mercredi 11 août 2010

Numéro 191 !


Toute cette histoire ne passe pas. Les affres de la dépression font des dégâts sur moi. Je pourrais bien sur entrer dans la première pharmacie venue et demander des antidépresseurs. Je n'aurais qu'à donner ma carte. On ne me poserait aucune question. De retour chez moi, je prendrais ma petite pilule du bonheur et j'attendrais que mon taux de sérotonine soit enfin régulé.

Plutôt mourir que de s'accepter ainsi vaincue et s'en remettre à la chimie. Assise à la terrasse d'un café, je me remets à penser à tous les coups durs que j'aie pu connaitre. Décès et déception, j'en dresse la liste ! Et chaque fois, je repense à tout cela. Et chaque fois je me dis que je m'en suis sortie.

Je songe aussi que les vacances ne me sont pas propices et qu'il aurait mieux valu que je travaille pour m'oublier. Stendhal disait qu'entre le malheur et nous, il faudrait parfois la douleur d'un bras cassé. Je trouve qu'il a raison. Je regarde ma cheville droite. Elle semble si fragile. Je rêve d'une marche ratée, d'une grille dans laquelle mon talon se coincerait, et de la douleur fulgurante qui me ferait tout oublier.

Ce n'est pas du masochisme mais du bon sens. Si vous avez mal au bras, tapez vous la tête contre les murs et bientôt votre nouvelle douleur vous fera oublier la première.

Oui, on fait ce que l'on peut. Je suis décidément meilleure avec les autres qu'avec moi-même. Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Je ne fais pas exception.

Demain je réserve un vol et m'en vais. Je voudrais vérifier si Sénèque avait raison ou si ce n'était qu'un vieux birbe imbu de lui-même.

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