mercredi 24 mars 2010

Cent-soixante-dixième message ...


Les élections ont eu lieu. J'ai pu me rendre compte que la bêtise des blondes était très largement usurpée. Depuis quelques années des blagues stupides nous font passer pour des idiotes accomplies. Pourtant, c'est faux : je viens d'en avoir la preuve.

Dimanche dernier, j'ai assisté à la retransmission de la soirée électorale en compagnie d'amis. J'étais amusée de les voir se passionner pour aussi peu de choses. Distraitement je regardais des politiciens se déchirer. Je les trouvais aussi affreux et vulgaires que deux accordéonistes roms qui en viendraient aux mains pour monter en premier dans un wagon de métro mendier. Immodestie des vainqueurs, mesquinerie des vaincus, la palette des sentiments les plus ignobles s'affichait sur le petit écran.

Constatant leur défaite mes amis me demandèrent alors pour qui j'avais voté. Je répondis que je n'avais pas voté. Et ce fut l'hallali ! Bientôt en plus de me reprocher de ne pas être une bonne citoyenne, on fit de moi le bouc émissaire de la défaite, la représentante des abstentionnistes. Moi petite blonde supposée idiote, j'étais l'espace d'une soirée la responsable de la déroute.

Oui, un simple battement d'aile d'un petit papillon peut manifestement déclencher une tornade à l'autre bout du monde.

mercredi 17 mars 2010

Cent-soixante-neuvième message !


Je ne suis pas allée voter. Je fais partie de ces cinquante quatre pour cent de personnes qui ont décliné l'invitation de la République. Je m'étais promis de ne plus jamais aller voter et j'ai tenu parole.

De plus, j'avoue que des élections régionales n'étaient pas un enjeux propre à me sortir de ma quiétude. J'ai lu que la région possédait bien peu de prérogatives. Or voici longtemps que j'ai quitté le lycée et je ne prends plus les transports en commun. Cette guerre pichrocoline ne me concerne décidément pas du tout.

En revanche, il m'aura fallu affronter les discours moralisateurs de mes proches et de mes amis. La plupart m'ont expliqué qu'avoir le droit de vote était un bienfait et que ne pas l'employer était très immature et irrespectueux. Certains ont alors poursuivi le discours en me parlant de contrées lointaines où la démocratie et ses bienfaits n'étaient pas encore parvenus. J'avais l'impression d'être une petite fille difficile refusant de manger un met que de pauvres petits affamés m'enviaient. La culpabilité est un ressort puissant.

J'ai tenu bon. J'ai écouté en souriant et les gens se sont lassés. Après tout, cette histoire de pauvres gens qui auraient été sauvés de l'oppresseur par la démocratie n'est pas la mienne. A l'un de ces prêcheurs, j'ai du expliquer que compte-tenu de mon nom et de son histoire, nous avions connu bien mieux qu'un simple droit de vote.

En plus d'être plutôt inutile, ce dont je m'aperçois depuis peu, j'ai toujours soupçonné le vote d'être une pratique vulgaire. Je ne vois pas a différence entre subir son opresseur ou le choisir. Il me semble cependant que dans la seconde solution, il y ait quelque chose d'un peu stupide.