dimanche 15 février 2009

Cent-trente-septième message !


On dit de moi que j'ai du caractère. On ose même parfois dire qu'il est inversement proportionnel à ma taille. Certains avancent même que mon caractère serait à l'opposé de l'image que je donne.

Pauvre de moi, certains me donnent une réputation de monstresse assoiffée de sang. Pourtant, je suis persuadée d'être très douce, tendre et sensible. Et c'est vrai. Je pleure au cinéma ou devant la télévision : tout me touche. Avoir la larme facile n'est-il pas un trait de de caractère, conforme à ce que l'on attend d'une petite blonde ? N'est-ce pas mignon ?

Hélas pour moi, je sais aussi mordre. Il parait même que je mords très fort. Je crois même que je prends plaisir à cela parfois. Mais ce n'est pas un plaisir pervers.

Il n'y a d'ailleurs que la bêtise qui exerce sur moi ce que produit le sang pour un requin : l'envie de mordre. Je ne peux pas résister, il faut que je morde jusqu'au sang.

Longtemps, j'ai cru que je serais capable de cynisme. Je me suis imaginée dans ma thébaïde, retranchée du monde, loin des fâcheux. J'avais pris le parti de me moquer de tout. Mais je n'ai pas tenu longtemps.

Un importun est passé à ma portée. Un de ces abrutis qui ont pour profession de foi de défendre l'indéfendable au nom de la tolérance. Un idiot n'ayant que sa mollesse et sa faiblesse de caractère pour tout viatique. Là où il me parlait de tempérance, une des quatre vertus cardinales, je n'ai vu que renoncement et lâcheté. Le déni de justice n'est pas justice.

Alors, je me suis emportée. Peut-être ai je été trop vive ? A moins qu'il ne se soit pas attendu à tant d'agressivité de ma part et n'est pas su parer mes coups ? Toujours est-il que je l'ai massacré, terrassé, humilié et annihilé. Cela m'a fait du bien. Celui-ci aura pris pour tous les autres. Un ami présent lors de cette altercation m'a dit que j'étais intransigeante.

J'ai bien aimé ce qualificatif : je suis intransigeante. Et comme j'ai l'esprit volontiers vagabond et l'imagination féconde, j'ai rêvé. J'ai imagine que "l'intransigeante" serait un joli nom pour un navire de guerre.

Il ne s'agirait pas d'un grand vaisseau, ni même d'une corvette, mais d'un plus petit. Si mes recherches sur Wikipedia sont justes, je crois que l'on appelle ces petits navires des frégates.

Un jour prochain, dans la rade de Toulon ou celle de Brest, peut-être qu'une frégate au pont hérissé de canons et de missiles appareillera. J'aime imaginer qu'elle aura pour nom : "L'intransigeante".

Que ceux qui la croisent en mer se rappellent toujours qu'on peut être petite mais lourdement armée.