dimanche 23 novembre 2008

Cent-vingt-huitième message.


Lorsque j'avais la jambe plâtrée,je m'ennuyais ferme. J'ai beau dire que je ne m'ennuie jamais, c'est faux. Je lisais, sortais un peu et recevais quelques visites. Mais mon travail et ses menues vicissitudes me manquait. Je me sentais inutile.

Alors, je suis parfois allée papoter sur des messageries. J'ai trouvé cela divinement distrayant. Si j'en avais eu le temps, je crois que je me serais livrée à une typologie des mâles qui hantent ces lieux.

J'ai commencé cette activité pour me distraire. J'y suis allée mue par l'ennui autant que la curiosité. J'ai d'abord pris beaucoup de distance. Puis, l'expérience venant, il m'est arrivé d'allumer mon Mac et de me connecter simplement pour croiser le fer avec quelque crétin.

Certains connectés étaient touchants. Je pense à tous ces maladroits qui sont incapables d'engager une conversation. Ou encore à ces autres qui, une fois le sujet du temps qu'il fait épuisé, ne savent plus que dire. A tous ceux-là, si d'aventure ils me lisent un jour, j'oserai leur conseiller de faire une thérapie destinée à développer leurs habiletés sociales. Car pour charmer, il ne suffit pas d'être gentil, il faut aussi séduire.

Ceux qui m'auront le plus passionnée, sont tous les autres, la cohorte de "dragueurs" de pacotille.

Il y a les séducteurs de base, qui viennent hanter les messageries, munis pour tout viatique de leurs pauvres fantasmes. J'adorais les voir "tourner autour du pot", m'entretenant de sensualité, avant d'envisager des rapports torrides et étreintes moites. Là, où eux voyaient sans doute quelque scène merveilleusement érotique, je n'imaginais qu'un cinq-à-sept dans le cadre sordide d'un Formule 1 de banlieue ou sur la banquette arrière d'une Renault Scénic. Mais ceux-là ne sont pas les pires, car je conçois qu'on puisse être travaillé par le désir. Et puis, la maladresse a quelque chose de touchant.

Les pires, sont vraiment les hommes qui se croient intelligents et ne le sont pas vraiment. Cadres moyens ou supérieurs en goguette, ils viennent là pour faire leurs emplettes parmi les connectées, se bornant pour toute séduction à exposer leurs connaissances parcellaires dans un style ampoulé et parfaitement ridicule. Le voussoiement est de rigueur parce qu'il leur semble que jouer les parvenus, tels qu'on en voit dans le théâtre de boulevard, est le comble du chic. J'ai toujours senti chez eux, ce besoin impérieux de dominer fut-ce au prix d'un ridicule achevé !

Je les laissais enfler, telle la grenouille de la fable, avant de les piquer ! Dieu, que de vilaines insultes, ces petits jeux m'ont valu. Car une chose est sûre, chez ces êtres un peu dominateurs et vains, la femme se doit d'être stupide. La mise en scène est parfaite et la femme se doit d'être instrumentalisée dans le scénario. Gare à la paonne qui dirait à ces paons pathétiques : "A part faire la roue, qu'avez vous comme autre talent ?".

Autant par vanité que par désir de venger celles qui furent ou seront leurs victimes, j'avoue avoir aimé rabattre leur superbe. Et une chose est sûre, l'homme dominateur est un homme qui a peur des femmes. Il finira par épouser une cruche tout en rêvant à une autre, plus intelligente. Mais qu'une femme intelligence se présente et il n'en voudra pas.

Car sa virilité défaillante le met perpétuellement en danger dès lors que le QI de l'élue de son cœur dépasse quatre-vingt-dix. Alors, il hantera les soirées ou les messageries, cultivant cette curieuse ambiguïté consistant à rechercher une femme brillante qui ne le soit pas trop, une femme qui puisse le valoriser sans lui faire de l'ombre.

Quel plaisir pervers que de ne pas jouer le rôle que l'on m'assigne lorsque la pièce de théâtre est écrite par un crétin qui se prenait pour un homme d'esprit.

vendredi 21 novembre 2008

Cent-vingt-septième message.


Je valide tous les commentaires. Est-ce autant que je les approuve tous ? Non. Depuis quelques temps, deux pseudonymes, "le mari" et "l'amant", s'amusent à rivaliser pour tenter de me séduire.

"Le mari" semble sincère mais fait des fautes. C'est pour moi rédhibitoire ! Sitôt lus ses commentaires, je m'imagine dans un minuscule appartement, mal situé, avec toile cirée et bibelots affreux. Mon imagination n'a pas trop d'efforts à fournir pour envisager le déjeuner dominical avec mes beaux-parents, sans doute retraités de la Régie Renault, autour d'un gigot haricots verts. Je suppose qu'il aurait une sœur, et donc un beau-frère. Lui, je l'imagine travaillant chez EDF et jouant les importants. Nous parlerions de la crise financière et ce benêt de beau-frère ferait force de commentaires stupides. Décidément, ce mari ne me fait pas rêver.

Quant à l'amant, il écrit mieux. C'est incontestable. On sent qu'il a quelques lettres. Sa rivalité avec le mari m'amuse. Toutefois, je l'aurais voulu plus discret. Parce que la discrétion est une qualité essentielle pour un amant. Mais, me voici affublé d'un amant matamore qui ne trouve rien de mieux que de provoquer mon mari. Quelle drôle d'idée ? De plus, même si sa sensualité semble évidente, sa vulgarité ferait fuir n'importe quelle fille de ferme. A croire que son désir a obscurci son intelligence, et qu'il pense me séduire, comme il séduit habituellement. Mais peut-être n'est-il pas si intelligent que cela ? Chez certains être, la rouerie et la perfidie, ont vite fait de passer pour de l'intelligence, alors que ce n'est que de la ruse. Et puis, ce ton d'abord mielleux qui devient vite menaçant voire insultant est assez odieux pour me déplaire souverainement.

Me voici donc à parti de ce simple blog, propulsée dans le rôle de Lady Chatterley. Si la situation est amusante, elle ne me satisfait pas pleinement. Car, hélas, si je veux bien être Constance, j'attends encore Oliver Mellors. Décidément, je préfère rester avec Clifford.

Parfois mieux vaut un mari limité mais touchant qu'un amant fort en gueule et retors. J'ai toujours trouvé la bêtise atrocement antiérotique. Mais je crois que je préférerais toujours un imbécile sincère qu'un crétin qui se croit intelligent.

jeudi 20 novembre 2008

Cent-vingt-sixième message


J'ai eu beau faire, je n'ai pas obtenu plus de connections. J'ai tenté de parler politique, cuisine et même informatique, mais rien n'y a fait. Je persiste à stagner mais je m'en moque ouvertement.

Je suis assez sotte pour considérer que ma faible audience est un gage de qualité. Assez stupide pour imaginer que ma prose ne peut être lue et appréciée que par quelques élus triés sur le volet.

Oui, aujourd'hui, sans savoir pourquoi, je suis d'humeur narcissique. Je me flatte toute seule. Je constate que seules, quelques dizaines de personnes sont venues ici, et je m'en félicite.

Je me dis qu'à l'instar des grandes bijouteries de la Place Vendome, je ne peux compter sur la masse. Les joyaux que j'offre, ne seront jamais proposés dans un manège à bijoux d'un magasin Leclerc.

Je suis souvent légèrement anxieuse, perdue dans des rêveries sans fin ou encore égarée dans une nostalgie douloureuse. Aujourd'hui, rien de tout cela ! Je m'adore. Je me sens rare et chère. J'adore cette sensation.

Et cela vous vaut le plaisir d'un billet sans grand intérêt.

dimanche 16 novembre 2008

Cent-vingt-cinquième message.


J'imagine que mes rares lecteurs se demandent quel ordinateur j'utilise pour produire mes merveilleux petits billets ?

Je crois l'avoir déjà dit. Je possède un Mac Book basique et tout blanc. C'est un 2 x 2,1 Ghz avec un disque dur de 120go. J'ai juste rajouté 1 go de mémoire vive parce que l'on m'a dit que c'était nécessaire. Ah si, j'ai aussi pris une suite logicielle comprenant un traitement de texte, que j'utilise beaucoup, et des tas d'autres programmes auxquels je ne comprends rien et que je n'utiliserai jamais. Voilà, vous savez tout.

Alors pourquoi Mac ? Et bien pourquoi pas d'abord ? En fait, dès que l'on m'a dit que les Macs marchaient tout seuls et qu'il n'y avait besoin d'aucune compétence en informatique pour les utiliser, je me suis dit que c'était pour moi.

Et effectivement, j'ai ouvert l'emballage, attendu que la batterie soit chargée. Puis, ensuite j'ai "lancé" l'engin, obéi aux rares instructions et c'était parti. J'ai trouvé cela tellement génial que j'ai fait des émules. Je ne cesse de dire que mon Mac est aussi simple d'utilisation que mon lave-vaisselle ou ma machine à laver ! Et croyez-moi, quoiqu'un en dise, ce sont des arguments qui font mouche chez les femmes. Et puis, il est joli, assez épuré.

En plus, j'ai de la chance, je le préférai en blanc. Si je l'avais choisi en noir, il m'aurait coûté plus cher. Je précise que le clavier est agréable au toucher ce qui ne gâte rien. Et puis, les rares fois où je me balade avec, ça me pose tout de suite. L'utilisateur Apple est une sorte d'aristocrate par rapport à celui qui utilise du PC. Apple est plus cher, mais on a la paix.

Tant pis si l'on me dit que pour le même prix, j'aurais pu avoir mieux et plus puissant. Pour surfer sur internet, et écrire, c'est parfait. De toute manière, je ne fais rien d'autre.

Voilà à peu près tout ce que je puis écrire et écrirai jamais sur l'informatique. Je ne pense pas que cela m'amènera beaucoup d'audience. Mais j'aurai essayé.

En tout cas, si j'ai réussi à convaincre d'autres petites blondes pas très douées, qu'elles aussi, pouvaient profiter de la modernité, ce billet aura été utile à quelque chose.

vendredi 14 novembre 2008

Cent-vingt-quatrième message.


J'ai tenté de faire un billet politique sans y parvenir. Plutôt que de m'intéresser au sort du monde, je me suis encore centrée sur moi.

Sachant que les blogs dédiés aux recettes de cuisine font aussi beaucoup d'audience, j'aurais pu en créer un. J'adore faire la cuisine et je cuisine très bien.

Alors, que dois-je faire ? Recopier ici des recettes que je trouverai dans des livres ou des magazines ? Quel intérêt ? Peut-être que si j'améliorais ces recettes ce serait mieux ?

Imaginez que je parle d'une recette en expliquant mes tours de main. En disant que moi, plutôt que mettre ceci, j'incorpore cela ? Bof, ça n'aurait pas grand intérêt non plus.

Je pourrais créer des recettes et les proposes à mes lecteurs ? Oui, si j'étais moins conventionnelle, je pourrais créer des tas de choses nouvelles. Mais il se trouve que le "mariage des saveurs" et "les influences lointaines", ne sont pas du tout ma tasse de thé. Sous mes airs diaphanes, se dissimule une robuste fille de la terre un peu allergique à la nouveauté.

Qu'il s'agisse de sandales à talons aiguille ou de cuisine, je reste classique. Rien ne me fera abandonner la bride croisée derrière la cheville. Rien ne me fera non plus essayer le pot au feu sucré ou tenter la blanquette de poisson sauce mentholée. C'est ainsi.

Alors, voilà encore un billet pour ne rien dire. Je ne parlerai jamais de cuisine ici. J'aurai toujours des audiences désespérantes.

Ou, alors il aurait fallu que je présente des uniformes de soubrette ? Après tout, une fois la cuisine fait,e il faut bien servir à table non ? Et la soubrette, ça reste un sujet classique. On connait même les conventions : jupe dont la longueur est inversement proportionnelle à la hauteur des talons, petite coiffe et tablier de dentelle.

Je vois d'ici la tenue. Mais si j'abordais de tels sujets, il me semble que je sombrerais dans la pornographie. Et je ne suis pas prête à tout pour de l'audience.

Tant pis, j'aurai essayé.

Cent-vingt-troisième message !!!!!!!!!!


Allez hop, je me lance, à moi la gloire ! C'est pour cela que le titre de mon article est suivi de plein de points d'exclamation. Cela mime l'allégresse qui est mienn.

Je m'attelle donc à un travail ambitieux puisque je vais rédiger un billet politique. Billet, que j'espère voir repris par tous les grands blogs et pourquoi pas, les grands médias.

Bon que dire ? Que je ne vote plus, et qu'à-priori, je ne voterai plus jamais ? Je crois avoir déjà exprimé ceci lors des dernières élections municipales. Il faut dire qu'à cette époque, on me demandait de choisir entre la peste et le choléra. La chose n'étant pas aisée, j'avais décliné l'offre.

Ma famille m'en avait voulu. doctement mon père, campant le pater familias m'avait mit "Anna, en faisant cela, en ne votant pas, tu joues le jeu de la gauche !". C'était dit d'un ton définitif n'admettant pas de réplique.

C'était drôle. Parce qu'à défaut de m'avoir passionnée, ces élections municipales me donnaient la possibilité de redevenir une toute petite fille devant son papa tout puissant ! A ce propos, je ne sais toujours pas si ce jour là, mon père me voyait encore toute petite. Ou si , je n'ai pas reçu la preuve flagrante que je ne suis pour lui, qu'une petite blonde éthérée et lettrée qui n'a rien compris, et ne comprendra jamais rien à la politique.

Je pense que c'est dans ces moments là, qu'on aimerait être comme dans les films américains et raconter ces menus événements à un psy qui vous comprenne. Le mien, car ce serait un homme, aurait un certain âge, de grosses lunettes et un regard bienveillant. Il hocherait la tête à chacun de mes mots, comme si c'était passionnant. Il me dirait ensuite des choses telles que "lâchez prise", ou bien "ne tentez pas de tout contrôler" et je le regarderai naïvement comme si il avait vraiment la science infuse.

Ce jour là, j'aurais pu écouter mon papa et me taire pour lui faire croire qu'il avait raison. C'est une chose qui marche bien avec les hommes. Dès qu'ils deviennent doctes et pontifiants, il suffit de leur dire oui et d'en faire à sa tête. L'important pour un homme est de sauver la face. Et je déteste ces pétroleuses qui n'ont jamais compris cela. Nier le besoin d'importance chez un homme, c'est nier la biologie.

Ce jour-là, je ne l'ai pas fait. J'entends que je ne l'ai pas écouté doctement. Assez froidement, je lui ai dit que s'il voyait une différence notable entre le PS et l'UMP, il était décidément très fort. Je crois que si le ciel lui était tombé sur la tête, il n'aurait pas réagi autrement.

Moi, la douce, la gentille, la fille à son papa, j'osais lui tenir tête ! Pire que tout, je remettais en cause un dogme voulant qu'en France, la droite et la gauche soient différentes. Il était ébahi, stupéfait, sonné !

Forte de mes récentes lectures libérales, je poursuivis alors en argumentant intelligemment. Quoiqu'il m'opposât, je tins tête, pied à pied. Il cessa alors la discussion. Il resta sur ses positions et moi sur les miennes. J'ai la fierté d'imaginer qu'il fut vaincu car il n'est pas homme à abandonner.

Je crois que depuis ce jour, ses inquiétudes quant à mon possible mariage ont augmenté. Avant, il me jugeait trop difficile, maintenant il doit m'estimer trop compliquée. Je suppose qu'il me voit finir mes jours seule ou alors affublée d'une pauvre chose soumise.

Une chose est sure c'est que ne je finirai pas mes jours avec un type encarté. Je trouve pathétique ces gens qui militent. Soit ils sont idiots et ne comprennent pas qu'ils travaillent pour les autres. Soit au contraire, ils sont intelligents et travaillent pour eux et sont vraiment trop cyniques.

Je suis peut-être trop difficile et aussi ... trop compliquée. Peut-être qu'un jour j'irai m'acheter un chien. C'est gentil, fidèle, loyal et comme moi, cela ne vote pas.

Cent-vingt-deuxième message :(


La tristesse m'envahit et le découragement m'assaille. J'ai beau avoir fait amende honorable et travaillé d'arrache-pied pour proposer de bien jolis billets, mes statistiques sont toujours aussi médiocres.

J'écris des tas de choses plus passionnantes les unes que les autres, las je ne suis pas lue. On m'ignore, on m'abandonne, on me laisse de côté ! On voudrait nier mon existence que l'on ne s'y prendrait pas autrement !

Faut-il donc parler de politique, de cuisine ou d'informatique pour avoir de l'audience ? Taisez-vous, ne tentez pas de me remonter le moral. Je suis peut être idiote mais pas autant que vous le croyez. Je suis allée consulter les classements des blogs et c'est toujours la même chose.

Les hommes se passionnent pour l'informatique ou la politique et pérorent à n'en plus finir sur ces sujets. Les blogs politiques sont souvent les plus drôles. J'aime ces commentaires entendus et définitifs de tous ces hommes qui ont l'air d'affirmer : "donnez moi le pouvoir et vous allez voir ce que vous allez voir !". Curieusement, je les imagine toujours à un comptoir, un demi de bière devant eux, entourés de copains.

Quant aux femmes, soit elles se déshabillent et donnent dans la pornographie ou alors, plus sages, elles en restent à la cuisine. Ah, il y a aussi celles qui n'ont aucun talent pour ces deux disciplines et restent persuadées qu'il leur suffit d'être femmes pour être autorisées à parler pour ne rien dire. Oserai-je les taxer de féminisme ou pire de modernisme ?

Et puis, il ya moi, tour à tour, légère et insouciante, ou sombre et grave,. Écrivant sur tout et n'importe quoi, sans jamais sombrer ni dans le féminisme outrancier et encore moins dans la pornographie !

Je suis désespérée ! Enfin, pas au point de renoncer ni même de me plaindre auprès de la HALDE. Je remonte toujours très vite la pente.

Il me suffit de me jeter sur mon lit, de taper de mes petits poings sur mes oreillers de satin en me disant que le monde est trop injuste (en pleurant à chaudes larmes), pour que quelques minutes après, tout aille pour le mieux. L'opération nécessite juste d'aller se remaquiller après parce que le rimmel a tendance à couler, entraîné par les larmes.

Mon prochaine billet sera politique ou ne sera pas !

mardi 11 novembre 2008

Cent-vingt-et-unième message.


Décidément, j'ai l'imagination malade. Cette idée de gisant de marbre était trop séduisante. J'ai cherché sur Google. Voilà une idée de ce que je veux. Dès demain, je lance une souscription.

On ne distingue pas bien l'œuvre mais j'ai l'impression qu'il s'agit d'un ange étreignant un squelette. Pas mal, cette allégorie cela me plait beaucoup. Bien entendu, symboliquement c'est aussi basique qu'une danse macabre, mais j'aime beaucoup. Nul besoin d'être originale pour avoir du bon goût.

Je vois déjà la composition. Moi, en ange aux pieds nus avec des ailes diaphanes, enlaçant un squelette émergeant de la pierre tombale. Délicieusement morbide et romantique, tout à fait le rêve qu'aurait pu faire une demoiselle chlorotique, tourmentée de passions interdites, du dix-neuvième siècle. Je désire le tout grandeur nature, ce qui avec mon petit mètre cinquante-huit, ne devrait pas coûter trop cher.

Si Maxime Real del Sarte a un digne successeur, qu'il se fasse connaître. Et puis, un artiste amputé d'un bras sculptant une naine, c'est suffisamment étrange pour que cela me plaise.

Cent-vingtième message !


Cent-vingtième message ! Déjà ! Cent-vingtième, ça sonne presque comme le matricule d'un quelconque régiment monté dans en ligne dans une de ces affreuses batailles de la Grande guerre.

J'ai un intérêt particulier pour cette grande guerre. Je crois que j'aurais pu même écrire que j'avais une "tendresse particulière", mais peut on parler de tendresse à propos de cette boucherie.

Dans les faits, j'aime me promener dans les cimetières. Ce sont des lieux propices à la prière et à la méditation. J'aime lire les noms et les dates de naissance et de mort gravés sur les pierres tombales. Me dire que ces gens ont aimé, haï, angoissé, etc., me donne un sentiment d'apaisement. Plus les tombes sont anciennes, plus elles me plaisent.

J'aime à me dire que je finirai comme eux : enterrée sous du granit et oubliée de tous. Que dans cent ans, personne ne se souviendra de moi. Je deviendrai une tante, puis une grand-tante, et enfin une arrière-grand-tante pour enfin être totalement oubliée.

Peut-être qu'une demoiselle aussi curieuse et morbide que moi tentera encore de déchiffrer les inscriptions sur ma tombe. Enfin, quel que soit l'âge auquel je partirai, une chose est sûre, j'exigerai que l'on mette une photo de moi jeune. Ou alors peut être un buste ? Ou mieux encore, un gisant de marbre ...

En me promenant, j'en avais parlé ici, j'ai toujours été émue parce ces tombes abandonnées que personne n'entretient plus. Mon œil est toujours attiré par ces photos couleur sépia sur lesquelles un jeune homme pose fièrement en uniforme.

Même si les ans les ont ternies, on distingue toujours sur les photos, l'uniforme impeccable, la pose martiale et la moustache bravache. Une tristesse indicible m'envahit toujours lorsque je vois qu'ils sont morts si jeunes au champ d'honneur et qu'un siècle plus tard, leurs ossements seront mis dans une boîte et le lieu de leur dernier repos reloué à un autre, comme s'il s'agissait d'un vulgaire studio. Décidément la notion de concession à perpétuité ne veut rien dire.

Alors, me souvenant de tous ces jeunes fauchés dans la fleur de l'âge, je me suis levée, et suis allée à la messe commémorant leur sacrifice.

lundi 10 novembre 2008

Cent-dix-neuvième message.


Je n'ai rien à dire. Il se trouve que mon blog était resté affiché à l'écran. Je le trouve bien moche. Enfin non, il est classique et plutôt élégant.

Ce que je trouve étonnant c'est que la partie sur laquelle figurent mes billets, soit aussi ridiculement petite. Tout autour, ce n'est que du gris.

Comment faire pour l'élargir ? La question est posée ! J'aurais pu aller trifouiller dans Blogger mais je ne m'en sens pas le courage. Peut-être aurais-je pu aussi trouver la réponse en interrogeant Google? Mais j'aurais du arpenter les territoires arides des forumes informatiques. Je n'en ai pas plus le courage.

Ceci dit, je me pose peut-être des questions stupides. Il n'est peut-être pas si mal ainsi mon blog. Peut-etre correspond-il étroitement à ma prose ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je ne veux plus ! Tiens, tout ceci me fait penser à des vers de Marceline Desbordes-Valmore. Elle était née sous le signe du cancer, comme moi.

Je ne sais plus d'où naissait ma colère ;
Il a parlé... ses torts sont disparus ;
Ses yeux priaient, sa bouche voulait plaire :
Où fuyais-tu, ma timide colère ?
Je ne sais plus.

Je ne veux plus regarder ce que j'aime ;
Dès qu'il sourit tous mes pleurs sont perdus ;
En vain, par force ou par douceur suprême,
L'amour et lui veulent encor que j'aime ;
Je ne veux plus.

Je ne sais plus le fuir en son absence,
Tous mes serments alors sont superflus.
Sans me trahir, j'ai bravé sa présence ;
Mais sans mourir supporter son absence,
Je ne sais plus !

Marceline Desbordes-Valmore, Je ne sais plus, je ne veux plus, Romances

Cent-dix-huitième message !


Avez-vous remarqué sur la droite du blog ? J'ai ôté tous les liens ou presque. Hier en début d'après-midi, je me suis promenée et ai constaté que ma longue absence avait eu raison de ma présence dans la blogosphère.

Les liens qu'on avait daigné pointer vers mon misérable blog ont tous disparu. Forte d'un tout petit succès d'estime, je m'étais crue arrivée. Il n'en était rien. N'ayant rien publié depuis de longs mois, j'ai été plus qu'oubliée, carrément bannie, virée, vidée et annihilée. Je n'existe plus qu'ici.

Fermerais-je ce blog que je disparaitrais à jamais. Plus aucun lien ne subsisterait pour témoigner de la charmante étoile filante que je fus. Rien, ni personne ne pourrait attester que j'ai eu une existence dans le cyberespace.

Ne subsistent donc que les deux blogs qui ont conservé leurs liens vers le mien. J'ai conscience qu''en agissant ainsi, j'emploie une mesure de rétorsion d'une cruauté inouïe. Mais je suis ainsi.

Si d'aventure, vous remarquez que vous ne figurez plus dans la liste de mes liens, vous aurez beau trépigner et pleurer, je resterai ferme. Maintenant, ce sera donnant/donnant.

Nul ne pourra se targuer de bénéficier de mes trente lecteurs quotidiens, sans m'adresser ses propres lecteurs !

Cent-dix-septième message ...


Une amie lit mon blog. Je crois même que c'est la seule qui ait l'adresse de ce dernier. Non que je me cache, mais je crois que je préférerais que l'on tombe chez moi par hasard.

Cette amie m'a trouvée plus loquace ici que dans la vraie vie. En fait, elle m'a dit qu'elle me reconnaissait bien mais que tout ce que j'écrivais ici, il fallait le deviner dans la vraie vie. Elle a trouvé que le cyberespace était un monde dans lequel je m'épanouissais.

Comme elle aime autant lire que moi, elle m'a comparée à Jane, une sorte de robot "féminin" qui intervient dans Le cycle d'Ender, une suite de quatre romans de Orson Scott Card. Dans ce cycle, Ender finit par lier une relation amoureuse avec cette créature informatique et parviendra à l'incarner.

Comme il se trouve que j'ai aussi lu ces romans, son avis m'a intéressée. Je lui ai demandé pourquoi elle me comparait à Jane. Elle m'a répondu que lorsqu'elle me lisait ici, elle ne pouvait s'empêcher de songer à cette créature cybernétique.

Cette amie trouve qu'ici, j'ai beau sembler froide, impersonnelle, distante, et éthérée, je développe une humanité étonnante. Pour tout vous dire, cette amie imagine que plus je me dissimule derrière de courtes phrases et ma volonté de rester neutre, plus j'irradie.

Elle trouve que tandis que l'on sent que les autres blogs sont tenus par des humains, le mien est différent. Il s'en dégage une fragrance très ténue et inimitable. Pour elle, soit on décroche au bout d'un billet, soit on reste accro. Elle imagine qu'à force de vouloir rester discrète et réservée, j'accomplis le tour de force d'être plus humaine que ceux qui s'affirment pleinement.

C'est une réflexion assez étonnante mais assez plaisante. J'y ai songé et peut-être a-t-elle raison. Hélas je ne me relis jamais et n'ai qu'un vague souvenir de ce que j'ai pu écrire. Pour bien comprendre ce qu'elle tentait de me dire, j'avais demandé à cette amie de me jeter quelques idées.

Je l'avais priée de rédiger un texte dans lequel elle aurait précisé ses idées. Elle aurait même pu le publier ici. J'ai toute confiance en elle et lui aurais confié mes codes. Sans doute a-t-elle été trop occupée puisque me l'ayant promis hier après-midi, ce matin je ne l'avais toujours pas.

Il faudra que je me replonge dans le Cycle d'Ender.

samedi 8 novembre 2008

Cent-seizième message.


Suis la seule à aimer le mois de novembre ? Car le fait est que j'adore le mois de novembre. Tandis qu'en octobre, malgré la pluie, le temps est encore doux, en novembre s'annonce déjà l'hiver.

Novembre est un mois bâtard, un mois de bouleversement. Le froid ne s'est pas encore installé mas on peine à se souvenir des beaux jours disparus. Une pluie fine et froide tombe sans presque discontinuer, les journées sont courtes, le vent souffle et fait tomber les feuilles. La ville n'est plus qu'un camaïeu de gris tout juste percé par la lumière blafarde des réverbères. Les trottoirs déserts luisent d'un sombre éclat. Les endroits jadis fréquentés par les imbéciles ivres de ce soleil maintenant mort sont maintenant déserts.

Le mois de novembre à Paris est un délice. Et il faut vraiment être un imbécile pour garder les yeux rivés sur la météo et se dire qu'ailleurs il fait soleil. Seul un crétin peut rêver devant les affiches bariolées des voyagistes nous vantant un soleil à vil prix dans quelque endroit lointain. Lorsque dans le métro, je les regarde, je suis révulsée. Ces plages blanches sous un soleil de plomb, ces visages mercantiles et souriants ne m'emmènent nulle part. Ce ne sont que des paradis factices pour ceux qui ne sauront jamais rêver.

Je me prends à imaginer que j'aurais pu naître sous le signe du scorpion. J'aurais ajouté à ma sensibilité naturelle, un magnétisme et une dureté que je ne possède pas. Et alors que tous les gens se plaignent de ce mauvais temps, j'aurais souhaité mon anniversaire.

Qui n'apprécie pas Paris au mois de novembre ne sera jamais vraiment parisien ni digne de l'être.

Cent-quinzième message.



Je n'ai jamais lu beaucoup lu la presse. J'étais étudiante en lettres classiques. Ce n'est pas une formation qui y prédispose. Pourtant, beaucoup de mes camarades d'université lisaient le journal. Je me souviens même qu'ils avaient des idées sur à peu près tout les domaines.

Moi, je m'en moquais allègrement. J'ai pris très tôt conscience que j'allais mourir un jour. Aussi, n'ai-je pas envie d'encombrer mon esprit avec tout un tas de choses futiles. Je n'ai donc jamais lu la presse ou presque.

Etant d'un naturel assez rêveur, je n'ai pas besoin d'information extérieures pour vivre. Je m'autosuffis. Sans doute qu'au XIX ième siècle, on aurait pu me croire atteinte de maladie de langueur.

Médicalement, on définit la langueur comme étant une diminution lente des forces physiques ou morales entrainant la mort. La langueur serait aussi une sorte de mélancolie., entrainant un état d'abattement Enfin, on peut aussi définir la langueur comme une sorte d'attitude rêveuse et d'abandon.

Rares sont les gens qui me connaissent. Aussi m'imaginait-on souvent sous les traits d'une Marguerite Gautier. Ma réserve naturelle et mon éloignement du monde donnaient à penser que j'aurais pu être comme elle, dans les affres d'une agonie sans fin.

Le fait que je sois petite et menue y a sans doute été pour beaucoup. Les gens se font des idées de nous. Contre toute attente, j'étais presque la phtisique, atteinte de maladie de langueur, se consumant comme une chandelle.

Je crois que mes professeurs avaient cette même idée de moi. Lorsqu'en de rares occasions, j'eus à m'entretenir en privé avec eux, leur attitude fut souvent la même. Ils me regardaient en clignant des yeux, les écarquillant parfois, me parlant d'une voix calme et posée à l'excès, comme si un seul mot trop fort aurait pu me blesser.

Eussè-je été légère que j'en aurais pris un pour amant. Je me souviens que l'un d'eux me regardait souvent. Mais dès que mon regard croisait le sien, il détournait les yeux, gêné. C'était drôle et pathétique à la fois, que de voir ce professeur ayant vingt ans de plus que moi , portant encore beau, baisser les yeux.

J'aurais été sa muse, son égérie, sans doute que ma seule présence lui aurait donné matière à écrire plusieurs romans à succès. J'espère que ma reséerve, cette distance que j'ai toujours tenue entre lui et moi, l'auront tout de même amener à versifier en secret.

Je n'ai jamais eu de nouvelles de ce professeur. Mais, il ne me déplairait pas qu'à sa mort on découvrit chez lui quelques cahiers noircis secrètement autant que fébrilement. Je serais alors uen vieille dame mais je rirais sous cape en entendant quelque érudit s'interroger sur la personne qui aurait pu ainsi inspirer ces vers fabuleux intitulés : Stances à Anna.

Personne ne se douterait jamais que je fus la demoiselle du Maine d'un Lingendes contemporain. Se prenant pour Zéphyr, en songes, il aurait fait de moi sa Chloris, me conservant à jamais dans l'éclat de ma jeunesse et m'offrant l'empire des fleurs.

Cent quartorzième message.


En commentant mon centième message, Frollo m'explique que :

"Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
n'oubliez pas cela , chère Anna ..."

Oh la la, comme tout cela est solennel ! Ceci dit, Frollo a raison. D'ailleurs, je crois que dans l'un des premeirs messages, j'avais comparé ce blog à un tamagoshi qu'il me faudrait nourrir régulièrement, sous peine de le voir mourir.

Même lorsque je ne suis plus venue, j'ai souvent pensé à ce blog. Non, que j'imagine qu'il passionne les foules mais simplement que j'aime finir les choses. Je n'ai pas été très assidue, mais je tiens à mon misérable blog.

C'est une émanation de ma petite personne, un minuscule ilot de liberté que je n'aimerais pas voir disparaitre. C'est une activité assez bête mais on finit par s'y attacher. Je n'aurais jamais des milliers de lecteurs, ni même des centaines mais je m'en moque. C'est toujours amusant, voire grisant de savoir qu'une fois que l'on tape sur "publier le message", celui-ci sera lu. Et c'est encore plus amusant de voir les commentaires. Bref, on finit par se prendre au jeu.

Ces derniers temps, je suis beaucoup venue. Mais il se pourrait que je disparaisse de nouveau. Si cela arrivait, soyez surs que je reviendrai.

vendredi 7 novembre 2008

Cent-treizième message


J'avais très mal habitué mon lectorat masculin. On m'imaginait d'un bout de l'année à l'autre, déambulant chaussée de sandales à hauts talons.

Pourtant, j'avais cru préciser que je n'en portais que de début avril à fin septembre, soit six mois de l'année environ. Le reste de l'année, parce qu'il fait froid ou qu'il pleut, il m'arrive de cacher mes orteils vernis. Soit imparfaitement, en portant des escarpins ouverts dénommés peep toe, soit totalement en portant d'autres chaussures fermées. Lors d'une soirée habillée, quelle que soit la saison, je peux porter des sandales à talons.

Je porte donc parfois des escarpins hermétiques et j'ai découvert voici quelques temps le plaisir de porter des ballerines. Les ballerines sont vraiment de mignonnes chaussures. Même si elles n'ont pas de talons et masquent les orteils, elles n'en restent pas moins féminines. Elles ont en plus l'avantage de s'ôter très facilement.

J'ai même appris qu'en anglais, les ballerines, s'appelaient des sabrinas, en hommage à Audrey Hepburn qui en portait dans le film éponyme : Sabrina.

Je pourrais rajouter que je porte aussi parfois des tongues mais uniquement en plastique parce que je trouve qu'une tongue "habillée" n'est pas jolie. Voilà, je suis donc multiple !

En revanche, je peux affirmer que je n'ai jamais porté de chaussures fonctionnelles. Car s'il ya bien une chose qu'une élégante doit savoir, c'est que les mots "chaussures" et "fonctionnelles" sont inconciliables !

Cessez donc de critiquer mes ballerines !


Cent-douzième message !


Suis je hystérique ? La question est posée. Je dirais même plus la question est posée par un lecteur. Ce dernier me demande si je fais exprès d'être telle que je suis, ou si je suis hystérique.

Comme tout le monde, je sais à peu près ce qu'est l'hystérie. Mais on a tant écrit sur le sujet que l'on trouve tout et son contraire. Je me suis donc concentrée sur les traits diagnostiques tels qu'ils sont posés par le DSM IV TR.

Wikipedia m'apprend déjà deux choses. D'une part le DSM IV TR est en français le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (en anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ou DSM), quatrième édition, (<) est un manuel de référence très utilisé internationalement particulièrement pour les recherches statistiques et dans une moindre mesure pour diagnostiquer les troubles psychiatriques. Sa valeur clinique est l'objet de critiques de plus en plus pressantes de la part des psychiatres et psychologues soucieux d'une psychopathologie raisonnée. Ce manuel est édité par l'Association américaine de psychiatrie (American Psychiatric Association, APA).

Enfin, j'apprends par la même source que le trouble de la personnalité histrionique (anciennement hystérique) est un mode généralisé de réponse émotionnelle excessive. L'histrionique est en quête d'attention de la part d'autrui ; essaie de se mettre en valeur, de séduire, ou simplement d'attirer le regard ou la compassion. Ce trouble atteint majoritairement les femmes et touche de 1,3% à 3% de la population.

Là, si je suis sincère, je me reconnais en partie dans ce portrait. Mais n'est-ce pas le cas de toutes les femmes ? Et puis, j'avoue que je passe tout de même la majeure partie de mon temps de manière plutôt discrète, cachée dans les livres. Il n'y a véritablement que sur ce blog, que je m'amuse autant.

L'hystérie serait un mode généralisé de réponse émotionnelle excessive et de quête d'attention pour lesquels on compte au moins cinq des huit manifestations suivantes :

  • 1) Le sujet est mal-à-l'aise dans des situations où il n'est pas le centre de l'attention d'autrui. Alors là, pas du tout, je suis discrète. Ne serait-ce mon joli minois et ma blondeur que je n'ai pas choisis, je suis aussi discrète qu'une souris. Quant aux talons, ils sont là pour compenser une taille médiocre qui me valut d'être souvent surnommée "la naine".
  • 2) L'interaction avec autrui est souvent caractérisée par un comportement de séduction inadapté, ou d'attitude provocante. N'ayant rien à valoriser par un décolleté plongeant, je suis plutôt discrète. Je n'ai rien de provoquant même si pour certains hommes, il suffit d'être blonde pour être prise pour ce que je ne suis pas.
  • 3) L'expression émotionnelle est superficielle et instable. Je peux être assez bonne comédienne. Mais quelle fille n'a jamais appris à manipuler les hommes et en premier lieu son père ? Les larmes sont une arme absolue qui paralysent les hommes. Les femmes l'apprennent très tôt. J'en ai parfois joué mais sans excès. Se faire arrêter au volant par la police et prendre un air apeuré et pleurnichard marche très bien. Ceci dit, j'ai cru noter que j'étais arrêtée plus souvent que la moyenne.
  • 4) Le sujet utilise régulièrement son aspect physique pour attirer l'attention. Pas vraiment même si comme la plupart des femmes, je tente d'être à mon avantage. Mais serais-je sortie avec le cheveux gras et les ongles en deuil que cette satanée psychiatrie aurait diagnostiqué chez moi de l'incurie. Quoique je fasse, je suis prise au piège !
  • 5) La manière de parler est trop subjective et pauvre en détails. Je ne comprends pas très bien ce point?e Je décide d'y répondre par la négative.
  • 6) Dramatisation, théâtralisme, exagération de l'expression émotionnelle. Cf point 3. Cela m'est arrivé dans certains situations. Les hommes sont parfois si bêtes que nous aurions tort de ne pas les manipuler. Celles qui nous le reprochent sont jalouses.
  • 7) Le sujet fait preuve de suggestibilité : il est facilement influencé par les autres ou par les circonstances. Lorsque je ne sais pas, je demande. Et je suis alors influencée si la source d'information me semble crédible. Sinon, j'ai beaucoup de caractère et peux me révéler très agressive.
  • 8) Le sujet a tendance à considérer que ses relations sont plus intimes qu'elles ne le sont en réalité. Il est rare que je m'entende mal avec les gens. Je suis d'une nature conciliante. Je parle beaucoup mais finalement peu de moi. Lorsque vous parlez beaucoup, les gens vous croient sans mystères. Cela vous évite de trop en révéler. Il faut se méfier de l'eau qui dort parait-il. Personne ne se méfie de moi : on a tort.
Le reste de l'article de wikipedia est intéressant mais n'apporte rien de nouveau. Je réfute donc totalement ce terme d'hystérique. Je ne suis pas hystérique. Je suis bien plus que cela.

Je suis le Canada Dry de l'hystérie. J'ai la couleur de l'hystérie. J'en possède parfois les reflets chatoyants, mais je ne le suis pas.

Je ne sors jamais sans maquillage, décoiffée ou sans avoir mes ongles vernis. Je pense qu'être soignée est une forme de respect que l'on se porte et que l'on porte à autrui. Pourtant, je suis bien plus masculine dans mes comportements que ma mise ne le laisserait croire. J'ai un caractère en acier trempé et nul ne me fera faire ce que je n'ai pas envie de faire !

Je pense que l'on peut rester une femme tout en s'affirmant et en prenant des responsabilités. J'accepte donc d'être une petit blonde idiote mais je réfute le terme d'hystérie.

111

111

Cent-onzième message ! Tout le monde aura perçu la portée symbolique de ce message puisque sa numérotation est composée de trois "1".

Alors, je l'ai intitulé "111" et je n'y écrirai rien de plus. Je ne mettrai même pas une seule illustration. Rien du tout ! Juste "111" pour vous faire réfléchir.

C'est mon happening à moi. L'occasion de prouver que je peux vous surprendre et que je ne suis jamais là où l'on m'attend ! Je suis dans une telle forme que je me sentirais capable d'aller m'enchaîner aux grilles du ministère de la culture pour protester contre la précarité dans laquelle vivent les artistes ! Mais, je ne sais même pas s'il y a des grilles ?

Trop forte cette Anna ! She's not girly ! Nooooo she's so arty !

Cent-dixième message !


Et si prise d'une frénésie de nouveauté terrible, je jouais à l'artiste contemporain ? Si, possédée par une fureur tyrannique de créativité effrénée, je faisais une sorte de happening ? Quelque chose de monstrueux qui me permettrait de me poser et d'acquérir une stature hors pair ?

Si mue par une passion soudaine et violente, je décidais immédiatement de ne plus être une jolie blonde écervelée mais une artiste "qui a quelque chose à dire parce que l'artiste est le témoin de son temps et se doit donc de témoigner". Je mettrais ds illustrations idiotes sur mon blog. Par exemple une vis et un écrou parce que "ça fait sens" et que "ça illustre bien le monde mécaniste dans lequel on vit".

Je me teindrais les cheveux en noir, je troquerais mes ballerines pour une paire de converse et j'achèterais Libération. Je n'irais pas travailler ce matin. Je prendrais la ligne 1 et je descendrais çà Bastille. Là, j'errerais un peu sans but, me contentant de humer l'air du temps car tous les artistes font cela.

Puis, attablée à la terrasse d'un établissement dont le nom finit forcément par Café comme aux Amériques, le "Machin-chose Café", je lirais un peu Libé et je dévisagerais les gens. Un type pas très propre avec un regard de prédateur me ferait un sourire.

Je l'inviterais à ma table et on discuterait de politique. Je dirais que tous les bourgeois sont des salauds et il acquiescerait. Il m'expliquerait que la crise financière est due à la cupidité des gens et j'opinerais.

Passant à une forme d'intimité, mon bel hidalgo à dreadlocks m'expliquerait qu'il est artiste plasticien mais qu'il est aussi vidéaste. Je battrais des mains en lui disant que je suis aux beaux arts mais je fais aussi de la photo.

On prendrait des cafés, puis à partir de onze heures, des verres de blancs. Au moment de payer, il n'aurait pas d'argent alors je réglerais la note. Mais tant pis je serais sous le charme et je maudirais le monde cruel qui force ce type plein de génie à rester méconnu. On s'échangerait nos portables, en tout cas, c'est certain. On se reverrait persuadés l'un et l'autre, que quelqu'un nous comprend enfin.

Peut-être que j'aurais le droit à une étreinte furtive et maladroite dans un squat d'artistes malodorant et gelé. Il baisserait son jean sur ses chevilles et je garderais mon pull. Mais je trouverais que c'est la plus belle expérience du monde. Je ne sais pas comment tout cela se terminerait. Mal sans doute ? Ou mal peut-être ?


Ce matin, je ne suis pas girly, je suis arty ! Mais assez fantasmé, il faut que j'aille travailler !

jeudi 6 novembre 2008

Cent-neuvième message !


J'ai beau dire que je suis devenue stoïque, ce n'est pas tout à fait vrai. J'ai regardé attentivement Technorati. Parmi les neuf réactions générée par mon blog, l'une d'elles m'a particulièrement choquée même si elle est ancienne.

C'est celle-ci. J'y apprends que je tiens un blog "girly" mais qu'on peut éventuellement me sauver parce que mes lectures vont dans le bon sens, c'est à dire sont conformes au goûts de ce monsieur. En bref, je suis une petite blonde un peu bête mais trop quand même.

Autant, cela ne m'ennuie jamais de me traiter de petite blonde évanescente et un peu idiote, autant je n'aime pas qu'on le dise de moi. Non, je ne suis pas girly !

Non, je ne le suis pas du tout du tout. D'ailleurs, si on prend la peine de lire mon blog en entier, on verra que je tente malgré tout de m'intéresser au monde qui m'entoure.

Même si je ne comprends pas tout, ce n'est pas une raison pour me stigmatiser en me jugeant girly. Je trouve que les "petites blondes" méritent autant d'égards que d'autres minorités.

Jamais, je ne vous ai parlé de lingerie, de vêtements ou des "mecs" que j'adorais. Je n'ai rien de girly. Dieu dans sa grande équité m'a donne un joli minois mais en revanche, il m'a octroyé une intelligence limitée.

Nantie de cette arme et de handicap, je fais ce que je peux. Comme les gens intelligents, je fais un blog. Comme tous ceux qui se sentent concernés par la marche du monde et les affaires de la cité, j'écris à tort et à travers. Je fais tout pour m'intégrer. Je connais même le nom du quarante-quatrième président des USA !

Et donc ? Est-ce parce que ma prose ne vaudra jamais celle d'un énarque, d'un étudiant de Sciences-Po, d'un diplômé de Dauphine, d'un HEC ou d'un polytechnicien que je doive être mise au ban de la société et remisée avec les "girlies" ?

Non. Tout cela est injuste. Guidez-moi, encouragez-moi mais de grâce ne m'assignez pas à résidence en disant que mon blog est girly.

Cent-huitième message !


J'ai eu l'idée saugrenue de vouloir savoir si mon blog était classé et répertorié quelque part. Je suis donc allée sur Technorati.

Je suis classée 809 917 ième ce qui n'est pas terrible. Mon niveau d'autorité (?) n'est que de sept et je ne suis citée que neuf fois dans les autres blogs. Regardez ici.

Tout ceci n'est pas terrible. Mais je le prends bien. Grâce à la presse qui m'a tant fait peur avec cette crise financière, j'ai pris conscience de plein de choses. Je ne suis plus une petite hystérique centrée sur elle-même.

Je crois qu'avant ma prise de conscience, d'aussi piètres résultats m'auraient jetée au bord du gouffre. Après en avoir psi connaissance, je me serais précipitée dans ma chambre en claquant la porte

Je me serais jetée sur mon lit en tapant de mes petits poings sur mes oreillers de soie. Pleurant à chaudes larmes, j'aurais clamé que j'étais la plus malheureuse et mon rimmel aurait coulé tachant mes draps de satin.

Tandis que là, je me dis que ce n'est rien et qu'il y a des problèmes plus sérieux. Je pousse même le vice de la prise de conscience jusqu'à me dire que si je veux obtenir de meilleurs résultats, il me faut travailler plus et rédiger des billets plus intelligents.

J'abandonne mes idées de caste, qui m'ont toujours fait croire que le monde devait tout aux jolies petites blondes, pour m'ancrer dans la méritocratie !

Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. De pauvres gens sont chassés de leurs maisons tandis que des petits blondes acquièrent une conscience (et des ballerines plates).

Merci la crise financière !

Cent-septième message !


Les noirs sont contents, et les blancs aussi. Le changement est en marche. Le spectre de la crise financière s'éloigne. Seuls de vieux birbes, expert en finance, continuent à nous mettre ne garde. Mais commes ils n'écrivent que dans des journaux confidentiels, comme la Tribune ou les Echos, tout le monde s'en moque et moi la première.

Je peux donc de nouveau vaquer à mes occupations de petits blonde évanescente. J'ai eu très très peur. Encore quelques semaines de ce régime et mon Royaume de Belle au bois dormant s'écroulait. Un peu plus, et j'ouvrais enfin mes jolis yeux !

J'aurais constaté que le monde n'était pas constitué que des avenues alanguies de mon cher septième arrondissement et qu'il y avait des problèmes. Pourtant, il m'avait semblé être au courant de tout cela.

D'ailleurs, je vous l'assure, je suis tellement consciente des problèmes de ce monde, que j'ai mes bonnes œuvres. Je fais ainsi des chèques au profit de différentes associations caritatives. Je n'ignorais donc pas qu'il y eut des pauvres et des malades. Mais, c'était les autres et pas moi.

Cette crise m'aura fait peur. Elle m'aura aussi fait prendre conscience que j'aurais pu souffrir. Ce fut terrible. Je plains donc sincèrement tous les gens qui ont à en souffrir. Sans la presse, j'aurais été une oiselle un peu bête, une sorte d'espèce protégée, ne devant sa survie qu'à un cadre que l'on dit privilégié.

Et je ne remercierai assez jamais la presse de m'avoir ouvert les yeux, ne fut-ce que durant quelques semaines. Mais, toutes les bonnes choses ont une fin. La prise de conscience a assez duré. Je vais me rendormir tranquillement et réintégrer le monde des petits blondes candides dans lequel je me sens mieux.

Je vais rêver au prince charmant.

mercredi 5 novembre 2008

Cent-sixième message !


Ça y est ! Il est élu. Un vent nouveau souffle sur le monde. Le changement est en marche. Alléluiaaaa !

A tous ceux qui me disaient qu'une élection réservait toujours des surprises, je rétorquais que cette fois-ci il n'y en aurait pas. Des amis me souriaient avec commisération, me renvoyant à mon rôle de petite blonde bébête ne comprenant rien aux affaires du monde.

J'ai suivi tout cela d'un oeil un peu distrait. La seule question que je me sois posée c'est : " pourquoi les républicains auraient-ils un envoyé un vieux face à ce jeune type dynamique ?".

J'ai très vaguement lu le programme d'Obama. En revanche, je l'ai observé. Ce type pourrait être painiste de jazz, acteur, médecin dans une série américaine. Il a tout pour lui. Ni trop blanc, ni trop noir, ni trop guindé, ni trop cool, le casting était vraiment parfait. Aussi parfait que Hugh Laurie dans la série Docteur House.

Barack Obama, c'est Sidney Poitier dans "Devine qui vient diner". C'est le gendre métisse, dont on ne voulait pas mais qu'on finit par adorer. Le "noir" qui adopte tellement les conventions des blancs qu'il finit par éclipser les jeunes gens de bonnes familles.

Si j'avais été américaine, j'aurais voté pour Obama. Comme disent les jeunettes : "il est trop beau !". Sans doute que politiquement, mon coeur aurait penché pour les républicains. J'adore les traditions. Par contre, je n'aime pas forcément les gens qui votent républicains. Je suis une libérale à tendances conservatrices.

Je voterai Républicain quand Hugh Laurie se présentera.

mardi 4 novembre 2008

Cent-cinquième message !


Je bénis la versatilité de la presse. Je venais à peine de m'offrir une paire de ballerines que tout était déjà terminé. Tant pis, je les trouve vraiment mignonnes.

Même si la crise ne survient pas, je les porterais tout de même. Tiens, j'ai même une idée soudaine ! Et si je les portais pour célébrer la victoire de Barack Obama ?

Parce qu'on ne parle plus que de lui maintenant. Envolée la crise et son cortège de pauvres, bienvenue à monsieur Obama le magicien.

Moi qui ne porte habituellement que des talons hauts pour me grandir, voici que je porte des ballerines plates. C'est fou non ? Je ne suis pas encore allée travailler avec.

Je viens de les acheter. Comme je les trouvais mignonnes, j'ai dit à la vendeuse que j'allais les porter immédiatement. Hormis quelques quidams qui ne me connaissent pas, personne ne m'a vu chaussée de mes nouvelles ballerines.

Demain, je les porterai pour aller travailler. Nul doute que c'est Obama qui sera élu. Mon intuition me le dit et je me fie à mes intuitions. J'arriverai demain matin pimpante au travail. J'entends déjà les réflexions sur mes nouvelles chaussures.

On s'esbaudira, on me demandera pourquoi j'ai des chaussures plates, on s'étonnera de ce changement. Et bien sur on voudra en connaitre les raisons. Alors bien sur, comme je ne suis pas tout à fait idiote, jamais je ne dirais que je les ai achetées en prévision de la terrible crise financière, pour fuir plus confortablement sur les routes.

Je dirais simplement que le monde entier avait raison. Monsieur Obama peut tout. C'est un magicien. Il a même réussi à me faire porter des chaussures plates.

Et l'engouement qu'on lui porte et la confiance qu'on lui accorde sont tels, que je parie qu'on me croira. Tout le monde sera content. On me sourira. Mes ballerines seront le symbole d'un renouveau.

Cent-quatrième message !


Je maudis la presse. Traquée par les mauvaises nouvelles, et l'attende imminente d'une récession terrible, je m'enfonçais doucement dans la déprime.

Ouvrant un journal et ou regardant la télévision, je n'entendais que des prophète me prédisant la ruine et la déchéance. Je me voyais déjà, chassée de chez moi, errant par les routes et les chemins, mendiant ma pitance auprès d'âmes charitables.

J'étais comme ces enfants poursuivis par Robert Mitchum que l'on voit dans dans ce joli film "La nuit du chasseur", suivant les voies de chemin de fer, cherchant asile et refuge auprès d'une bonne âme.

Emportée par mon imagination, j'étais une pauvresse vêtue de haillons, le cheveux blond et filasse, les yeux cernées et les joues creuses, tendant la main pour quémander deux sous. Je me tordais les chevilles en marchant sur les routes poussiéreuses, sous un soleil de plomb. Que pouvais-je donc faire contre ce châtiment imminent, contre cette crise financière qui allait s'abattre sur moi, ne me laissant aucune chance.

Les larmes aux yeux, je voyais déjà mon charmant petit cadavre abandonné au bord d'une route, à demi-écroulé dans un fossé, des sombres corbeaux se repaissant de mes jolis yeux bleus. J'ai alors dit "stop". Il me fallait réagir et ne pas sombrer dans l'angoisse, ni tomber dans l'hystérie.

Regardant mes cent et quelques paires de chaussures, j'ai constaté qu'aucune d'elles ne m'assurerait plus d'une ou deux journée de survie lorsque la crise surviendrait. Où que se portent mes yeux, ce n'était que peausseries fines, talons hauts ou brides arachnéennes. Rien de sérieux pour faire face au ballast des voies de chemins de fer sur lequel je marcherai.

Dès demain, je m'achète une paire de ballerines plates. La crise aura beau me poursuivre, je pourrais marcher d'un bon pas.

lundi 3 novembre 2008

Cent-troisième message !


Le message précédent, intitulé sobrement "cent-deuxième message" sera ma seule et unique contribution au phénomène que l'on appelle la "Crise faincière".

Je n'ai aucune autorité pour parler d'un sujet auquel je ne comprends rien et ne veux rien comprendre. Je considère que rajouter un billet sur ce blog à ce phénomène de société dont on nous rebat les oreilles serait malvenu.

Enfin, je pense que parfois l'instinct est une bonne chose. Je trouve que les gens n'écoutent pas suffisamment leur intuition. A défaut d'être intelligente, je suis intuitive et je m'écoute.

Voyez-vous, je suis aisée mais pas au point de m'offrir une villa de plusieurs millions d'euros sur la Côte d'azur. Et si le désir me venait d'en acquérir une et qu'un banquier me propose un prêt pour financer cet achat, je serais dubitative. Je me dirais, que soit il a perdu la tête, soit il y a quelque chose de pas très clair que ma bêtise m'empêche toutefois de parfaitement comprendre.

Mais à défaut de comprendre les subtilités de la finance, je me souviens parfaitement du Petit Chaperon rouge. Face à ce banquier souriant me proposant cela, je me dirais : "Banquier, pourquoi as-tu de si grandes dents ?"

Et je serais partie en courant. Tant pis pour la maison sur la Côte d'azur.

Cent-deuxième message !


Mon portefeuille d'actions aurait pu fondre comme neige au soleil. Je ne connais rien à la bourse, ni rien à la finance. Dieu ayant eu l'extrême bonté de me faire naître dans une famille aisée, j'ai simplement eu quelques placements à faire.

Sans doute émus par ma candeur et ma blondeur, j'ai toujours trouvé dans l'agence bancaire où sont mes comptes, quelque conseiller apte à me prodiguer moult conseils. Je n'ai jamais été déçue. Mais il faut dire que la la naïveté qui est la mienne me fait considérer qu'en bourse, lorsque tout monte, alors tout monte, tandis que lorsque tout baisse, tout baisse.

Aussi, lorsque l'on commença à parler des subprimes, que les journaux s'emplirent de reportages sur les familles américaines chassées de leurs logements, mon minuscule cerveau s'alarma. Comme tous les petits animaux faibles et peu intelligents, je dois surtout ma survie à ma grande vigilance plutôt qu'à des stratégies élaborées.

Les calculs complexes ne sont pas pour moi. Je connais mes limites. Je ne crois pas qu'on puisse dans la vie, et passer une heure et demie dans sa salle de bains à tenter de se faire belle, et être douée pour les finances.

N'ayant que mon intuition, mon instinct, j'ai réagi vivement. En juin dernier, j'ai pris rendez-vous avec mon conseiller. Je lui ai dit de tout vendre. Il m'a dit que je faisais une erreur. Je me suis entêtée. J'ai argumenté et il m'a opposé d'autres arguments.

Son bon sourire et son discours cauteleux cachaient mal le fait qu'il me prenait pour une gentille idiote propre à s'alarmer d'un rien. Je l'entendais presque penser que j'étais décidément une pauvre petite chose impressionnable.

J'ai tenu bon, j'ai tout vendu et n'ai rien perdu. Je suis peut-être idiote, c'est vrai. Mais je suis aussi vigilante qu'un suricate.

L'aigle des subprimes a fondu sur moi, mais ne m'a pas attrapée. J'étais déjà claquemurée dans mon terrier. Je comptais mes gains.

dimanche 2 novembre 2008

Cent-unième message !


J'ai adoré ! A peine suis-je revenue sur la blogosphère que j'ai eu des commentaires sympathiques. L'un me dit que je peux être à la fois libérale et parasite. Cela me fait chaud au cœur. Car si personne n'a jamais pris ma conscience professionnelle en défaut, je ne suis pas non plus une stakhanoviste.

Un autre me dit qu'il aurait aimé être mon chevalier servant durant ma période de plâtre et je trouve cela mignon au possible. Il m'enjoins même de me faire une entorse. Promis, dès que ce misérable billet sera rédigé, je m'en irai descendre un escalier à cloche-pieds, chaussée de mules à talons aiguille. Normalement, je mets toutes les chances de mon côté pour l'entorse ! (image ci-dessus)

Mais bon, cessons de minauder et de jouer les belles pour nous intéresser à des sujets plus sérieux. Avez-vous noté que je ne mets jamais de titre à mes billets ?

Alors la question est posée : dois-je en mettre ? Oui ? Non ? Moi, je penche pour le "non", parce qu'en parcourant les blogs, j'ai noté que j'étais la seule à faire cela.

Et puis, je l'admets une bonne fois pour toute. J'ai sans doute l'un des blogs les moins intéressants qui soient. Je pense sincèrement que l'intérêt de ma prose ne doit pas dépasser ce qu'écrivent les adolescentes sur les skyblogs.

Il n'y a guère que mon orthographe et un semblant de style qui me différencient de mes jeunes consœurs. Pour le reste, ce que je raconte offre aussi peu d'intérêt.

Alors imaginons que je mette enfin des titres à mes billets et c'en sera fini de moi. Se fiant aux titres, les rares lecteurs que j'ai chercheront un quelconque intérêt dans mes propos. N'en trouvant aucun, ils seront frustrés. Je passerai pour une idiote blonde de la pire espèce : celles qui se croient intelligentes.

Tandis qu'en numérotant mes articles, c'est différent. J'ai l'impression d'offrir une simple liste de réflexions oiseuses et sans prétention. Ma prose reste sans intérêt mais au moins le sais-je.

Blonde et idiote pourquoi pas ? Mais blonde, idiote et humble, c'est encore mieux. Ce n'est donc pas demain que je mettrai des titres.

samedi 1 novembre 2008

Centième message !


Rendez-vous compte, c'est le centième message. Ça aurait du être une sorte de fête, l'anniversaire marquant le succès d'une entreprise harassante : mon blog.

Au lieu de quoi, je reviens en catimini, à la faveur d'une réminiscence qui m'a fait me souvenir que j'eus naguère un blog que j'adorais. J'ai beau me dire, qu'à partir de ce jour, je prendrai soin de ce blog comme de la prunelle de mes yeux, je n'y crois guère. Je suis trop fantasque pour m'astreindre à cela.

Quoique non, je ne suis pas fantasque du tout. Je suis même extrêmement sérieuse et sans doute trop. Tant et si bien que je ne peux même pas faire deux choses à la fois : travailler et écrire.

Je souffre d'ailleurs d'une maladie rarement répertoriée par les psys : le complexe de la petite blonde. La littérature autant que les légendes urbaines, nous imaginent effrontées, séductrices, sures de nous, aguicheuses, manipulatrices, et j'en passe ...

Moi, je suis sérieuse et plutôt réservée. C'est pour cela que j'avais décidé de créer un blog, pour communiquer librement. Et même cela, j'ai été incapable de le faire correctement.

Je ne suis ni efrontée, ni séductrice, ni manipulatrice. Non, juste une idiote qui pensais être capable de tenir un blog au long cours.

Il parait que les petites blondes sont aussi souvent des écervelées. Là, je ne peux pas dire le contraire.