vendredi 8 octobre 2010

205 ième article ...


Pour meubler mes longs moments de solitude, j'ai emmené des livres. Comme je dévore, j'ai fait en sorte de les prendre épais et petits. C'est fou ce que pèsent les livres. J'ai panaché. J'en ai pris deux légers et deux savants. J'alterne leur lecture. Je me détends puis je m'instruis.

Dans l'un de ces livres sérieux, on parle d'un auteur que j'aime beaucoup. L'auteur, sans doute quelque vieil agrégé de faculté, y emploie un vocabulaire choisi. Ses mots sont désuets mais toujours adaptés. Une telle érudition permet toujours d'avoir une pensée précise. Que n'ai-je eu, moi qui suis née trop tard, de ces vieux érudits pour professeurs. J'en ai eu d'autres mais je ne crois pas qu'ils aimaient notre langue à ce point.

Je m'amusais alors que je lisais ces pages à noter les mots les plus charmants. Ainsi, j'adore suranné, fragrance et diaprure. Pourquoi ces mots remplis de "r", je n'en sais rien. Peut-être parce que "r" est censé être une consonne assez dure. Et moi, je trouve que tout ces "r" dans chacun de ces mots perdent leur dureté pour ne conserver que l'élégance qu'aurait une structure aussi légère que solide. Tiens j'aurais parlant de structure, j'aurais pu rajouter arachnéenne comme joli mot.

C'est vraiment moi tout cela. La vie reprend sont cours et voici que je me perds en rêveries oiseuses. Que voulez-vous, c'est sans doute une image surannée, mais je trouve que la pluie donne aux rues parisiennes une fragrance inimitable et à la nuit une diaprure divine.

Je redeviens précieuse. Mon cher public, rare mais habitué, va adorer.

mercredi 6 octobre 2010

Article204


Lorsque j'étais petite, certains mots avaient une importance considérable. Ainsi, lorsque ma mère me disait que "papa partait en voyage d'affaires", j'y voyais presque une occupation quasi sacerdotale. Tout ce que je connaissais des voyages, c'était les vacances et la détente. Je me demandais donc ce qu'étaient ces fameuses "affaires".

J'ai hélas grandi et le mystère s'est dissipé. En ce moment et jusqu'à la fin de la semaine, je suis en voyage d'affaires. Quoi de plus trivial qu'un voyage d'affaire ? Mon hôtel est très joli mais ma chambre est d'une banalité à pleurer. J'ai cent cinquante chaines au bout des doigts et un grand écran mais mon cadre me manque. J'ai enchaîné quelques réunions qui n'en sont pas vraiment. Tout pourrait se régler si vite mais on dirait que parler leur plait. Je dois supporter la compagnie de collègues que j'apprécie mais avec qui je n'avais jamais envisagé de partir en vacances.

Et ces repas trop longs, ces conversations convenues où l'on ne parle que de travail ! Et que dire de la pause obligatoire dans les bars. Parce qu'en fin de journée, il est normal de "prendre un verre". Rien de plus assommants que ces bars. Rétrograde comme je suis, je les trouve faits pour les hommes. Je trouve que les femmes n'y ont par leur place à moins qu'elles ne fussent là pour y faire des rencontres tarifées. Nous sommes trois femmes qui jouons les hommes. Sauf que nous consommons des boissons de femme. La société ne peut pas vaincre toutes les réserves.

Et me voici moi, assise dans un de ces bars que l'on doit sans doute nommer "lounge". La décoration est superbe. Tout est fait pour que l'on s'y sente à l'aise. Et pourtant, je ne m'y sens pas à ma place. Je parle, je ris et je souris, je rebondis sur les conversations et je fais bonne figure. Mais ma tête est ailleurs. Que fais-je là ? Tout aurait pu être tellement plus court et charmant. Mais il semble que le voyage d'affaires doive s'accorder avec une standardisation.

Parfois j'ai des absences, je regarde discrètement la météo qu'il fait sur Paris. Il fait doux et il semble y avoir un léger crachin. C'est bien ma chance d'être coincée ici. J'imagine que les trottoirs vont commencer à luire dans la lueur des réverbères qu'auréolent d'un discret halo les goutes de pluie. J'ai toujours aimé l'automne à Paris alors que l'hiver m'indiffère.

Je songe à Du Bellay, et comme lui :

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Papa est en voyage d'affaires me disait-on. Et mes yeux brillaient attirés par ce mystère. Pauvre papa me suis-je dit aujourd'hui.

dimanche 3 octobre 2010

203 :)


J'ai mis un smiley sur ce message, enfin sur son titre. Ça fait très jeune je trouve. Je m'étourdis moi-même de mon audace ! J'ai mis un smiley, comme Kévin sur son téléphone portable lorsqu'il envoie un SMS à Jennifer !

Et pourtant, je venais vous parler du mensonge. Avouez qu'il n'y a pas de quoi être gaie. Mais comme je suis sosotte, je ris d'un rien. J'arrive ici triste et sombre. Je tape deux points et une parenthèse, je m'esbaudis de ma hardiesse et je ris aux éclats. Voici deux ou tris siècles j'aurais fini dans un couvent où l'on aurait pris ma bêtise pour du mysticisme.

Toujours est il que je déteste le mensonge. Je crois que je peux supporter bien des vilains défauts mais le mensonge me dégoute. C'est le fait de bien vilaines personnes ! Je n'aime pas les dissimulateurs. Mon astrologue favori me dirait sans doute que c'est parce que je suis une lionne. Et que les lionnes, c'est fort connu, sont terribles mais droites et loyales.

Or en ce moment, quelqu'un me ment, quelqu'un se dissimule, quelqu'un tente de m'induire en erreur, quelqu'un abuse de ma loyauté. Terrible non ? Mais le plus drôle n'est pas là. Le plus drôle c'est que je sache qu'on me ment mais que la personne qui me mente ne le sache pas.

Je crois que je suis assez perverse pour adorer cette situation ! Les lionnes sont terribles. Elles chassent tapies dans les hautes herbes. Et lorsque vous les apercevez, c'est souvent trop tard. Elles ont déjà planté leurs griffes et leurs crocs dans votre chair tendre.

Mais comme j'aime être loyale et droite, je ne planterai pas mes crocs ni mes griffes. Et puis le mensonge est parfois utile. Chacun a le droit à son intimité et à sa vie privée. La dissimulation est parfois une bonne chose : "pour vivre heureux, vivons cachés". Mais je n'aime pas que l'on me prenne pour une imbécile !

Toujours est-il que je suis ravie d'avoir mis ce smiley. J'ai quatorze ans ! Ma créativité me ravit.

vendredi 1 octobre 2010

Message 203 !


Je n'y comprends rien. J'appelle à l'aide. Imaginez que je suis une pauvre petite blonde évanescente et perdue. Blogger propose maintenant un service de statistiques. Et je n'y comprends rien puisqu'il parle de pages vues.

Quelle est la différente entre des pages vues et des visiteurs ? Expliquez moi que je ne meure pas idiote, du moins plus idiote que je ne suis déjà. Avant, je savais combien de personnes venaient me rendre visite. Maintenant, on me parle de pages vues.

J'ai l'impression de tenir un kiosque pour lequel on me dirait combien de pages les gens sont venus tourner. Qu'en ai-je à faire ? Ce qui m'intéresse, c'est le nombre de journaux que je vends.

Je suis donc totalement perdue. Après avoir été quittée, lâchée, méprisée et abandonnée, voici que même les statistiques m'agressent !

Un malheur ne vient vraiment jamais seul !

202 !


Dans un commentaire, un cuistre m'explique que plutôt que Jean-Louis Aubert, une femme de ma condition aurait du illustrer un article par du Haendel. Dieu que je déteste ces cuistres. Ces petits maîtres qui se posent en donneurs de leçons. Je rappelle que je fais ce que je veux. Du reste, ma devise est "Ce qu'Anna veut, Dieu le veut".

J'ai naguère eu une amie versaillaise. Oui, j'ai commis cette quasi-faute de goût. Je suis impardonnable mais mon mépris des conventions me fait parfois fréquenter n'importe qui. J'avoue avoir parfois un petit côté social. Je quitte alors mon cher septième pour aller m'encanailler dans les Yvelines. J'étais si près de Mantes-la-Jolie que j'en frissonne encore. C'est un peu ma guerre.

Versailles est une jolie ville. Mais la noblesse de robe y est si nombreuse qu'il devient difficile d'y trouver quelqu'un d'intéressant. Et encore, c'est sans compter ces odieux parvenus qui s'obstinent à accoler deux noms séparés par un ridicule trait d'union en espérant que cela "fera presque aussi bien" qu'une particule.

Et puis, il y a particule et particule. Il y a celles anciennes gagnées sur les champs de bataille par quelque aïeul rustre plus habile à la masse d'arme qu'à la lecture. Et les autres, celles acquises contre monnaie sonnante et trébuchante pour renflouer les caisses du Royaume. Tandis que les premières furent acquise par courage, les secondes ne sont que le fruit de l'envie de paraître, colifichets de boutiquiers parvenus.

Généralement les premiers se reconnaissent à une forme de simplicité parce que le fait d'être bien né les dispense de donner d'autres preuves. Les seconds cachent souvent une avidité de reconnaissance derrière une façade respectable et ne cessent d'offrir des gages tendant à prouver qu'ils sont "quelque chose".

Ceux là sont souvent avides d'opéra et de musique classique. Ils oublient que l'opéra était à l'époque où ils furent écrits, aussi populaires que la télévision de nos jours. Que les gens s'y apostrophaient, n'hésitant pas à hurler et à rire au mépris de ce qui se passait sur scène. Quant à la fameuse musique classique, fut un temps où elle ne fut que ... contemporaine.

Dès lors cessez de vouloir me voir préférer Aubert à Haendel. Et tant que vous y êtes, allez en cuisine, on vous y servira un repas chaud. Et ôtez cet habit ridicule, vous avez l'air d'un serveur !