Vous constaterez que le trentième message est publié alors que le vingt-neuvième ne l'est pas encore. Alors ? Technique marketing ou erreur de ma part ? Non, je n'étais pas satisfaite du message précédent, aussi ne l'ai-je point publié. Je suis ainsi, dure avec moi-même.
Dans les faits, il ne s'agit même pas de cela mais des conséquences juridiques de ce message qui m'ont littéralement effrayées. En effet, j'avais un souci avec ce message dans lequel je parlais de téléchargement. Or le téléchargement est quelque chose de vraiment interdit, parce que cela tue la créativité et les artistes. Tout le monde le dit, les artistes, les maisons de disques et même les vendeurs de disques ! D'ailleurs, avant l'invention juridique des droits d'auteur, les artistes n'existaient, tout au plus y avait-il quelques saltimbanques régalant les croquants d'oeuvrettes faciles.
N'oublions pas qu'un blog, est soumis à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Ainsi, lorsque j'écris ici, je prends des risques insensés. A chaque ligne, je cours le danger d'être réveillée à six heures du matin par des coups de béliers défonçant ma porte tandis qu'une voix de stentor hurlerait sur le palier "Police !".
Ensuite, poussée, violentée et enfin menottée par un OPJ, on me tendrait une commission rogatoire que je n'aurais pas le temps de lire avant de m'expliquer que mon appartement va être fouillé et que je peux me considérer en garde à vue ! J'imagine ensuite le spectacle des grosses mains velues des fonctionnaires de police, fouillant mes tiroirs, les retournant, crevant mon matelas ! Je saisis déjà le sourire graveleux de l'un de ces fonctionnaires tenant entre son pouce et son index une de mes minuscules culottes de soie, en la montrant à un de ses collègues moustachu et syndiqué.
Et cela je ne le veux pas. Je dois donc faire attention à ce que j'écris fut-ce sur un blog dénué de toute audience. Or, le moins que l'on puisse dire, est que la presse n'est pas vraiment libre en France. Si je vous l'assure, il y a une foule de choses qu'il est interdit de dire voire de penser. Et vous qui pensiez vous lancer dans un débat d'idée, vous verrez qu'il est simple pour un juge d'instruction de vous mettre en examen pour incitation à je-ne-sais-quoi. Si vous ne savez pas, lui saura toujours et vous expliquera que vous auriez du savoir puisque nul n'est sensé ignorer la loi !
Bon, j'imagine que l'on me répondra, que c'est tout de même mieux qu'à Cuba ou en Corée du Nord et que si cela ne me plait pas, il me reste la possibilité de partir. C'est toujours ce que répondent les abrutis satisfaits du système. Que puis-je répondre à ce type d'arguments ?
Tout d'abord, que comme me disaient mes parents, lorsque j'étais enfant, il est toujours mieux de se comparer aux meilleurs de sa classe et non aux derniers. Or je crois que les pays anglo-saxons ont une plus grande liberté que la notre. Je ne le crois d'ailleurs pas, j'en suis persuadée.
Enfin, lorsque l'on me dit que je suis libre de partir, je m'insurge. Où que je sois allée, j'ai toujours sollicité l'avis des autorités des pays que j'ai visités. Ainsi, suis-je tributaire de l'obtention d'un visa. Et les seul que l'on m'accorde sont des visas de tourisme à renouveler tous les trois mois. Le droit m'empêche non seulement de parler ou d'écrire mais aussi de bouger vers des cieux où j'aimerais m'établir !
Je suis enchainée sur la terre où je suis née, je ne peux pas la quitter. On me traite de princesse, alors qu'à l'instar de n'importe quel prolétaire, je suis une vraie damnée de la terre. Des chaines étatiques mondiales et procédurales ténues, m'obligent à vivre dans une osmose artificielle avec un système qui me digère jour après jour, me vidant de toute singularité. Je suis la cellule d'un organisme qui me dépasse. Je dois me taire et faire attention.
Ecrivant seule et mélancolique, assise à mon bonheur du jour, contemplant par la fenêtre de mon bureau dont j'ai tiré les voilages le sommet de la Tour Eiffel, je me dis que parfois je suis vraiment la plus malheureuse.
Tout à l'heure, j'ai encore entendu des gens parler de leur mobilisation pour les enfants du Darfour, la Seine-Saint-Denis, pour Ingrid Betancourt ou je ne sais quelle autre cause exotique, mais qui se soucie de moi et de mes soucis ? Personne ...
Je vous dis que je suis la plus malheureuse ! C'est un coup à écouter Barber.
1 commentaire:
Et oui dans l'univers socialiste, surtout celui qui ne dit pas son nom, l'individu est abrogé au nom de l'égalité. Les lois remplacent les relations fussent-elle contractuelles. Bientôt le "legisexe" remplacera cette bonne vieille fornication anarchique et intempestive, toujours au nom de l'égalité, voire même de la solidarité (légipartouze?)
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