes de fin d'année. Ne sachant pas, si le moment venu, ces sandales me plairaient encore, par mesure de précaution, j'en ai acheté uen seconde paire tout aussi dorées que les premières.

Je suis prévoyante mais je ne déteste pas porter des accessoires qui fassent un peu fête. Ce n'est pas parce que mon ascendant capricorne me rend précautionneuse, que je dois m'habiller tristement.

C'est par contre maintenant certain, le trente-et-un au soir, juste avant de sortir, je serai prise d'un doute affreux : quelles sandales dois-je mettre, celles-ci ou celles-là ? Peut-être que par mesure de précaution, il serait bon que je m'en offre une troisième paire.

De toute manière j'ai d'excellentes relations avec mon banquier !

Vingt-quatrième message !


Noël approche à grands pas. Je déteste lorsqu'il y a foule dans les magains. Aussi m'y suis prise dès maintenant.

Je suis peut-être parfois étrange mais suffisamment sérieuse et organisée pour ne pas faire mes achats de Noël au dernier moment.

Les prix sont devenus fous. Alors que j'achetais, je me suis mise à convertir les prix en francs. J'ai été saisie de vertige. Comment vais-je m'en sortir avec mon misérable salaire de bibliothécaire ? Peu importe, Dieu y pourvoira. C'est dans ces moments là, et dans d'autres aussi, qu'il faut croire en la providence.

Et, c'est ainsi que portée par mes sentiments religieux, et persuadée que Dieu et tous les anges du Paradis veillaient sur moi, qu'en plus des achats obligatoires, j'ai craqué pour une paire de chaussures.

Je n'allais tout de même pas aller pieds nus au réveillon du jour de l'an non ? Car penser à Noël, n'empêche pas non plus, de prévoir les fêtes de fin d'année. C'est donc presque pieds nus, que j'irai réveillonner le trente-et-un au soir, puisque j'ai craqué pour des sandales dorées !

Je suis dépensière mais organisée. Ceci dit, j'admets qu'en dépit de qualités certaines, on me trouve étrange.

samedi 24 novembre 2007

Vingt-troisième message !


J'ai relu mes derniers messages. Je suis stupéfaite. Quiconque ne me connaissant pas aussi bien que je me connais, doit considérer que je suis à demi-folle. Pourtant je ne le suis pas. Juste singulière pourrait-on dire.

Ceci dit, cela me permet de comprendre pourquoi je vis seule. Quel homme pourrait-il vivre avec une demoiselle prenant du temps pour aller nettoyer la tombe de deux inconnus ? La plupart prendraient peur s'ils étaient au courant de mes périgrinations dans les cimetières. C'est pour cela, que nul ne le sait.

Récemment, je repensais à la tombe de mon Caporal et de sa soeur. Quelque chose me chiffonne dans la mesure ou je trouve que la croix n'a pas un bel aspect. J'ai beau l'avoir époussetée, un peu nettoyée et replantée droite, elle n'est pas encore telle que je le désire.

L'Internet étant un outil merveilleux, j'ai obtenu la solution à mes soucis. Tant et si bien que je connais tout des produits antirouilles. Cependant la saison n'est pas idoine. Mais qu'on se le dise, dès que le soleil pointera le bout de son nez, j'irai chercher cette croix et lui redonnerai un air de neuf.

Je songeais à cela, c'est à dire aux différentes opérations nécessaires pour rendre une belle apparence à cette croix quand tout à coup, j'ai été saisie d'une idée étrange. Je m'imaginais, ayant posé cette croix sur la table de ma cuisine, protégée d'un journal, et m'adonnant à mes travaux de réfection, à la manière d'une bobo chineuse.

J'imaginais ensuite que l'on sonne à ma porte, que dans la précipitation, je le lève pour aller ouvrir, que j'attende près de la porte. Et là, j'imaginais la tête de mon visiteur, parent ou ami, constatant que la demoiselle "bien comme il faut", que je suis, s'adonne dans le secret de son appartement à la réfection de croix mortuaires.

Même si ma démarche me semble logique, et en totale adhésion avec ce que je suis au plus profond de moi, je crois qu'on en a interné pour moins que cela. Si un jour, j'abandonne totalement ce blog, vous saurez que je suis dans une clinique.

Dans une maison de repos comme l'on dit, dans laquelle je m'adonne aux joies du macramé ou de la peinture sur soie, bourrée de neuroleptiques. Pourvu que je puisse y apporter une pleine malle de chaussures, je ne me rebellerai pas !

jeudi 22 novembre 2007

vingt-deuxième message !


(suite du message précédent)

Dans ma conscience d'hystérique capable d'être touchée par le destin de gens que je ne connaissais pas, une idée a germé.

Comme je le disais dans le message précédent, je n'avais aucune envie d'avoir cette curieuse idée, sans la mettre en application. C'est finalement tout ce qui me distingue de l'hystérique. Car je plaisante en me traitant d'hystérique : je ne le suis pas.

Je vibre au moindre vent, m'émeut d'un rien, mais j'ai du caractère et de la suite dans les idées. Sans doute dois-je remercier mes parents autant pour leur bonne éducation, que que pour m'avoir faite naitre à un jour et une heure, qui me permettent d'avoir un ascendant capricorne. si le cancer est aussi doux qu'un bonbon, le capricorne est dur comme de la pierre !

Durant la semaine, je ne cessais de songer à mon petit caporal et sa soeur. C'est ainsi, que profitant de ce que l'on appelle une RTT - ouh le vilain mot - je retournai en voiture au cimetière, m'étant préalablement munie d'un outillage complet.

Retrouvant sans peine la tombe abandonnée, je constatais avec plaisir que le vilain panonceau administratif osant troubler le repos des morts n'avait pas reparu. A défaut d'autre chose, j'avais pour le moment maintenu les forces de l'administration à distance.

La première chose que je fis, fut de replanter la croix de fer forgé bien droite. Ce fut chose simple parce que le terrain était meuble et qu'étant petite, je n'eus pas besoin de beaucoup me pencher. J'en profitais aussi pour astiquer les deux médaillons avec un détergent efficace mais suffisamment doux pour ne pas abimer les photos. Me relevant, je contemplai avec délice que ce simple geste redonnait un semblant de dignité à ce tombeau oublié.

Le temps étant humide, c'est avec peine que je m'agenouillais devant la tombe parce que ma jambe droit me faisait mal. Ayant troqué dans ma voiture, mes talons aiguille vertigineux pour des baskets, et vêtue d'un jean passablement ancien, je pus tant bien que mal m'assoir devant cette tombe.

A notre époque troublée, les cimetières étant des lieux déserts ou presque, c'est sans voir âme qui vive, que je pus m'adonner à mon plan. Apportant près de moi mon sac, j'en extrayai vitement l'outillage consistant en une pelle et un râteau minuscules puisque destinés à mes plantes vertes. a la guerre comme à la guerre, me suis-je dit.

Puisque mon Caporal n'avait pas flanché, muni d'un simple Lebel face aux Maxims de l'ennemi, je me raisonnai en me disant que mon outillage de jeune fille "bien comme il faut" viendrait à bout du travail que je m'étais assigné. Je comptais bien sur sur mon ascendant capricorne dur à la tâche.

Moitié assise, moitié à genoux, je commençai par désherber la sépulture. Ce fut facile. La main bien assurée autour des touffes de mauvaise herbe, et celles-ci se laissèrent arracher. Je les jetai dans un sac. Ensuite, armée de ma pelle, je m'adonnai avec plaisir aux joies du labourage en retournant consciencieusement les deux mètres carrés de terre de la sépulture.

Puis, je pris deux ou trois minutes de repos, songeuse, le regard perdu sur les deux médaillons, je m'attelai enfin à des travaux plus esthétiques. Armée de mon minuscule râteau, je ratissai donc consciencieusement la terre afin de la rendre plane et agréable à l'oeil. Me levant avec peine, je contemplai enfin mon oeuvre.

Cette tombe abandonnée commençait enfin à ressembler à quelque chose. La croix enfin droite, les photos presque visibles, et la terre ratissée donnait enfin un début de dignité. Je ne sais pas si mon Caporal et sa sœur étaient contents, mais pour ma part, aussi curieuse et étrange qu'apparaisse mon occupation, j'étais satisfaite.

Afin de mécontenter encore plus l'administration honnie, qui ose ainsi déterrer les morts, je décidai d'asséner le coup de grâce. D'un sac plastique à l'effigie d'une chaine de jardinerie, je sortis un buis taillé en forme de boule. J'adore le buis, c'est joli bien qu'un peu triste. Mais c'est toujours digne et vert et je trouvais que cela correspondait à ma mission.

Toujours portée par mon ascendant capricorne qui m'incline à faire les choses de manière carrée, je me munis d'un cailloux, puis plissant les yeux, arpentant dans ma tête le minuscule terrain face à moi, je décrétai en avoir trouvé le centre exact.

Adroitement, j'y jetai le cailloux afin d'en marquer l'endroit. Puis, m'armant de nouveau de ma pelle et de mon courage, je creusais un petit trou afin d'y planter le buis. J'étalai ensuite la terre provenant de l'excavation tout autour avant de ratisser de nouveau. Je ramassai enfin mes ustensiles et mes déchets.

M'étant relevée avec difficulté, je contemplai enfin mon oeuvre. Cette sépulture abandonnée ne l'était plus. Je suis même persuadée que si l'agent municipal avait tenté de la retrouver, il aurait eu quelques difficultés, à moins d'avoir le registre du cimetière. Après avoir récité une courte prière et m'être recueilli un instant pour le repos de ces deux inconnus, je repris mes outils et m'en allai.

samedi 17 novembre 2007

Vingt-et-unième message !


J'ai fait une chose idiote. Mais je ressentais l'envie de le faire de manière impérieuse. Trop de gens parlent sans agir, et je ne voulais pas leur ressembler.

Je suis aussi bavarde que je sais me tenir coite. Je varie sans cesse entre l'éponge psychique, enregistrant les moindres modifications de mon entourage, et le granit. Stupide et légère, parfois émotive et ultra sensible ou encore grave et profonde, j'hésite sans cesse et ne cesse de tourner en rond.

La dernière fois que je suis allée au cimetière où sont inhumés mes proches, j'ai marché comme à mon habitude entre les tombes. Attirée par les carrés où sont les plus anciennes, j'ai cheminé, foulant le gravier mouillé de mes talons aiguille. De temps à autre, je me penchais pour tenter de distinguer les noms et les dates gravées sur les pierres grises et moussues.

Je me demandais qui étaient ces gens là. Même si mes pensées n'auraient pas démérité au café du commerce, j'étais bien forcée de me dire "qu'on est bien peu de choses tout de même". Avisant une grosse sépulture ornée de deux noms accolés par un tiret, ainsi qu'il seyait aux bourgeois du début du siècle, je songeais qu'en leurs temps, ceux qui reposaient ici, avaient du se morfondre pour un tas de choses qui paraissaient insignifiantes alors que je contemplais leur dernière demeure.

Mais les tombes que je préfère, ce sont les humbles, celles qui n'attirent même plus le regard, tant on est obligé de baisser la tête pour les regarder. Ainsi, alors que j'avais du passer devant des dizaines de fois, je ne l'avais jamais remarquée celle-ci.

Si ce jour, elle attira mon regard, c'est que dessus était planté un petit écriteau enjoignant à quiconque aurait un lien avec les défunts de se signaler, faute de quoi, la tombe serait relevée et proposée à d'autres personnes en quête d'une sépulture.

Il s'agissait d'un simple rectangle bordé d'une mince ruban de mortier gris et fissuré. Au milieu, des cailloux autrefois blancs, étaient devenus sales et quelque mauvaises herbes fanées par l'hiver composaient l'unique bouquet pour ces morts oubliés. Une croix de fer forgé rouillée plantée de guingois, portant en son centre, en médailon, deux photos ternies, donnait à cette minuscule tombe une tristesse infinie.

M'agenouillant précautionneusement, autant que me le permet ma jambe droite abimée, je tirais un mouchoir en papier de mon sac à mains afin de tenter de nettoyer les photos. La première photo laissa apparaître le visage d'un petit caporal, décédé à vingt ans en 1916 qui me souriait fièrement. Tandis qu'à ses côtés, sur le second médaillon, je distinguais enfin le sourire de celle qui devait être sa soeur, décédée deux ans plus tard à l'âge de vingt-et-un ans.

Dans le jour gris finissant, loin de tout regard, je fus empli d'une immense peine pour ces deux jeunes gens que l'on n'allait pas tarder à mettre dans la fosse commune. J'imaginais que les pauvres parents ayant vu leurs deux enfants disparaître avant eux, avaient souvent fleuri cette modeste tombe avant de s'en aller à leur tour vers leur dernière demeure.

Peut-être quelques cousins étaient ensuite venus. Puis, la descendance disparue ou trop éloignée pour prêter encore attention à ces deux inconnus, plus personne n'était venu honorer ces morts. Abandonné de tous, le coup de grâce allait leur être porté par la puissance publique qui ne respecte rien.

Jetant des coups d'oeil alentour, mon premier acte fut de saisir le panonceau planté dans la terre meuble. Le dissimulant, je m'en débarrassai près de la sortie, en le jetant dans une poubelle laissée là pour recevoir les plantes fanées. (à suivre)

dimanche 11 novembre 2007

Vingtième message !

Tombe abandonnée : Louis et Fernand Martin, morts à vingt ans.
(Pontavert, Picardie)

Tout le monde s'en moque, je sais, mais moi le onze novembre me touche et m'émeut. Les mauvaises langues qui me connaissent, diront que de toute manière, il n'est guère difficile de m'émouvoir.

Chaque onze novembre, quoique je fasse, je pense à la souffrance des jeunes conscrits qui sont morts pour la France durant celle que l'on appelle la Grande guerre. Je n'y peux rien et je ne saurai jamais vous dire pourquoi.

Est-ce que parce que voici quelques années j'avais lu les romans de l'historien Pierre Miquel ? J'ai d'ailleurs constaté que lui et moi étions cancer, c'est amusant. Je me sens proche de lui. Je suis aussi carrée que lui, lorsqu'il fait son travail d'historien, et aussi sensible que lui, lorsqu'il nous compte l'attente des mères et des fiancées, ou bien l'annonce du décès de leur proche. "tué au feu face à l'ennemi" disait-on à l'époque. Parfois, on se contentait d'un "porté disparu", quand le soldat avait été haché par les obus de gros calibres.

Serait-ce parce qu'étant une fille un peu étrange, j'aime me promener dans les cimetières et regarder les tombes abandonnées, encore entourée d'un feston de fer forgé rouillé ou d'une simple bordure de ciment gris. Ces tombes dont personnes ne s'occupe plus et qui sont juste ornées d'un vieux bouquet de faïence aux tons fanés et d'une photo émaillée un peu jaunie où l'on distingue encore les traits d'un jeune chasseur à pieds souriant à l'objectif. Moi, ces morts abandonnés de tous me touchent. D'ailleurs, allez visiter ce site si vous avez un peu de temps.

J'ai aujourd'hui beaucoup de mal à saisir la dichotomie qui existerait entre les bons allemands de 14-18 et les méchants de 39-45. Si vous ne connaissez pas l'histoire de la première guerre mondiale, allez voir les villes d'Arras, de Péronne, de Craonne, d'Albert, etc. et tant d'autres encore. Et si vous préférez pire, renseignez-vous sur tous ces villages martyrs. Si vous pensiez qu'il avait fallu attendre Oradour-sur-glane pour que s'exprime la barbarie allemande, vous aviez tort et vous ne connaissez pas l'histoire. Pour ma part, même si je n'applaudis pas des deux mains, la destruction de Dresde en 1945 ne m'arrache pas de larmes.

Alors, en ce onze novembre 2007, mon souvenir va aux poilus de cette Grande guerre morts au champ d'honneur. Je trouve qu'à l'heure où l'on nous bassine avec le "devoir de mémoire", il appartient à tout un chacun de se rendre au moins une fois sur les champs de bataille, pour honorer, se souvenir, ou pour ceux qui ont de l'imagination, tenter d'imaginer ...


vendredi 2 novembre 2007

Dix-neuvième message !


Aujourd'hui c'est le deux novembre, lendemain de la Toussaint et jour des morts. J'ai acheté des chrysanthèmes et je suis allée au cimetière comme chaque année. Je constate que la plupart des tombes sont fleuries.

Toutefois, je suis pessimiste et ne sais si après nous, les autres viendront honorer les morts. Cela m'inquiète. Il y a beau avoir écrit "les morts avec les morts et les vivants avec les vivants" dans la bible ( ), je suis heureuse que nos chers disparus bénéficient d'un jour ou l'on puisse penser à eux.

On me rétorquera que l'on peut penser à eux tous les jours et je n'y manque pas. Toutefois, penser n'est rien ou presque rien, même si c'est important. Par contre, aller acheter ses fleurs, prendre le temps de se rendre au cimetière, se recueillir, donner du temps, c'est beaucoup plus. C'est introduire une rupture réelle dans notre emploi du temps pour se consacrer uniquement et entièrement à eux.

Et puis, face à une tombe, l'attitude n'est pas la même que lorsque l'on pense à un disparu tout en vaquant à ses occupations. C'est solennel et cela nous permet, l'espace d'un instant de nous interroger sur notre propre Salut.

Alors quand j'y vais chaque année, je prie, me recueille, et m'interroge sans pour autant être forcément triste. La mort n'est rien, j'essaie ainsi de m'en persuader en me disant que tous ceux qui m'ont quittée, je les retrouverai quand viendra mon heure. Par contre, je ne sais pas si l'on viendra fleurir ma tombe. Mais est-ce important ?

L'espace d'un moment, moi, Anna, la futile, la fille aux cent paires de chaussures, la précieuse, la petite princesse parfois horripilante, je me souviens que je finirai comme eux. C'est un vrai plaisir que d'y songer. Non que je sois morbide, mais simplement parce que cela remet les idées en place, au moins l'espace d'un instant.

Se promener dans les cimetières m'est salutaire. Cela permet de distinguer l'essentiel de l'accessoire. C'est, avec la fortune, ce qui doit me différencier de Paris Hilton ! Mais pour tous ceux qui, venus me lire, me trouveraient bien sombre, autant finir sur une note d'optimisme grave et belle. Pour ce faire, et penser aux morts sans pleurer, je vous propose ce sublime texte que j'ai pillé sur un blog que j'apprécie :


L'amour ne disparaît jamais

L'amour ne disparaît jamais, la mort n'est rien.
Je suis seulement passé(e) dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.

Ce que nous étions l'un pour l'autre nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné.

Parle-moi comme tu l'as toujours fait.
N'emploie pas un ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste.

Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi.
Prie pour moi.

Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans une trace d'ombre.

La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié.
Elle est ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.

Pourquoi serais-je hors de ta pensée ?
Simplement parce que je suis hors de ta vie ?

Je t'attends, je ne suis pas loin,
Juste de l'autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.

Chanoine Henry Scott Holland (1847-1918),
traduit et adapté par Charles Péguy (1873-1914)

C'est terrible, j'avais beau promettre une note d'optimisme, je ne peux le lire sans pleurer ! Hystérique ou trop sensible, seule l'avancée de la psychopathologie ou l'autopsie permettra de me connaitre.


mercredi 31 octobre 2007

Dix-huitième message.

Sale !

J'ai acheté le dernier roman de Robe-Grillet, "un roman sentimental". Je n'aime pas Robe-Grillet. Je trouve que "Les gommes" son premier roman laissait augurer un pédant, plus à l'aise dans la provocation stylistique que dans l'écriture. Robe-Grillet est à la littérature ce que Duchamp est à l'art : un fossoyeur contempteur du marasme.

Pour ceux qui n'en ont pas entendu parler, le dernier roman de Robe-Grillet, se présente enfermé dans un joli treillis de plastique et non massicoté. Ces mesures sont destinées à ce qu'il ne tombe pas entre toutes les mains. C'est un joli coup de marketing. Mais, Robe-Grillet, en minus germanopratin, n'est à l'aise que dans l'esbroufe.

Je ne l'ai pas ouvert et ne l'ouvrirai jamais. Je trouve l'objet joli et amusant. Ce n'est donc pas un livre. Surtout pas ce genre de livre dans lequel on se jette, mais un simple gadget. Je suis fière de l'avoir ainsi dans ma bibliothèque. Je suis sure que dans quelques années, cela vaudra beaucoup d'argent. Je serai l'une des rares à ne pas l'avoir ouvert. Chez moi, ce Robe-Grillet, aura gardé toute sa saveur. Je n'aurais pas été sotte au point de croire qu'il s'agissait d'un livre. C'est un coup marketing, un truc d'éditeur, et je le prends comme tel. Sa saveur ne se révèle que tant qu'il n'a pas été lu.

De toute manière, quel intérêt de lire cet ouvrage. Cela parle de sexe, de domination sur des jeunes filles exercées par un papa pervers. C'est lu, relu et re-relu. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil.

Ces livres sont toujours écrits par les mêmes auteurs. Soit il s'agit de littérature technique destinée aux praticiens en psychopathologie. Soit, il s'agit de victimes qui présentent leur souffrance de manière plus moins heureuse. Car n'oublions jamais, qu'il ne suffit pas de souffrir pour être un bon écrivain. Soit encore, il s'agit pour un vieux dégoûtant de raconter ses fantasmes les plus sales, d'une manière romancée afin de nous les faire partager en créant une distance factice.

Qu'il s'agisse d'art contemporain ou de nouveau roman, tout ce qui est brutal et non élaboré, n'a décidément aucun intérêt. Sinon, je suis contente. Il fait beau et j'ai remis mes jolies sandales.

Joli !

lundi 22 octobre 2007

Dix-septième message.


C'était amusant de lire les réactions provoquées par mon message précédent. Je n'ai jamais parlé de pitié mais c'est qu'ont retenu les lecteurs.

Imaginez une banquise, uniforme et désespérément froide. Imaginez que cette étendue glacée, ne cède que sous la pression d'émotions particulières. Et que sous cette banquise, sa cache une nature riche et passionnée.

Je suis comme cela. Cela me désole mais c'est ainsi. Ma réserve et ma froideur constituent peut-être une carapace. Contre quoi, je n'en sais rien. Seules certaines choses que je perçois en viennent à bout.

J'ai donc fini par discuter avec cette demoiselle en fauteuil dont j'ai parlé précédemment. Elle est charmante et tout aussi réservée que moi. Mais face à elle, j'avais perdu toute réserve. Enfin, toute réserve exagérée, j'étais moi-même. C'était agréable. Je prenais un café et elle est venue à deux tables de moi. Nous avons échangé un regard. Je lui ai simplement parlé de du livre qu'elle lisait.

J'ai passé un bon moment. Je suis retournée travailler pleine d'entrain. Si je la connais mieux un jour, je lui dirai le bien qu'elle m'a fait. Pour le moment, je ne suis pas sûre qu'elle puisse comprendre.

Suis-je complexe ? Même pas, je suis "le feu sous la glace", ce n'est pas si rare. On se fie trop à ma façade.

mercredi 17 octobre 2007

Seizième message.

J'ai déjeuné en coup de vent. Cette stupide météo m'a trahie. Sur l'Internet, ils annonçaient vingt degrés et du beau temps. Il fait gris et il pleuviote. Les feuilles des arbres jaunissent et commencent à tomber. J'ai glissé et failli tomber. Je pensais déjeuner en terrasse. Au lieu de quoi, j'ai mangé rapidement et suis rentrée.

J'ai travaillé sans conviction. Je rêvassais en accomplissant mécaniquement de menus travaux administratifs. Au bout d'une heure et demie de ce régime, j'en ai eu assez. J'ai pris un livre, mon sac et mon manteau et je suis sortie. Je suis allée prendre un café.

Il y avait peu de monde dans la salle. C'est un tout petit établissement. Un petit café de quartier sans prétention. Un homme d'âge moyen lit le Parisien au bar. Dans la salle, deux femmes d'âge murs papotent en prenant un thé. Un peu à l'écart, une jeune femme en fauteuil roulant lit un livre.

Je l'ai déjà croisée à deux reprises. Cette fois encore, je n'arrive pas à détacher mon regard d'elle. J'essaie d'être discrète. Je n'aimerais pas qu'elle imagine que je la dévisage comme une bête curieuse. Elle a un visage aux traits irréguliers mais de jolis yeux. Ses jambes atrophiées semblent aussi fragiles et épaisses que des allumettes. Ce n'est pas joli mais cela me touche. Je me mets à imaginer sa vie. Je fais un film à l'eau de rose. C'est bête et cela me ravit. Un jour, j'aurais le courage de lui parler.

Je ne sais pas pourquoi mais les gens en béquilles ou en fauteuil roulant m'ont toujours fascinée. Ce n'est pas du voyeurisme. Non, je crois que ces personnes me font littéralement fondre. Habituellement froide, distante et réservée, mes défenses naturelles cèdent face au malheur d'autrui. J'aurais du être infirmière, kinésithérapeute ou je ne sais quoi d'autre. Je suis douce et maternelle. Je suis d'ailleurs très collante. Mais je me domine et me modère. On m'imagine plus dure que je ne suis.

C'est amusant quand j'y pense. Pour me séduire, un homme a plus de chance en ayant une jambe cassée et des béquilles, qu'une belle voiture. Je suis étrange ! Mais qui ne l'est pas ?

Quinzième message.


J'avais très envie de venir écrire. J'ai eu des choses à faire. Finalement, j'ai oublié ce que je voulais dire. Cela ne devait pas être très important. Si je m'en souviens, je reviendrai. Sinon, veuillez considérer ce message comme étant l'essence même de la platitude. Cela ne méritait pas d'être écrit. Pourtant je l'ai écrit. J'ai réussi à rédiger un message dans lequel j'explique que je ne rédigerai rien. Mon expérience du nouveau roman avance à grand pas. J'écris pour ne rien dire.

De toute manière, je pensais juste jeter des idées. Je n'avais pas le temps de rédiger quelque chose de définitif. Il faut que je finisse de me préparer. Je dois aller travailler. Tant que je n'ai pas trouvé un riche époux, le salariat sera ma peine.

Il devrait faire beau. La météo annonce une température de vingt degrés pour l'après-midi. J'aperçois la Tour Eiffel. Elle est nimbée de brume. Le temps va peut-être se lever. Je vais remette des sandales à talons. Hier soir en rentrant chez moi, sur la ligne huit, il s'est produit un événement étrange. C'était entre les stations La Tour Maubourg et Ecole Militaire. J'étais assise sur un strapontin. J'ai levé le nez de mon livre.

La femme qui me faisait face portait presque les mêmes sandales que moi. D'ailleurs, en ce mois d'octobre, nous sommes bien peu à en porter. A Paris il ne fait pourtant pas froid. Nous nous en sommes aperçues en même temps. Nous nous sommes souris. Puis, nous avons replongé dans nos livres. Je suis descendue à Ecole Militaire et elle a continué. Il y a des coïncidences étonnantes. C'est anecdotique, c'est certain. Mais ma vie est si banale que je m'étonne d'un rien.

Voilà, j'ai fini l'article. Tiens, j'hésite. Je ne sais pas quelle paire mettre. De bon matin, j'ai déjà des soucis. Ma vie est un enfer. Mais je suis trop réservée pour faire part de mes tracas.

dimanche 14 octobre 2007

Quatorzième message.

Je n'ai rien à dire mais je n'avais pas envie de rester bloquée sur un treizième message. Je sais que pour vous, il n'y a que douze messages. Mais pour moi, il y en a treize. Le treizième message non publié, est présent sous forme de brouillon. Je crois que je ne le publierai jamais. Mon blog sera comme les buildings américains, on y cherchera vainement le 13.

Comme, je suis un peu superstitieuse, j'écris rapidement celui-ci. Ainsi, quand je me reconnecterai, je verrai qu'il y a quatorze messages. Le ciel ne me tombera pas sur la tête. Je souffre de triskadécaphobie. Mais pas que de cela. Je ne passe jamais sous les échelles. Je déteste aussi les chats noirs. Ceci dit, je n'aime pas du tout les chats en général.

Alors que puis-je dire. Que raconter de beau qui puisse donner de la substance à ce message ?

Je n'ai vraiment rien à dire. Mon Tamagotchi est repu. Alors, puisque je ne sais quoi vous dire, parlons du temps. Donc, demain il fera doux et beau. Je l'ai vu à la météo. L'hiver n'arrive pas. Je m'étais trompée. C'est presque l'été indien. J'affirmais le contraire dans un message précédent. J'étais sotte. Je me suis lourdement trompée. Je l'admets.

Donc, demain je remets mes sandales à talons. Passionnant non ?

Douzième message.

Nice picture, isn'it ?

Hier soir, je suis ressortie chez des amis. J'ai regardé le matche et j'ai même pris du plaisir. A la fin, ils étaient tous tristes. Moi aussi, j'étais un peu triste. La France avait perdu face à la perfide Albion. Je ne connais rien au rugby mais j'ai trouvé notre équipe moins mordante que les anglais lors de la deuxième période. Ai-je raison d'affirmer cela. Ou n'est-ce que le point de vue d'une pauvre fille qui n'y connait rien.

Je me suis amusée à lire les commentaires concernant ce match sur les blogs. Une écrasante majorité des blogueur était triste. Certains étaient même d'humeur à faire exploser un pub anglais. Je ne comprends cependant pas pourquoi il faudrait se ceinturer d'explosifs ? La défaite est-elle si terrible qu'elle vaille la peine de mourir ?

D'autres commentaires étaient haineux envers la France. Ces personnes confondaient les exploits de notre équipe avec le pouvoir en place. Alors, pour contrer ce pouvoir, ils sont prêts à trahir, fut-ce au profit de l'ennemi abhorré. Je n'ai jamais pu comprendre cette attitude odieuse.

Finalement, celui dont je me sens le plus proche, est ce commentaire. Comme cette personne, je trouve cela bien courtois de notre part d'avoir laissé gagner nos camarades anglais. Après la vache folle et la fièvre aphteuse, cette victoire était méritée. Un pays sans grand attrait où même les troupeaux préfèrent mourir, ne peut pas toujours perdre.

Si l'on m'avait dit qu'un jour je commenterais un matche de rugby, je ne l'aurais pas cru. Tout arrive.

jeudi 11 octobre 2007

Onzième message.


Ce matin j'avais mal. La cheville, le genoux et la hanche droits me lançaient. Je sais que cela fait drôle d'écrire "hanche droit", mais le masculin domine. J'ai bien pensé à mettre "genoux" à la fin, mais cela faisait bizarre. J'ai préféré écrire : cheville, genoux et hanche. C'est dans l'ordre.

Si j'avais écrit cheville, hanche puis genoux, on aurait pu en déduire que ma jambe droite était étrange. Donc, cheville et hanche disparaissent au profit du genoux. Et tout devient droit plutôt que droite. Peu importe que deux mots soient féminins. Il suffit qu'un masculin pointe son nez pour qu'il s'impose. Je m'en fiche, je ne suis pas féministe.

Le temps était très frais. Quand mes vieilles douleurs se réveillent, c'est que le temps change. Cela ne trompe jamais. J'ai su immédiatement que l'automne était là. Habituellement, je marche avec une béquille. Aujourd'hui, j'ai pris les deux. Je suis un baromètre ambulant. J'ai pris des antalgiques. Cela me rendait de mauvaise humeur et je grommelais toute seule. Tiens, "grommeler", voilà un verbe que l'on emploie rarement. Il signifie que je murmurais toute seule pour manifester mon mécontentement.

J'ai fait contre mauvaise fortune bon coeur, et je suis allée travailler. En claudiquant soutenue par mes béquilles, je continuais à grommeler. Dans le bus, j'ai exigé qu'une grosse femme se lève pour me céder un emplacement réservé. J'ai été polie mais ferme. Cela l'ennuyait visiblement. Elle regardait autour d'elle, pour voir qui occupait les places "réservées". Peine perdue, c'est elle qui méritait le moins d'être à cette place. Je lui ai fait mon plus joli sourire, faisant mine de m'excuser de la déranger. J'ai joué ma gentille Cosette toute malheureuse et désolée. Vaincue par les regards outrés des passagers, elle m'a cédé sa place. Une fois assise, j'affichais un sourire éclatant.

J'ai travaillé sérieusement. Cela a tenu en respect la douleur. Les antalgiques ont fait effet. Puis, j'ai déjeuné avec une amie en terrasse. Elle me disait que c'était agréable cet été indien. Moi, je trouvais qu'il y avait simplement un rayon de soleil. L'été indien, c'est autre chose qu'un pâle rayon de soleil automnal. J'avais même froid aux pieds.

L’été indien est une période de temps ensoleillé et radouci, venant après les premières gelées de l’automne, juste avant l’hiver. L'été indien apparaît à la fin du mois d'octobre ou vers le début du mois de novembre. Donc, c'est trop tôt pour l'été indien. C'est aussi bien trop frais. Il faut être précise et réaliste, même lorsque l'on parle du temps.

D'un ton convaincu, j'ai rétorqué que l'automne était là et bien là. Immodeste, j'ai étalé ma culture en expliquant à mon amie ce qu'était le véritable été indien. Vaniteuse, j'ai même précisé que je l'avais connu ce fameux été indien. J'avais vingt-deux ans et c'était aux États-Unis. J'étais restée trois mois dans une île charmante au large du Massachusetts pour parfaire mon anglais.

Mais, n'eusse-je jamais connu l'été indien, je sais bien qu'il n'est pas là. On ne me trompera pas sur le temps qu'il fait. Le temps s'est mis au froid. Aujourd'hui, j'avais mes deux béquilles. Ceux qui me connaissent bien ont reçu le message cinq sur cinq : sortons les écharpes et allons couper du bois, l'hiver arrive.

mardi 9 octobre 2007

Dixième message.


On me demande souvent, d'où vient mon prénom. Les plus sots me demandent si je suis espagnole. Ce qui n'est pas d'une grande évidence compte-tenu de mon physique. Les plus lettrés, imaginent que je pourrais être d'origine russe. Ils pensent sans doute à la Anna Karénine de Tolstoï. Enfin, les plus roués, songent que cela pourrait être un diminutif. On m'imagine tantôt portant le prénom d'Anne, tantôt celui plus rare d'Annabelle.

Tous se trompent. Je me prénomme véritablement Anna. Anna tout court devrais-je dire. Alors, d'où vient ce prénom ? J'avoue que certaines personnes échafaudent des explications un peu plus logiques. Me regardant, ils imaginent rapidement des ascendances germaniques. Ceux qui ont étudié la langue de Goethe, sont parfois allés en Allemagne. Ils n'ignorent pas que de nombreuse femmes de ce pays ont des prénoms plus ensoleillés que les classiques Gudrün ou Beate.

Trop souvent par contre, ils sont dans l'erreur en me citant Anita Ekberg. En effet, la sublime créature qui se baigne dans la fontaine de Trevi était suédoise. Ces distingués germanistes ont fait l'effort d'apporter une explication logique et simple. Mais ils sont dans l'erreur. L'origine de mon prénom est bien plus complexe que cela. Elle est même inimaginable.

Mon père est un homme étrange. Juriste de formation, il est aussi rigide qu'étrange. Du moins, certains le trouvent étrange. En lui, se côtoient l'homme de loi, et une sorte de farfelu puisqu'il est profondément libéral. A son stade, cela pourrait même s'appeler libertarien. Je suppose que la synthèse politique de toutes ses contradictions doit s'appeler l'aristocratisme libertaire. A moins, qu'il ne s'agisse d'anarchisme de droite. Je vous avoue que je m'y perds un peu. Je suis cependant très proche de ses idées.

Mon père adore lire et je suppose qu'il m'a transmis ce goût puisque je dévore les livres. Lorsqu'il était plus jeune, un livre l'avait marqué. Ce livre, c'est "Un bonheur insoutenable" d'Ira Levin, auteur prolixe. Cet ouvrage a été publié en France en 1970, soit trois ans avant ma naissance.

Ce livre est ce que l'on nomme une dystopie. Une dystopie est un récit de fiction se déroulant dans une société imaginaire. La dystopie s'oppose à l'utopie : au lieu de présenter un monde parfait, la dystopie propose le pire qui soit. Les plus connus sont "1984" d'Orwell ou encore "Le meilleur des mondes" de Huxley.

L'action du livre d'Ira Levin, se situe dans le futur bien après l'année 2000. L'Humanité désignée sous le nom de Famille, est unifiée. Son destin dépend d'un ordinateur caché sous les Alpes : UniOrd ou Uni. Violence et égoïsme ont disparu de la surface de la Terre. Uni contrôle tout : il éduque, oriente, autorise ou non les mariages et la procréation. Hommes et Femmes reçoivent un traitement médicamenteux (dans les médicentres) chargé de prolonger leur vie en les protégeant des accidents de la vie. Seul le bonheur des membres de la Famille compte et Uni y pourvoit.

Les hommes comme les femmes ont été modifiés génétiquement et se ressemblent tous. Il n'existe que quatre prénoms possibles pour chaque sexe. Ainsi les femmes ne peuvent se prénommer que Paix, Yi, Marie ou Anna. Chacun de ses prénoms est suivi de lettres et de chiffres indiquant le lieu de résidence et la famille dont l'individu est issu.

Le jeune Li-RM35M4419 va hériter de son grand-père d'un étrange cadeau : un surnom, Copeau. Ce sera le début pour lui d'une odyssée qui va l'amener d'abord à s'accepter en tant qu'individu, puis à la révolte. Il n'est heureusement pas seul, d'autres ont décidé de se rebeller. Au sein de ce groupe de farouches individualistes, Copeau tombe amoureux d'une Anna-SG38P2823, surnommée "Lilas". Mon père séduit par ce prénom simple et par les valeurs qu'il transmettait, l'a choisi pour moi.

C'est donc à cause d'un roman et d'une héroïne dénommée ANNA-SG38P2823, que je me prénomme Anna (sans le SG38P2823). Je remercie mon père d'avoir évité de m'appeler Lilas : je préfère nettement Anna.

Neuvième message.

(suite du message précédent) [...]

4- Non, j'ai préféré regarder ce matche sur un téléviseur plutôt que de l'écouter à la radio. C'est plus sympathique de regarder ces brutes épaisses courir que d'entendre un commentateur s'égosiller. Le gabarit d'un torse, la largeur des épaules, la puissance des deltoïdes, la circonférence des biceps ou des cuisses s'apprécient mieux visuellement qu'auditivement. J'avais mis mes lunettes. En effet j'ôte souvent mes lentilles le soir. Et je trouve cela joli des lunettes.

5- Effectivement la photo que j'ai mise comme première illustration est jolie et sensuelle. C'était un peu fait exprès. J'ai cherché sandales sur Flickr.com et je n'ai trouvé que des savates. J'ai alors cherché sandals, et je suis tombée dès la première ou seconde page sur cette paire. Comme elles ressemblaient à celles que je portais lors de la nuit blanche, j'ai enregistré cette photo afin de la publier ici. Une sandale à talons est généralement sensuelle puisqu'elle a pour vocation de mettre en valeur les pieds dont l'érotisme est avéré.

6- Un aircast est une sorte de petite attelle généralement noire ou blanche, que l'on porte en cas d'entorse légère. Avant, on faisait des strappings mais ce n'était ni agréable ni hygiénique. L'aircast que l'on trouve dans toute bonne pharmacie est un dispositif simple à mettre en oeuvre. Il entoure la cheville et maintient le pied grâce à une bande passant sous la plante. Il se ferme au moyen de velcros. L'illustration suivante montre ce fameux aircast.


Il me semble que j'ai répondu à tous les commentaires. Cela m'a permis de rédiger deux messages. J'ai nourri mon animal de compagnie virtuelle. Je peux retourner travailler apaisée.

Huitème message.

Je suis sortie déjeuner plus tôt aujourd'hui. A peine rentrée, je suis venue voir mon blog. J'ai déjà plus de cent visites et quelques commentaires. Que faut-il que je fasse avec ces commentaires ?

Dois-je répondre sous forme de commentaires ? Ou bien, dois-je répondre sous la forme d'un message que je publierai comme les autres ? Comme il est parfois difficile d'être inspirée par un blog créé sans but particulier, j'ai fait un choix.

J'ai décidé de répondre sous forme de message. Ainsi, cela me permettra de rédiger un message. Je répondrai donc ici aux commentaires qui m'ont été laissés. Alors, voici les réponses qu'appellent vos précieux commentaires :

1- Je porte des lunettes. enfin non, je porte des lentilles de contact. Je suis myope. Cela ne me dérange pas. Il parait que c'est un signe d'intelligence : je n'ai souvent lu. Cela me donne aussi un regard très doux comme si j'étais perpétuellement dans la lune. Native du signe du cancer, la lune est mon maître astral. Etre perpétuellement dans la lune me correspond donc très bien.

2- Je ne saurais vous dire si je suis un joli brin de femme. Il y a bien pire que moi mais il y a mieux que moi. D'ailleurs, je suis affligé d'une claudication assez prononcée car ma jambe droite est légèrement plus courte que la gauche. Il est donc bien difficile de juger si une femme est un joli brin ou non en se basant sur une photo d'identité.

3- Je pense appeler tous mes messages de la même manière. Ce sera mon style inimitable. Et puis, je vous avoue qu'il me serait difficile de leur donner un titre. La banalité de mes propos ne souffriraient pas d'un titre circonstancié risquant de leur donner du sens. Si vous n'aimez pas les titres de mes messages, c'est que vous n'appréciez pas le nouveau roman. Moi non plus, je n'apprécie pas le nouveau roman. J'ai cependant pris beaucoup de plaisir à lire Les déjeuners du lundi de Jean Dutourd, qui a sans doute été le premier nouveau roman.

[...]

(suite dans le neuvième message)

lundi 8 octobre 2007

Septième message.

Je n'aime pas la télévision. Je n'ai pas de poste dans mon séjour. Je n'ai qu'un écran plat dans ma chambre, mais c'est tout de même un vrai téléviseur. En revanche, je lis beaucoup depuis que je suis toute petite.Là, je n'avais plus envie de lire tout en n'ayant pas pour autant le désir de regarder la télévision. Je suis donc venue voir mon blog.

C'est amusant d'avoir un blog, c'est un peu comme un Tamagotchi (illustration à gauche). Mon blog est devenu pour moi un véritable petit animal virtuel que je dois nourrir presque chaque jour sous peine de le voir mourir privé de lecteurs. Alors, je me sens obligée d'écrire même si je n'ai rien de précis à dire. Cela ne me gêne pas véritablement puisque ce blog n'a aucun but défini. Je me sens donc libre de rédiger n'importe quel article. Je crois que je pourrais même publier la liste des courses que je dois faire. L'important, semble-t-il, est de rédiger un article au moins tous les deux jours.

En outre, lorsque je n'ai rien à écrire, il faut que je modére les commentaires. C'est un peu comme si je nettoyais la cage virtuelle de mon petit animal immatériel. Je dois inspecter quotidiennement la fonction "modérer les commentaires" et tout nettoyer.

Nettoyer la cage virtuelle de mon animal de compagnie électronique est un plaisir, alors que je ne pense pas que nettoyer celle d'un animal réel soit agréable. Cela me donne un véritable sentiment de puissance. Je clique et je regarde ce qui s'affiche. Ensuite, je publie ou non

J'avoue que j'attends avec impatience le commentaire impubliable. Celui que je pourrais lire afin de cocher la case Refuser. Je sentirai un tel pouvoir au bout de mon index que je serai certainement grisée ! J'ai enfin un pouvoir discrétionnaire.

Sinon, comme je vous l'avais dit, aujourd'hui lundi, je portais un pantalon et j'avais mis des sandales à talons. Je n'ai pas eu froid. J'ai fait le bon choix. C'est celui que j'aurais du faire lors de cette fameuse Nuit blanche. Il fait encore doux mais l'automne arrive insidieusement.

Sixième message.

Tenir un blog, est une expérience étonnante. Bien que je n'aie pas grand chose à dire comme vous l'aurez constaté, j'ai quelques lecteurs. Je ne sais pas comment ces personnes sont arrivées là.

Sans doute ont-elles cliqué sur l'un des commentaires que je laisse parfois sur d'autres blogs. Dûment enregistrée et enfin dotée d'un profil infalsifiable, les plus curieux peuvent maintenant me suivre à la trace. Ils débarquent donc ici.

Je constate avec ravissement que j'ai déjà soixante-dix visiteurs. J'en aurais presque battu des deux mains. Toutefois, je suppose que le compteur enregistre aussi mes propres visites ? J'ai donc un peu moins de visiteurs que le nombre affiché. Parmi ceux-ci, deux ont laissé des commentaires.

C'est assez drôle de modérer des commentaires. J'ai eu l'impression d'avoir un énorme pouvoir de censure : c'est grisant pour quelqu'un qui habituellement ne détient aucun pouvoir comme moi. Je remercie ceux qui les ont laissés et leur assure que je les publierai fidèlement.

Je resterai réservée comme à mon habitude mais quelque chose a changé dans ma vie. Personne n'en saura jamais rien, mais j'ai maintenant une sorte de tout petit fan-club !

J'ai beaucoup aimé vos commentaires. Leur banalité colle tout à fait à celle de ma prose. Le premier me parle d'une amie qui a le même prénom que le mien, tandis que le second a obligeamment compté mes messages pour me rappeler qu'ils étaient mal numérotés. L'air de rien, j'ai l'impression de faire ce que l'on appelait un nouveau roman. Cela ne parle de rien, mais ça se laisse lire. Je vais finir par me prendre au jeu.

Vous noterez que mine de rien, je viens de créer un nouveau lien à propos du nouveau roman. Au propre comme au figuré, un blog crèe du lien. C'est essentiel pour les vieilles filles.

Cinquième message.


Ce n'est pas vraiment un message. Je tente juste rapidement de maîtriser les fonctionnalités de blogger, l'hébergeur de mon blog. Alors allons-y, lançons-nous et explorons les possibilités techniques, puisque je dispose d'une demie-heure avant d'aller déjeuner !

Ceci est un lien. Vous y apprendrez que la Nuit blanche à laquelle j'ai participé était dédiée à Ingrid Bettancourt. Cela lui fera sans doute plaisir de l'apprendre, si les FARC lui procurent des journaux français. Cela me donne l'occasion de créer un deuxième lien. Je vous prouve en même temps que je me tiens au courant de l'actualité même si je n'ai jamais vraiment compris si Ingrid Bettancourt était française ou colombienne.

Et comme illustration, je vous propose une paire de sandales à talons, ressemblant furieusement à celles que j'avais lors de cette même Nuit blanche. Les talons des miennes sont plus jolis. J'ai trouvé cette illustration sur Flickr.com, un site de partage de photos sur lequel je suis déjà passée. Voilà donc un troisième lien grâce auquel j'affirme mes compétences de surfeuse. Je publie ma prose et je vérifie que tout fonctionne.

Après publication, je constate que tout fonctionne parfaitement. Mes liens sont corrects et on voit la photo. Je suis devenue en l'espace de cinq messages d'une banalité affligeante, une vraie professionnelle du blog. Bon appétit.

dimanche 7 octobre 2007

Quatrième message.

(suite de l'article précédent)

[...] Par contre, les sandales à talons ont deux inconvénients. Le premier est que ce ne sont pas les chaussures les plus stables qui soient. C'est élégant mais ce ne sont pas des chaussures de marche aussi, déconseillerai-je la randonnée en sandales à talons. D'ailleurs mon obstination m'a valu quelques très belles entorses, mais je persévère.

Je préfère risquer quelques semaines en béquilles, la cheville maintenue par un bel aircast ou la jambe ornée d'un joli plâtre, que de me priver de ce plaisir. Je sais qu'il faut souffrir pour être belle. Comme ce genre de désagréments m'est coutumier, j'ai fini par devenir très douée en béquilles. Je n'ai même pas besoin de louer des béquilles, j'ai préféré en acheter, c'était plus avantageux.

Les sandales que j'avais choisies, se composant en tout et pour tout, d'une bride avant dénudant les orteils, et d'une seconde bride se croisant derrière la cheville, sont classiques et élégantes. Mais si vous rajoutez un talon haut, je vous assure que ce ne sont pas les chaussures les plus stables qui soient. Au début, pas de problème, vous marchez sereinement. Mais au fil du parcours, vous fatiguez. Enfin, comme vous l'imaginez, les sandales sont des chaussures d'été bien qu'elles puissent être portées en toutes saisons. Aucun règlement ne vous interdit de chausser des sandales en plein hiver et cela m'arrive. Mais dans ce cas, il est préférable de se rendre à une invitation pour laquelle vous serez peu à l'extérieur car sinon vous risquez d'avoir froid puisque vous êtes pieds nus.

Tandis que je marchais je me faisais la réflexion que j'étais décidément une piètre femme de tête. J'aurais du faire un choix entre porter une jupe ou des sandales à talons. Parce que les deux, en cette nuit fraîche d'octobre, c'était un peu trop. Faire la belle à Saint-Tropez ou piétiner dans les rues bondées de Paris, ce n'est pas la même chose. J'ai presque envié les filles que je croisais, vêtues de jeans et de baskets alors que je trouve habituellement cela inélégant. Comme j'adore être pieds nus, je crois que j'aurais opté pour les sandales mais en portant un pantalon. Je pense que c'est la tenue que je vais porter lundi.

Voilà à peu près l'essentiel des réflexions que je retire de ma participation à la nuit blanche. C'est vous dire si la mairie de Paris perd son temps en tentant de m'aider à accéder à la culture. J'aurais par contre bien aimé que le réchauffement climatique soit une réalité tangible.

Troisième message.

On ne peut pas dire que je sois une franche partisane du maire actuel de Paris. Pourtant, j'ai testé la nuit blanche. Je n'y avais jamais participé. Et puis, comme j'étais invitée chez des amis, nous avons décidé d'y aller pour constater ce que l'on proposait comme animation. Alors comme il était encore tôt et qu'il avait fait doux toute la journée, plutôt que de rentrer chez moi, j'ai choisi de les accompagner.

Je ne suis pas du tout festive. Je sors peu, si ce n'est pour aller diner chez des amis ou recevoir. Je suis en effet excellente cuisinière. D'ailleurs, si vous visitez parfois des blogs dédiés aux recettes de cuisine, vous noterez que j'y ai laissé de nombreux commentaires extrêmement techniques sous le nom d'Anna. J'aime recevoir et je pense que reçois bien.

Je dis donc des bêtises car je dois être un minimum festive, sinon je ne recevrais jamais chez moi, pas plus que je ne serais invitée chez les autres. Ce que je voulais dire, c'est que je n'aime pas la foule. Je ne vais déjà jamais, ni au cinéma, et encore moins au théâtre, alors ne comptez pas sur moi pour vous accompagner lors de grandes manifestations. Par exemple, je n'ai jamais participé à une fête de la musique. Lorsque les premières ont eu lieu, j'étais trop petite et jamais mes parents ne m'auraient laissée y aller. Pourtant, j'y aurais eu ma place car je suis musicienne.

Par la suite, j'ai bien entendu pris de l'âge mais je suis toujours restée petite puisque je ne mesure que cent-cinquante-sept petits centimètres, ce que je trouve totalement insuffisant pour participer à ce genre d'événements. Je ne suis donc jamais allée à une fête de la musique, pas plus qu'à d'autres manifestations de ce type car la foule me fait peur. Mon quasi-nanisme me prive à jamais de ces libations populaires.

Samedi, pour la première fois de ma vie, je suis donc allée à une manifestation populaire de grande envergure : la "Nuit blanche". La soirée avait été plutôt agréable. Les amis chez qui j'étais, nous ont bien reçus. Pour la première fois de ma vie, j'ai regardé un matche de rugby. Je n'y ai rien compris mais j'étais contente que la France ait gagné. Ensuite, vers deux heures du matin, nous sommes sortis.

Je vous avoue que je n'ai pas trouvé la Nuit blanche fabuleuse. Mais, je mentirais en disant que nous avons tout vu. J'ai juste assisté à quelques spectacles d'un oeil distrait. J'ai trouvé cela bon enfant même si je ne suis pas amatrice d'art contemporain. En vérité, j'ai un peu eu l'impression d'assister à une fête donnée par une sous-préfecture dotée de gros moyens financiers. C'était un peu clinquant, un peu ridicule à force de se vouloir up to date et finalement sans grand intérêt.

De plus, j'ai eu froid. Bien que la journée de samedi ait été plutôt douce pour la saison, la nuit était fraîche. Si je n'avais pas peur de donner dans les poncifs, je dirais que cela sentait l'automne. Me fiant aux températures journalière, je n'avais pas mis de collants et j'étais en jupe. En marchant, je sentais un petit vent coulis s'enrouler sur mes jambes. Cette impression n'avait rien de sensuel, j'avais froid, c'est tout.

Enfin, je ne sais toujours pas si cela est du à ma taille médiocre ou à ma coquetterie, mais j'adore les talons hauts. Je collectionne les chaussures et aussi un peu les sacs à main parce que c'est mieux quand c'est coordonné. Dès que mon salaire est viré sur mon compte, et encore plus si je me sens d'humeur maussade, il faut que j'achète des chaussures. Il faudra un jour que je les compte.

Alors, persistant dans l'erreur en me fiant au temps clément de la journée, j'avais décidé de porter pour ce diner une jupe mais aussi de charmantes sandales à talons. C'est très joli les sandales à talons, je crois qu'il n'y a rien de plus féminin. J'ai toujours adoré cela et j'en porte depuis l'âge de seize ou dix-sept ans, voire avant.

Comme je suis très soigneuse, j'ai même gardé des paires de cette époque qu'il m'arrive de remettre. Cela me fait penser qu'il faudrait un jour que je les compte. Je compterai toutes mes paires de chaussures en distinguant les catégories, escarpins, sandales, mules, tongues, etc. Cela occupera une soirée de célibataire, me fera prendre conscience de l'importance de mes achats compulsifs mais aussi de mon indécision. Si un modèle me plait en noir et en blanc, je n'arrive jamais à me décider et j'achète les deux. [...]

(Suite dans le message suivant)