vendredi 8 octobre 2010

205 ième article ...


Pour meubler mes longs moments de solitude, j'ai emmené des livres. Comme je dévore, j'ai fait en sorte de les prendre épais et petits. C'est fou ce que pèsent les livres. J'ai panaché. J'en ai pris deux légers et deux savants. J'alterne leur lecture. Je me détends puis je m'instruis.

Dans l'un de ces livres sérieux, on parle d'un auteur que j'aime beaucoup. L'auteur, sans doute quelque vieil agrégé de faculté, y emploie un vocabulaire choisi. Ses mots sont désuets mais toujours adaptés. Une telle érudition permet toujours d'avoir une pensée précise. Que n'ai-je eu, moi qui suis née trop tard, de ces vieux érudits pour professeurs. J'en ai eu d'autres mais je ne crois pas qu'ils aimaient notre langue à ce point.

Je m'amusais alors que je lisais ces pages à noter les mots les plus charmants. Ainsi, j'adore suranné, fragrance et diaprure. Pourquoi ces mots remplis de "r", je n'en sais rien. Peut-être parce que "r" est censé être une consonne assez dure. Et moi, je trouve que tout ces "r" dans chacun de ces mots perdent leur dureté pour ne conserver que l'élégance qu'aurait une structure aussi légère que solide. Tiens j'aurais parlant de structure, j'aurais pu rajouter arachnéenne comme joli mot.

C'est vraiment moi tout cela. La vie reprend sont cours et voici que je me perds en rêveries oiseuses. Que voulez-vous, c'est sans doute une image surannée, mais je trouve que la pluie donne aux rues parisiennes une fragrance inimitable et à la nuit une diaprure divine.

Je redeviens précieuse. Mon cher public, rare mais habitué, va adorer.

mercredi 6 octobre 2010

Article204


Lorsque j'étais petite, certains mots avaient une importance considérable. Ainsi, lorsque ma mère me disait que "papa partait en voyage d'affaires", j'y voyais presque une occupation quasi sacerdotale. Tout ce que je connaissais des voyages, c'était les vacances et la détente. Je me demandais donc ce qu'étaient ces fameuses "affaires".

J'ai hélas grandi et le mystère s'est dissipé. En ce moment et jusqu'à la fin de la semaine, je suis en voyage d'affaires. Quoi de plus trivial qu'un voyage d'affaire ? Mon hôtel est très joli mais ma chambre est d'une banalité à pleurer. J'ai cent cinquante chaines au bout des doigts et un grand écran mais mon cadre me manque. J'ai enchaîné quelques réunions qui n'en sont pas vraiment. Tout pourrait se régler si vite mais on dirait que parler leur plait. Je dois supporter la compagnie de collègues que j'apprécie mais avec qui je n'avais jamais envisagé de partir en vacances.

Et ces repas trop longs, ces conversations convenues où l'on ne parle que de travail ! Et que dire de la pause obligatoire dans les bars. Parce qu'en fin de journée, il est normal de "prendre un verre". Rien de plus assommants que ces bars. Rétrograde comme je suis, je les trouve faits pour les hommes. Je trouve que les femmes n'y ont par leur place à moins qu'elles ne fussent là pour y faire des rencontres tarifées. Nous sommes trois femmes qui jouons les hommes. Sauf que nous consommons des boissons de femme. La société ne peut pas vaincre toutes les réserves.

Et me voici moi, assise dans un de ces bars que l'on doit sans doute nommer "lounge". La décoration est superbe. Tout est fait pour que l'on s'y sente à l'aise. Et pourtant, je ne m'y sens pas à ma place. Je parle, je ris et je souris, je rebondis sur les conversations et je fais bonne figure. Mais ma tête est ailleurs. Que fais-je là ? Tout aurait pu être tellement plus court et charmant. Mais il semble que le voyage d'affaires doive s'accorder avec une standardisation.

Parfois j'ai des absences, je regarde discrètement la météo qu'il fait sur Paris. Il fait doux et il semble y avoir un léger crachin. C'est bien ma chance d'être coincée ici. J'imagine que les trottoirs vont commencer à luire dans la lueur des réverbères qu'auréolent d'un discret halo les goutes de pluie. J'ai toujours aimé l'automne à Paris alors que l'hiver m'indiffère.

Je songe à Du Bellay, et comme lui :

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Papa est en voyage d'affaires me disait-on. Et mes yeux brillaient attirés par ce mystère. Pauvre papa me suis-je dit aujourd'hui.

dimanche 3 octobre 2010

203 :)


J'ai mis un smiley sur ce message, enfin sur son titre. Ça fait très jeune je trouve. Je m'étourdis moi-même de mon audace ! J'ai mis un smiley, comme Kévin sur son téléphone portable lorsqu'il envoie un SMS à Jennifer !

Et pourtant, je venais vous parler du mensonge. Avouez qu'il n'y a pas de quoi être gaie. Mais comme je suis sosotte, je ris d'un rien. J'arrive ici triste et sombre. Je tape deux points et une parenthèse, je m'esbaudis de ma hardiesse et je ris aux éclats. Voici deux ou tris siècles j'aurais fini dans un couvent où l'on aurait pris ma bêtise pour du mysticisme.

Toujours est il que je déteste le mensonge. Je crois que je peux supporter bien des vilains défauts mais le mensonge me dégoute. C'est le fait de bien vilaines personnes ! Je n'aime pas les dissimulateurs. Mon astrologue favori me dirait sans doute que c'est parce que je suis une lionne. Et que les lionnes, c'est fort connu, sont terribles mais droites et loyales.

Or en ce moment, quelqu'un me ment, quelqu'un se dissimule, quelqu'un tente de m'induire en erreur, quelqu'un abuse de ma loyauté. Terrible non ? Mais le plus drôle n'est pas là. Le plus drôle c'est que je sache qu'on me ment mais que la personne qui me mente ne le sache pas.

Je crois que je suis assez perverse pour adorer cette situation ! Les lionnes sont terribles. Elles chassent tapies dans les hautes herbes. Et lorsque vous les apercevez, c'est souvent trop tard. Elles ont déjà planté leurs griffes et leurs crocs dans votre chair tendre.

Mais comme j'aime être loyale et droite, je ne planterai pas mes crocs ni mes griffes. Et puis le mensonge est parfois utile. Chacun a le droit à son intimité et à sa vie privée. La dissimulation est parfois une bonne chose : "pour vivre heureux, vivons cachés". Mais je n'aime pas que l'on me prenne pour une imbécile !

Toujours est-il que je suis ravie d'avoir mis ce smiley. J'ai quatorze ans ! Ma créativité me ravit.

vendredi 1 octobre 2010

Message 203 !


Je n'y comprends rien. J'appelle à l'aide. Imaginez que je suis une pauvre petite blonde évanescente et perdue. Blogger propose maintenant un service de statistiques. Et je n'y comprends rien puisqu'il parle de pages vues.

Quelle est la différente entre des pages vues et des visiteurs ? Expliquez moi que je ne meure pas idiote, du moins plus idiote que je ne suis déjà. Avant, je savais combien de personnes venaient me rendre visite. Maintenant, on me parle de pages vues.

J'ai l'impression de tenir un kiosque pour lequel on me dirait combien de pages les gens sont venus tourner. Qu'en ai-je à faire ? Ce qui m'intéresse, c'est le nombre de journaux que je vends.

Je suis donc totalement perdue. Après avoir été quittée, lâchée, méprisée et abandonnée, voici que même les statistiques m'agressent !

Un malheur ne vient vraiment jamais seul !

202 !


Dans un commentaire, un cuistre m'explique que plutôt que Jean-Louis Aubert, une femme de ma condition aurait du illustrer un article par du Haendel. Dieu que je déteste ces cuistres. Ces petits maîtres qui se posent en donneurs de leçons. Je rappelle que je fais ce que je veux. Du reste, ma devise est "Ce qu'Anna veut, Dieu le veut".

J'ai naguère eu une amie versaillaise. Oui, j'ai commis cette quasi-faute de goût. Je suis impardonnable mais mon mépris des conventions me fait parfois fréquenter n'importe qui. J'avoue avoir parfois un petit côté social. Je quitte alors mon cher septième pour aller m'encanailler dans les Yvelines. J'étais si près de Mantes-la-Jolie que j'en frissonne encore. C'est un peu ma guerre.

Versailles est une jolie ville. Mais la noblesse de robe y est si nombreuse qu'il devient difficile d'y trouver quelqu'un d'intéressant. Et encore, c'est sans compter ces odieux parvenus qui s'obstinent à accoler deux noms séparés par un ridicule trait d'union en espérant que cela "fera presque aussi bien" qu'une particule.

Et puis, il y a particule et particule. Il y a celles anciennes gagnées sur les champs de bataille par quelque aïeul rustre plus habile à la masse d'arme qu'à la lecture. Et les autres, celles acquises contre monnaie sonnante et trébuchante pour renflouer les caisses du Royaume. Tandis que les premières furent acquise par courage, les secondes ne sont que le fruit de l'envie de paraître, colifichets de boutiquiers parvenus.

Généralement les premiers se reconnaissent à une forme de simplicité parce que le fait d'être bien né les dispense de donner d'autres preuves. Les seconds cachent souvent une avidité de reconnaissance derrière une façade respectable et ne cessent d'offrir des gages tendant à prouver qu'ils sont "quelque chose".

Ceux là sont souvent avides d'opéra et de musique classique. Ils oublient que l'opéra était à l'époque où ils furent écrits, aussi populaires que la télévision de nos jours. Que les gens s'y apostrophaient, n'hésitant pas à hurler et à rire au mépris de ce qui se passait sur scène. Quant à la fameuse musique classique, fut un temps où elle ne fut que ... contemporaine.

Dès lors cessez de vouloir me voir préférer Aubert à Haendel. Et tant que vous y êtes, allez en cuisine, on vous y servira un repas chaud. Et ôtez cet habit ridicule, vous avez l'air d'un serveur !

mardi 28 septembre 2010

Deux-cent-unième article !


J'adore recevoir. J'aime offrir à mes invités une belle table. Comme naguère, je n'hésite pas à sortir l'argenterie et la jolie vaisselle. A quoi bon en posséder, si ce n'est pour ne jamais l'utiliser ?

J'apprécie particulièrement les jolis verres en cristal de Saint-Louis. Leurs couleurs et leurs facettes taillées de main de maître attirent la lumière d'une exquise manière. Or, vous tous qui avez tant et tant bu dans du Saint-Louis, savez que leur fin et élégant pied en fait des pièces d'une extrême fragilité.

Voici quelques années, un maladroit en fit tomber un. Je m'en souviens c'était un bleu. Un petit verre à liqueur exquis. Le pied s'est cassé net. J'ai ramassé les deux morceaux parce que cela me faisait mal au cœur de les jeter. J'ai très bien fait.

Quelques temps après, une amie m'expliqua qu'à Paris, un verrier sis au fond d'une cour un peu sordide se faisait fort de réparer ce type de dégât. L'adresse en poche, je me rendis immédiatement à l'adresse indiquée. C'était une sorte de galetas qu'on eut cru directement sorti du dix-neuvième siècle.

Une arrière-cour sordide située derrière une arrière cour sale sur les côtés desquels s'étiraient des ateliers aux vitres opaques. Je me tordis copieusement les chevilles sur les gros pavés inégaux, me maudissant de porter des talons hauts pour pareille entreprise.

Je toquai discrètement à la porte laquelle s'ouvrit sur un incroyable capharnaüm. Un vieux bonhomme s'enquit des raisons de mon irruption. Je faillis l'appeler mon brave mais me souvins à temps que je n'étais pas dans mes terre auprès de quelque famille nécessiteuse mais toujours à Paris.

Il prit mon délicat verre entre ses gros doigts d'ouvrier, le tournant et le retournant tandis qu'il ajustait ses besicles de l'autre main. S'étant ainsi concentré une poignée de seconde, il me regarda avant de me dire que ce serait prêt la semaine prochaine en m'indiquant la somme dont je devrais m'acquitter pour la réparation.

J'acquiesçai immédiatement car le prix ridicule qu'il me demandait ne devait pas excéder le quart de ce qu'aurait coûté ce verre neuf. Le bonhomme avare de parole voulut tout de même me prévenir que le pied perdrait quelques millimètre dans l'opération.

Je lui expliquai que cela ne poserait aucun problème. Je le saluai et sortis. Les pavés étaient tout aussi inégaux et je maudis mes talons hauts comme je les avais maudit en arrivant. Mais bon, la réparation de ce verre aurait largement valu une entorse de la cheville. De toute manière, je suis charmante en béquilles. On me l'a déjà dit.

Le jour convenu, je revins à cette échoppe. Le bonhomme me montra son ouvrage. C'était du bel œuvre. Jamais personne n'aurait vu que le verre avait été cassé. Je brulais de lui demander par quel miracle il avait réussi ce tour. Mais je décidai de laisser à ce vieux magicien le secret de ses tours. Délestée de quelques billets mais mon joli verre en poche, je repartis comme j'étais venue.

Je me sers toujours de ce joli petit verre bleu. Personne n'a jamais remarqué l'opération. Du moins personne ne me l'a jamais dit. Pourtant, est-ce parce que je le sais, je remarque toujours ce verre parmi ses voisins.

Sans doute faudrait-il des yeux de lynx mais je vois qu'il est un peu plus bas que les autres. Et puis, si je l'approche de mes yeux, je note une fine ligne de fracture, à l'endroit où il a été recollé. Elle est presque invisible mais elle est présente.

Il est donc faux de dire qu'on ne répare jamais les pots cassés. Mais il serait bien présomptueux d'imaginer que cela ne laisse pas de trace.

mercredi 22 septembre 2010

200 !


Parfois les gens ont de drôle d'idées ! Comme d'imaginer qu'une planète puisse ne pas rester en orbite autour du soleil. Je suppose que cette orbite est souvent une éllipse. Qu'à certains moments, elle s'éloigne plus du soleil, qu'on imaginerait presque qu'elle puisse sortir de son orbite pour s'en aller tourner autour du soleil. Mais bon, cela n'a rien de passionnant.

Et puis, pourquoi irais-je parler ici de la troisième loi de Kepler, ça n'intéresserait personne ! Déjà que mes déboires sentimentaux agacent mais quelques rares lecteurs. Je ne me vois pas les assommer en parlant de physique. Certes je porte des lunettes, mais ce n'est pas forcément un gage de sérieux.

Parfois, on trouve des sortes de petites planètes qui gravitent autour de deux masses plus importantes. Ce sont des satellites qui orbitent autour d'une planète, laquelle orbite autour du soleil, ce qui donne, puisque la relation est transitive, que ledit satellite orbitera quoiqu'il veuille encore et toujours autour du soleil.

Il est dur de se détacher du soleil à moins d'en trouver un autre. Je ne suis pas sure qu'une planète ait déjà réussi à sortir de notre système solaire pour s'en aller dans un autre.

lundi 20 septembre 2010

Article 199 !



Parfois je me demande si je suis réellement triste ou si j'aime simplement pleurer ?

vendredi 17 septembre 2010

Article 198.


Peut-on être plus stupide que moi ? J'en doute. Voici que je la retrouve misérable et rongée d'inquiétude parce que la relation qu'elle entretient depuis quelques mois commence à battre de l'aile. Commencée sous les meilleures égides, la belle histoire d'amour sombre déjà.

Je pourrais m'en amuser. Je pourris même me féliciter et me dire que Dieu veille sur moi. Qu'Il n'aura pas permis qu'on me trahisse et châtie les coupables. J'aurais même pu feindre la compassion et rire sous cape. Peut-être même me réjouir de ce marasme, de cette défaite en pleine campagne.

Non, j'ai eu de la peine et je l'ai aidée. J'ai écouté, apaisé, conseillé et cela a porté ses fruits. J'ai contribué à sauver ce qui me fait du mal. Serait-ce mon éducation chrétienne qui me pousse à me faire ainsi du mal ? A aider mon meilleur ennemi en abandonnant mes prérogatives et même mon orgueil ? Parfois je me fais un peu peur. La fière guerrière serait-elle donc une simple dame de charité un peu mièvre ? Je n'ai même pas été remerciée. je ne l'attendais même pas. Quand on confond amour et soumission, on se choisit toujours de bien mauvais maîtres.

Tout ceci m'aura donc confirmé que je n'étais qu'une cruche. Cela me confirme aussi qu'on ne répare jamais les pots cassés. Tout finit par se faner même ce que l'on croyait le plus beau et le plus pur. La putréfaction et la corruption transforment tout en charogne.

L'amour a laissé la place à une vague tendresse mêlée d'un soupçon de dégoût et d'une petite dose de mépris. Mon coeur charrie ces sanies comme une plaie exsuderait un pus fétide.

Ce doit être un processus de réparation qui est en cours. C'est intéressant à observer. Il n'y aura bientôt plus rien qu'une mince cicatrice. Tous ces drames pour cela.

mardi 14 septembre 2010

Message 197


Il m'arrive d'être tellement noyée dans ma sensibilité que même une enfant de douze ans semblerait plus mure que moi. Dans ces moments là, je patauge dans la confiture, ça poisse, ça colle mais qu'est-ce que j'aime cela.

Évidemment je réserve ces moments là à mon intimité. Car je ne supporterais pas qu'on me voie ainsi. Je ne redoute nullement le jugement d'autrui pourtant. Je pense que j'aurais peur de l'incompréhension. La bêtise me blesserait plus que toute autre chose. J'aurais peur qu'on prenne ces crises pour ce qu'elles ne sont pas. Que l'on ne voie en moi qu'une idiote éthérée. Ce que je ne suis pas.

Dans ces moments là, je pense à des choses idiotes. Je deviens nunuche et stupide. Je pourrais écrire des romans à l'eau de rose peuplés de princesses, de princes charmants et d'une procession de personnages aussi typés qu'insipides.

Là juste maintenant, j'avais envie d'écrire que dans le monde connu, le plus haut sommet reste le Mahalangur Himal, dans l'Himalaya qui culmine à 8848 mètres. Pourtant bien au dessus de ce sommet, culmine mon amour pour elle.

196 !


Est-ce du à mes gènes ou à mon éducation mais je me suis toujours sentie étrange ou hors du monde. J'ai ainsi toujours été très douée en mathématiques. Je ne travaillais pas beaucoup et j'avais d'excellents résultats. Pourtant, je n'ai jamais consenti à m'inscrire en classe préparatoire. On aurait attendu que je fusse ingénieur de haut niveau mais les sciences appliquées m'ont toujours laissée de marbre. C'était sans "trop utile" pour que je daigne m'y investir. J'étais de toute manière trop douée en lettres pour me laisser convaincre de poursuivre une "carrière" aussi prosaïque.

Je n'ai jamais songé à faire carrière. Je suis aussi le produit de mon éducation. Bien qu'elle fut libre, tolérante et pleine d'amour, je fus programmée pour être bonne mère et bonne épouse. J'ai d'ailleurs toujours cru que "partout où il y a un foyer heureux, il y a une femme oublieuse de soi". Mes convictions datent d'avant 1914 : je suis totalement anachronique.

Contrairement à nombre de mes amies, je n'ai jamais songé à faire carrière dans quoi que ce soit bien que je travaille beaucoup. J'ai toujours affiché une désinvolture affable devant tout le monde. Aimable sans en faire trop, avec juste ce qu'il faut de distance, je me suis toujours sentie libérée des obligations auxquelles s'astreignent le commun des mortels. Parfois je me dis que nul n'a l'importance requise pour que je me soucie de son avis. C'est faut bien sur mais aussi vrai. J'ai l'impression que des siècles de certitudes coulent dans mes veines, qui me garantissent l'assurance totale de savoir démêler le vrai du faux et le beau du laid. Ce qui serait inconcevable chez d'autres est généralement toléré quand cela vient de moi. Convaincue de ma valeur, je me permets toutes les excentricités joyeuses. Et pourtant, j'ai dédié ma vie aux autres.

J'ai lu des centaines de livres. Je peux me targuer d'être cultivée et je le dis sans forfanterie. Je maîtrise de nombreux sujets. Beaucoup sont souvent étonnés de distinguer un esprit vif et acéré derrière mon physique de petite blonde diaphane. Et pourtant, de tout cela je ne retiens rien qui vaille la peine. Les livres que j'aurais préférés restent La nuit des temps de Barjavel et Et le désert... d'Andrea H. Japp, deux bluettes un peu mièvres et sucrées mais joliment écrites qui m'ont faite pleurer.

Lorsque je m'amuse à m'analyser, ce que je fais heureusement rarement, je ne réussis jamais à savoir si je ne suis qu'une hystérique commune comme en produit une certaine éducation ou une hypersensible victime de quelque dérèglement biologique. Ma vie n'aura servi à rien. J'ai l'impression d'être une héroïne de roman en prise avec le vaste monde.

Je suis vraiment étrange.

lundi 13 septembre 2010

Message numéro 195 !



Vive, gracieuse et orgueilleuse comme je suis, je me serais rêvée jolie frégate, fin vaisseau fendant les flots. Et voici que l'on me propose une analogie avec un remorqueur de haute mer ! La marine marchande n'étant pas mon fort, je me suis renseignée. J'ai appris que l'Abeille-Flandre dont on me parle était un remorqueur de haute mer destiné au sauvetage de bâtiments perdus en haute mer. Il fallait bien ce blog pour m'intéresser à de telles choses !

Si l'image n'est pas très jolie parce que le bateau est massif, l'idée me plait. Poursuivant mes pérégrinations sur youtube, j'ai pu le voir en action. Les images qui illustrent cet article m'ont réjouie. Voir ce bateau si petit dans la furie des éléments m'a troublée. J'étais hypnotisée par les images. Il monte sur les vagues, les redescend, son étrave s'enfonçant si profondément qu'il embarque des paquets de mer (est-ce comme cela que l'on dit ?). On penserait qu'il va couler. Mais, il remonte et continue sa route. J'ai adoré. Mon ascendant capricorne plombera toujours le doux cancer que je pensais être ! Adieu les jolies voiles et la brise marine et bienvenue aux moteurs diesel !

Si un jour prochain, la compagnie Les Abeilles met en chantier un Abeille-Lorraine, je serai ravie de le baptiser.

dimanche 12 septembre 2010

Message 194 personnel !

Tes yeux bleus, à travers leurs paupières mi-closes,
Recèlent la lueur des vagues trahisons.
Le souffle violent et fourbe de ces roses
M'enivre comme un vin où dorment les poisons…

Vers l'heure où follement dansent les lucioles,
L'heure où brille à nos yeux le désir du moment,
Tu me redis en vain les flatteuses paroles…
Je te hais et je t'aime abominablement.

Renée Vivien, Cri, (Études et préludes, 1901)

jeudi 9 septembre 2010

193ème message :)


J'ai retrouvé le travail et cela me fait du bien de me concentrer sur les autres. Une nouvelle année commence. Je suis comme les enfants, je raisonne en années scolaires.

J'ai eu un message le 30 août après un mois de silence. Il se voulait touchant et plein d'amour mais tout y était écrit au passé. Elle me disait qu'elle n'oublierait jamais. Tout était si joliment écrit et plein de sensibilité que j'ai adoré. L'espace d'un instant parce qu'on ne me manipule pas si facilement.

C'est drôle, j'avais l'impression de contempler ma tombe avec une plaque marquée "regrets" que l'on aurait posée dessus. Les regrets ne changent rien. Il aurait mieux valu ne pas avoir de messages que celui-ci. Les mots sont souvent inutiles.

J'ai répondu de manière terrible. Cela m'a fait du bien. Je crois que je voudrais qu'elle me déteste et m'oublie. Si elle me détestait, je ferais de même en retour. Et ainsi de suite, de fil en aiguille, nous ferions comme ces couples imbéciles qui divorcent : nous nous haïrions. Une chose est sure, je ne veux plus de nouvelles d'elle.

Pour moi c'est impossible. Comme disait Scarlett à qui on m'a trop souvent comparée : demain est un autre jour ! Les pakistanais sont noyés par les pluies et moi par le chagrin. Curieusement je me moque bien des pakistanais.

Repensons à Scarlett. Je reconstruirai Tara.

lundi 16 août 2010

Numéro 192


Le vol s'est bien passé et j'adore les petites tables rouges qu'ils ont mises sur Broadway. Mes fenêtres donnent sur Times Square. J'ai hésité avec un autre hôtel donnant sur Colombus Circle d'où j'aurais vu Central Park. Puis j'ai opté pour celui-ci.

La Grosse Pomme (quel surnom idiot) est une destination prisée des français. On entend la langue de Molière à tous les coins de rue. C'est amusant et cela fait un peu peur. J'espère que la suite logique ne sera pas l'importation d'un Delanoë.

Quelle énergie, quelle ferveur, quelle ... Il n'y a pas de mots pour qualifier Manhattan et je suis sous le charme même au bout de vingt fois. J'imagine que Paris à l'époque des Grands Boulevards devait être aussi passionnante.

J'ai retrouvé des amis, je suis sortie, j'ai parlé, j'ai un peu oublié. Je vois Mamma mia pour la quatrième fois au Winter Garden Theater. J'adore toujours même si ce n'était plus la même chose. je sors un peu hagarde et nous allons diner.

Il me faut tous les mégawatts des panneaux lumineux de Times Square pour ne pas sombrer. Je fais ma luminothérapie toute seule !

Et je n'ai toujours pas de nouvelles ! Je survivrai.

mercredi 11 août 2010

Numéro 191 !


Toute cette histoire ne passe pas. Les affres de la dépression font des dégâts sur moi. Je pourrais bien sur entrer dans la première pharmacie venue et demander des antidépresseurs. Je n'aurais qu'à donner ma carte. On ne me poserait aucune question. De retour chez moi, je prendrais ma petite pilule du bonheur et j'attendrais que mon taux de sérotonine soit enfin régulé.

Plutôt mourir que de s'accepter ainsi vaincue et s'en remettre à la chimie. Assise à la terrasse d'un café, je me remets à penser à tous les coups durs que j'aie pu connaitre. Décès et déception, j'en dresse la liste ! Et chaque fois, je repense à tout cela. Et chaque fois je me dis que je m'en suis sortie.

Je songe aussi que les vacances ne me sont pas propices et qu'il aurait mieux valu que je travaille pour m'oublier. Stendhal disait qu'entre le malheur et nous, il faudrait parfois la douleur d'un bras cassé. Je trouve qu'il a raison. Je regarde ma cheville droite. Elle semble si fragile. Je rêve d'une marche ratée, d'une grille dans laquelle mon talon se coincerait, et de la douleur fulgurante qui me ferait tout oublier.

Ce n'est pas du masochisme mais du bon sens. Si vous avez mal au bras, tapez vous la tête contre les murs et bientôt votre nouvelle douleur vous fera oublier la première.

Oui, on fait ce que l'on peut. Je suis décidément meilleure avec les autres qu'avec moi-même. Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Je ne fais pas exception.

Demain je réserve un vol et m'en vais. Je voudrais vérifier si Sénèque avait raison ou si ce n'était qu'un vieux birbe imbu de lui-même.

samedi 7 août 2010

Article 190 :(


Nous sommes le 7 août et je traine comme une âme en peine. En vacances depuis quelques jours, je vis comme un zombie. Ce que je cache aux quelques personnes qui n'ont pas quitté Paris et pourraient me croiser. Faire bonne figure fait partie de mon éducation.

Cette année, ce seront des vacances sans vacances ni nouvelles. Dix fois par jour, je regarde mon téléphone mais rien. Je suis seule et abandonnée aussi utile qu'un paquet vide de mouchoirs en papiers.

Je connais absolument tous les symptômes de la dépression et je les vois fleurir avec ravissement sur moi ! Humeur triste et perte de l'élan vital éclosent en mon âme comme de grandes fleurs brunes. Je souris mais je n'ai pas envie.

Ce matin, en passant dans une rue de Paris, j'ai vu qu'un bel immeuble hausmannien était en complète rénovation. Les façades conservées restaient splendides mais l'intérieur était saccagé. Mon sens de l'à-propos m'a fait dire que j'étais comme cet immeuble. J'attends juste qu'on me réhabilite.

Je me surprends à me dire que je suis idiote. Souvent j'ai eu l'impression de la tenir à bout de bras pour ne pas qu'elle s'écroule. Aujourd'hui on rééquilibre. Je suis infiniment triste et elle est infiniment heureuse.

Je me croyais plus forte et je la croyais moins forte. La Fontaine que j'avais lu toute petite m'était sorti de la tête. Le roseau est bien plus résistant que le chêne.

vendredi 30 juillet 2010

189ème article !


Aucune nouvelles depuis la date fatidique. Je me traine toujours. A vrai dire, je crois que je suis toujours par terre sur le ring, terrassée. Je me souviendrai toujours de ce petit mot. En substance, il s'agissait de m'écrire qu'elle n'avait pas le temps de m'écrire mais qu'elle pensait à moi.

J'ai imaginé que j'étais toujours sur le ring, assommée de douleur et qu'elle s'est approchée de moi. Doucement de son tout petit pied joli, elle m'a donné un petit coup pour savoir si j'étais encore en vie. J'ai ouvert les yeux.

Puis sans trop se pencher parce qu'elle était pressée, elle m'a dit qu'elle pensait encore à moi et qu'elle comprenait le mal qu'elle m'avait fait. Mais comme l'amour n'attend pas, elle est vite partie prendre son train. Rassurée que j'aie encore des réflexes vitaux, elle a du se dire que je m'en relèverais. un clou chasse l'autre et le bonheur futur vaut bien le sacrifice du passé.

La salle est vide, les spectateurs sont partis. Je suis toujours par terre. Si j'ouvre les yeux, je vois le plafond et les lumières éteintes. Je suis anéantie. Du moins j'adorerais le croire. Je suis bien trop forte pour mourir mais aussi bien trop sensible pour vivre bien.

J'en viens à envier les faibles qui se suicident. Ce ne sera jamais mon cas bien entendu. The show must go on ! Je me relève, je me rajuste et je sors par la petite porte. Dehors c'est le plein été mais j'ai froid.

Je suis plus humaine que je ne le croyais. Une bonne claque dans mon orgueil. Dieu veille-t-il sur moi en m'envoyant cette épreuve ou me punit-il ?

lundi 26 juillet 2010

188 :(


La question est intéressante et a été mainte fois débattue. Lorsque l'on a un doute, faut-il faire en sorte de toute faire pour savoir, quitte à recevoir une mauvaise nouvelle. Ou alors, faut-il endormir sa méfiance quitte à recevoir une mauvaise nouvelle plus tard ?

Moi, j'aime bien savoir. J'ai souvent imaginé ceci en termes de diagnostic fatal. J'ai toujours songé que quitte à devoir affronter quelque chose d'inéluctable, je préfèrerais qu'on me l'eut dit plutôt que caché. J'ai toujours estimé que je serais assez forte pour affronter l'adversité. La lecture des stoïciens m'avait rendue plus forte. Persuadée que je ne voudrais que ce qui arrive, l'adversité ne m'a jamais fait peur.

C'est ainsi que n'en pouvant plus de l'attente, j'ai percé l'abcès comme le dit cette affreuse expression si vilainement imagée. J'aurais du me protéger plus parce que l'ayant percé, j'ai été éclaboussé de pus et de sanie ! Mais j'ai été fixée, on m'avait tout simplement remplacée. On me remisait au magasin des souvenirs. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je me suis répandue en compliments feints autant que vains. J'étais heureuse de cette rencontre. Mon cœur était en liesse. L'amour sonnait enfin à sa porte et tout cela me transportait d'allégresse.


En réalité, je suis terrassée de chagrin et préfèrerais mourir que de l'avoir perdue. Je reste de marbre bien sur. Marbre sur lequel je peins une fresque en trompe l'œil faite autant de prise de recul, de saine compréhension que de joie feinte. Je m'aperçois que de la théorie à la pratique, un long chemin me reste à parcourir.

Si l'épicurisme ne m'a jamais posé de problème, il me reste des progrès à accomplir en stoïcisme. Je vais réviser mes classiques. J'attends juste de pouvoir me relever. L'arbitre m'a comptée jusqu'à dix et je ne bouge toujours pas.

Je note que l'idée de la mort me fait poins peur que d'envisager d'avoir perdu l'être aimé. Serais-je romantique ou simplement idiote ? Ce 24 juillet, on m'a arraché le cœur et sans anesthésie cela fait mal.

samedi 24 juillet 2010

Article numéro cent-quatre-vingt-sept !


Je suis quelqu'un de très indépendant. Je suis à la fois sociable mais la solitude ne m'ennuie jamais. Je suis ceci et cela, quelque chose et son contraire, je suis tout ! Parfois je m'esbaudis moi-même de ma si riche personnalité.

Ceci dit vivant en célibataire, je suis bien la seule à me trouver spirituelle et adorable. Quoiqu'à la vérité ce ne soit pas vrai. Je reproche juste qu'on me trouve simplement spirituelle et adorable sans songer combien je le suis. On me sous-estime gravement.

Généralement on me juge froide, hautaine et inaccessible. L'image est jolie si l'on pense que je pourrais être une sorte de forteresse imprenable. Me laissant emporter par mon imagination, je sont à moi comme une citadelle dont la silhouette se découperait dans le couchant. Dans les faits, je suis très douce, très tendre et extrêmement sensible.

J'ai vu mes amies se marier les unes après les autres et je suis restée seule. Le pire est que cela ne m'ennuie pas plus que cela. Leur vie de couple ne m'a jamais inspirée bien au contraire. Et puis, aucun mâle suffisamment intelligent n'a jamais réussi à me convaincre d'abandonner ma vie de dilettante.

Je ne suis même pas lesbienne et pourtant la seule personne qui ait trouvé grâce à mes yeux est une femme. La vie réserve plein de surprises n'est-ce pas ? Je n'ai aucune nouvelle d'elle et je me sens abandonnée. C'est stupide de se dire que Larmartine avait raison : un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

Je me croyais plus forte que je ne le suis.

lundi 12 juillet 2010

Article 186 :(


Le 12 juillet, c'est mon anniversaire. Pas de nouvelles, bonne nouvelles dit-on. Je suis trop intuitive pour me contenter de ce proverbe imbécile. Les anniversaires me laissent généralement de marbre. Sans doute parce que j'ai encore la chance de paraître plus jeune que mon âge. Alors les années peuvent bien passer si elles ne m'abiment pas. Mais cette années, c'est différent.

Quelque chose me pousse à écrire : reviens vers moi, je suis infiniment triste. J'en viens même à afficher des images idiotes sur ce blog comme une adolescente de banlieue sur son skyblog.

Restons ferme et confiante dans l'avenir.

vendredi 2 juillet 2010

Et voici le numéro 185 !


On nous ennuie avec cette affaire Woerth. C'est terrible de n'entendre parler que de cela. Même moi, petite blonde stupide n'entendant rien aux affaires du monde, je suis au courant de toutes les péripéties des protagonistes.

Il me semble gentil ce brave Eric. Je suis terriblement intuitive et je ne le crois coupable de rien. Cet homme doit être un type un peu mou, un sensible qui se fait mener par le bout du nez. Celui que l'on nomme le "dindon de la farce" !

En revanche sa femme est atrocement vulgaire. L'ayant vue chapeautée pour assister à je ne sais plus quelle manifestation, je me suis dit qu'elle avait tout d'une petite bonne qui aurait volé les affaires de sa maitresse. Et disant cela, je ne veux pas me montrer dure ou insensible. Le chapeau est difficile à porter. Et je crois dur comme fer que selon son rang, il faut accepter ses limites. La grande capeline sur un visage un peu veule, cela n'est pas admissible. Aurait-on imaginé la Thénardier se fournir chez Philippe Model ?

Quant à Madame Bettancourt, je ne puis que la plaindre sincèrement. Comme l'on dit, de nos jours il est difficile de trouver du bon personnel. Et j'ai été peinée de savoir que son maître d'hôtel osait écouter aux portes. Quoiqu'à la vérité, ce genre de choses est un grand classique. On sait que la domesticité adore espionner les maîtres.

Comme la France est un pays ennuyeux. Fut un temps où l'on aurait donné une lettre de cachet à des deux affreux pour qu'ils soient jetés sur la paille humide d'un cachot et privés de tous leurs biens et où le maître d'hôtel indélicat aurait été bastonné.

Ces histoires n'auraient jamais dépassé la une d'une gazette de province. Paris est devenue une ville de province où les turpitudes médiocres de ces gens de rien passionnent.

Je m'ennuie !

dimanche 27 juin 2010

184 !


La fin du mois de juin est déjà là. Osons nous exprimer comme une princesse précieuse ! Dans ce cas j'affirmerai que le léger et délicat printemps vient de céder sa place à un vulgaire été. Que la brise légère ne sera qu'un souvenir.

Je n'aime pas trop l'été. Je trouve cette saison vulgaire. Surtout à Paris où l'élégance n'existe plus. Je me demande toujours ce que pensent les touristes lorsqu'ils débarquent en France. Eux que l'on a gavé de chic parisien, quelle peut-être leur réaction ?

Je crois que je déteste la mode tout en la suivant. Je suis parfois allée traîner sur des sites dédiés à la mode. A de rares exceptions près, je n'y ai vu que d'affreuses gourgandines se pâmant pour ce que le mercanti offre de plus vulgaire. Mon Dieu que c'est laid !

Sans doute faudrait-il pour comprendre ce phénomène se livrer à une analyse sociologique de notre pays. L'aristocratie a changé. Et lorsque les divines princesses sont remplacées par d'odieuses filles du peuple n'ayant que de l'argent pour tout viatique, rien ne peut aller. La tongue remplace la délicate sandale à brides et le vernis écaillé ne rebute plus ! Le XXIème siècle sera celui de la souillon triomphante ou ne sera pas.

Je préférerais toujours l'élégance de Grace à la vulgarité de Carla. La première fut une fille de bonne famille devenue princesse tandis que la seconde me semble être un comtesse devenue fille du peuple. Se rêver princesse vaudra donc toujours mieux que des origines certifiées. L'aristocratie est plus dans la tête que dans le sang.

Rêvons-donc ! Je ferme la parenthèse et redeviens une femme normale. La princesse au petit pois vous dit à bientôt !

En outre avant de clore ce billet, j'oserais suggérer à notre état perpétuellement en faillite de mettre une taxe sur les tongues !

lundi 14 juin 2010

Cent-quatre-vingt-troisième article.


Ce n'est pas très confraternel de le dire, mais je déteste l'arrogance de certains médecins. Vous l'aurez deviné au ton de ce blog insignifiant, il n'y a pas plus douce et adorable que moi. En vieux français : jamais oncques ne vit plus doulce qu'icelle se faisant nosmer Anna.

Une amie souffre de spondylarthrite ankylosante. Allons sur wikipédia et recopions servilement :

La spondylarthrite ankylosante, aussi connue sous le nom de morbus Bechterew, est une spondylarthropatie (maladie inflammatoire de la colonne vertébrale) atteignant surtout le bassinet la colonne vertébrale et provoquant d'intenses douleurs au repos.

Je déteste savoir qu'elle se réveille en pleine nuit percluse de douleurs que je ne puisse apaiser. Dans mes rêves les plus fous, lorsque ma raison cède sous mes traits hystériques, j'aime à songer que je pourrais prendre une part de sa douleur sur moi. Je deviens alors christique. Je m'imagine crucifiée souffrant pour autrui.

Quelles drôles de pensées non ? Tout ceci m'amène à songer que même la plus solide formation scientifique n'y pourra rien. La religion dans ses aspects les plus mystiques et doloristes est une affaire de femme. Fière et altière comme je le suis, je pourrais lutter aisément contre ces pensées. Et pourtant, je ne doute pas un instant qu'à un âge avancé je finirai en grenouille de bénitier. On me verra, petite, menue et de noir vêtue me glisser dans l'église la plus proche de chez moi.

Est-ce un destin commun à toutes les femmes que de se faire rattraper par ses hormones ? L'histoire de Liane de Pougy m'a toujours fascinée. Demi-mondaine et lesbienne patentée, elle mourut âgée de quatre-vingt-deux ans après avoir passé la fin de sa vie dans les ordres.

Tout n'est pas perdu pour moi ! Commençant ma nouvelle vie monastique, j'offre une pensée sincère à ceux qui souffrent.

mardi 1 juin 2010

Article 182.


Je vais renouer avec mes premières amours. Je parlerai pour ne rien dire. Si je vous dis que j'adore le mois de juin parce qu'il fait doux, qu'en pensez vous ? Et si je vous dis en plus, que j'adore que les jours soient longs ? Peut-être me risquerais-je à parler du soleil caressant ? Et flâner à une terrasse de café en regardant les gens passer, que diriez vous de cette licence poétique ? Toujours rien.

C'est normal, il n'y a rien à dire. Le mois de juin est le plus beau mois de l'année avec celui de janvier. J'adore les solstices. Serait-ce du à mon ascendance franque ? Ressentirais-je la magie millénaire de Wotan le grand dieu gris déchu dans mon sang ?

J'ai toujours adoré la mythologie. J'ai été ravie le jour où j'ai vu que mon prénom pouvait être assimilé à celui de la déesse celte Ana que l'on orthographie aussi Dana. J'aime assez imaginer qu'une autre Anna, lui eut-il manqué un n à son patronyme, ait pu être une déesse aussi importante pour les irlandais.

J'aime aussi songer que non loin de Killarney, dans la verte Erin, on puisse observer deux jolies collines rondes. Ces collines surnommées "les seins d'Ana", "dé chich Anann" en gaélique, montrent l'attachement que ces buveurs de Guiness portent encore à leurs divinités païennes.

J'aime avoir un prénom de déesse. Et j'aime le printemps.

samedi 22 mai 2010

Article numéro cent-quatre-vingt un.


Toutes les semaines je vais chez le coiffeur. J'en profite aussi pour me faire faire les ongles. Aujourd'hui, il fait vraiment très beau. Je suis satisfaite et non. Le soleil est agréable. On peut ressortir ses tenues légères. Tout semble léger. Et si je n'osais utiliser des poncifs, je dirais que la vie prend un air de vacances.

Toutefois, c'est en cette saison que je perds ma singularité. Moi j'aime la pluie et la fin de l'automne quand tout semble triste et terne. J'aime les trottoirs luisants de pluie. J'adore quand les gouttes se dessinent parallèles dans l'éclat blafard d'un réverbère.

Et puis le soleil est dangereux pour la peau. On ne compte plus les mélanomes apparus ces dernières années. Moi j'aime ma peau blanche et diaphane. Et si je m'accepte légèrement halée, je n'ai jamais trouvé qu'un bronzage appuyé donnait bonne mine. Rien de pire qu'une blonde possédant une peau marron tannée par le soleil.

En d'autres époques, tout cela était l'apanage des gens travaillant la terre. Soumis aux éléments, leur peau bronzait et vieillissait avant l'âge. On croisait ainsi des femmes encore jeunes devenues vieilles. Seuls leurs yeux trahissaient encore un nombre d'années de vie pas si élevé.

Les demoiselles de la bonne société avaient l'habitude de se promener sous des ombrelles. Je perpétue la tradition bien que je n'aie pas d'ombrelle. Les parasols et l'ombre des arbres sont mes amis du moment.

Le soleil est de sortie et je joue ma princesse. Je rivalise avec l'astre du jour. Il ne m'aura pas.

vendredi 21 mai 2010

180 !

Oui pour annoncer cet article j'utiliserai un nombre en chiffres et non en lettres. Tout cela pour vous dire que Wikio me dit que mon blog est classé 28217 ème. La photo n'a évidemment rien à voir avec cette nouvelle fracassante. Je l'ai juste trouvée amusante.

Les sandales sont classiques mais ce qui m'a plu, c'est la jupe que porte cette femme. On la croirait toute droit sortie d'une boutique Rodier ou Marcelle Griffon. Que sont ces marques devenues ?

Fut un temps ou la femme mariée et devenue mère prenait conscience du changement de son statut. Certes elle se voulait encore élégante mais comprenait que sa séduction devait s'assagir. En ces temps anciens, seule une femme de mauvaise vie aurait continué à s'habiller comme une "jeunette".

Le marketing soucieux de répondre à cette demande de respectabilité offrait alors à ces femmes des vêtements adaptés et plus classiques. Puis, la mode de la jeunesse éternelle balaya ce savoir-vivre et envoya a bienséance voir ailleurs si elle y était.

On expliqua alors que certains vêtements faisaient "dame". C'était l'ultime pied de nez aux convenances. Les mères voulurent ressembler à leurs filles. On vit fleurir sur les murs parisiens l'odieuse campagne de presse d'une marque de prêt à porter. On y présentait la mère et la fille vêtues de manière quasi identiques de vêtements de coton. On imagina qu'en voulant autant se ressembler, elles devenaient les meilleures amies de la terre. Et j'assistai impavide à un défilé de vieilles coquettes ridiculement accoutrées de chiffons et autres fripes.

Un jour viendra où j'aurai l'âge de porter du Rodier. Je voudrai me souvenir que lorsque j'étais adolescente je trouvais parfois les mères de mes amies bien plus jolies qu'elles.

mardi 18 mai 2010

Cent-soixante-dix septième message et suivants !


Je publie cet article pour ne rien dire. Ayant pris l'habitude de numéroter mes billets, j'en avais assez d'écrire cent-soixante-dix et ainsi de suite. Sachez donc que ce billet vaudra trois billets ce qui me permettra d'intituler le prochain "cent-quatre-vingtième article". C'est plus facile à écrire. Et je crois être la première à publier un message qui vaille pour trois. Je crois aussi innover en faisant trois articles en un pour ne rien dire du tout.

Je m'en veux. Je sais que certains seront venus me lire. Faire tant d'efforts pour un message aussi peu digne d'intérêt est frustrant. Que pourrais-je vous pour que vous ne soyez pas venus pour rien ?

Je n'en sais fichtrement rien. Ma vie s'écoule plate et monotone comme la Meurthe. Puisque je vous parle de la Meurthe, la rivière qui arrose Nancy (mais de loin), autant parler de la Lorraine. Tout le monde sait que la Lorraine est un duché.

C'est faux. On ne devrait jamais écrire Duché de Lorraine mais Duchés de Lorraine. Parce que telle qu'elle existe actuellement, la Lorraine est constituée de deux duchés : le duché de Lorraine éponyme et le duché de Bar.

A l'origine la Lorraine était composé de trois duchés mais le duché du Luxembourg forme aujourd'hui un pays indépendant. Voilà, je retombe sur mes jolis pieds. Trois articles en un, trois duchés en une région. Je savais que ma démarche avait un sens.

Un autre jour, que je n'aurai rien d'autre à dire, je vous parlerai de a principauté de Salm que personne ne connait. Ceux qui sauront ce que représente l'illustration de l'article gagnent un baiser virtuel sur le bout de leur nez.

Cent-soixante-seizième message :)


Je lisais des blogs et j'ai vu que certains étaient "linkés". Manifestement le "linkage" consiste à associer un rédacteur de blog à une chaîne traitant d'un sujet donné. Bref, quand vous êtes linké, on vous adresse un lien dans lequel on vous demande votre avis !

Hélas pour moi, personne ne m'a jamais linkée. Est-ce du au fait que je me fais trop rare ici ? Ou simplement serait-ce du à l'idée que se font les gens en lisant mes babils ?

Pourtant, j'avoue que j'aurais adoré être linkée. J'aurais aimé me dire que je compte. J'aurais aimé qu'une âme charitable se dise que l'on peut me donner la parole. Je voudrais que l'on me demande mon avis ! Peu importe le sujet ! Politique, société, cuisine, j'ai juste envie de m'exprimer moi aussi. De me dire que dans la communauté des blogueurs, les petites blondes stupides ont aussi un rôle à jouer. Puisque "link" signifie "lien", je crois que moi aussi j'ai envie d'être liée.

De grâce, linkez-moi, liez-moi, attachez-moi, enchainez-moi !

dimanche 16 mai 2010

Cent-soixante-quinzième message !


Parce que je suis petite, menue, très blanche de peau et blonde de surcroit, on me voudrait fragile et presque chlorotique. Je ne le suis pas. Je suis au contraire quelqu'un de résistant. Je dors très peu. Après quatre ou cinq heures passées dans les bras de Morphée, je m'éveille fraîche et dispose. En revanche, s'il est un lieu que j'adore, c'est bien ma chambre et mon lit. Qu'il s'agisse de lire, ou même de vous écrire ce misérable billet, c'est affalée sur mes oreillers que je me sens le mieux. Je n'utilise pratiquement pas le salon de mon appartement si ce n'est pour recevoir. A peine entrée chez moi, je me déchausse, je me prépare un café sur ma magnifique Nespresso et je cours m'étendre sur mon lit.

Mais, arrêtons là, je ne voudrais pas que vous ayez une mauvaise image de moi. Je sais trop ce que l'idée d'une fille passant sa vie dans son lit peut éveiller chez les personnes mal intentionnées. Je parlais de ma résistance physique que contredit mon apparence fragile.

Vous aurez noté que je suis souvent pieds nus. Parfois on me demande si je n'ai pas froid. Et non, je ne suis pas frileuse non plus. Je ne suis jamais malade. Je suis décidément robuste. Parfois des gens qui pensent qu'on devrait avoir les qualités et les défauts que son apparence laissent imaginer sont déçus.

On voudrait me traiter en poupée. On voudrait faire de moi une Barbie à surprotéger et mon caractère est aussi masculin que ma mise est féminine. J'ai subi de nombreuses déconvenues de ce fait. On m'espère dans un rôle que je ne suis pas à même de tenir. Certes, je peux minauder et jouer les coquettes, voire les blondes évanescentes mais ce n'est pas ma personnalité. La soumission n'est pas la qualité qui prédomine dans ma personnalité.

Souvent, les gens s'étonnent de me savoir si dure et robuste et me demandent les raisons de mon caractère et de ma constitution. On voudrait imaginer que j'ai pu connaitre des traumatismes qui m'aurait endurcie. Oui, même après que j'aie prouvé que je n'avais rien d'une poupée éthérée, on veut encore faire de moi un personnage digne d'un roman du marquis Xavier de Montépin.

Alors les gens ne comprennent pas. Je leur dis simplement que je suis lorraine. Je suis originaire de cet Est que personne n'aime et que l'on compare si souvent à la Sibérie. Je suis d'origine franque, une sorte de princesse barbare installée à Paris.

Le froid, la pluie et le travail ne m'ont jamais fait peur. Les jolies choses ne sont pas toujours fragiles pourvu qu'elles aient été bien conçues.

vendredi 14 mai 2010

Cent-soixante-quatorzième message


Voici déjà quinze jours que je ne suis pas venue ici. Et pourtant je l'aime bien mon petit blog. Autant, je ne suis pas friande de réseaux sociaux, autant j'apprécie d'écrire ici, fut-ce pour ne rien dire.

Qu'il s'agisse de Facebook ou bien de Twitter, aucun de ces médias ne trouvera jamais grâce à mes yeux. Sans doute que je les trouve trop colorés et vulgaires. Et puis, même si mes billets sont habituellement courts, ces médias ne sauraient accueillir convenablement la totalité de mes pensées.

De plus, si je me reconnais quelques traits histrioniques, ceux-ci ont besoin de place pour donner toute leur mesure. Je ne serai jamais de celles qui séduiront en publiant une simple photographie vulgaire accompagnée d'un commentaire sommaire. Non, belle je le suis et je le sais, j'ai besoin de plaire pour autre chose.

Jamais je n'oserais prétendre plaire pour mon intelligence, je sais que cela ne charme pas. Et puis, je me sais trop limitée pour prétendre à la moindre intelligence. Du moins, oserais-je aimer prouver que je possède quelque esprit. Que serait une jolie fleur qui en plus n'exhalerait pas quelque suave parfum ?

Alors, je garde mon blog. Aussi sérieuse puis-je être, il me plait de songer que je possède quelques rares lecteurs fidèles. On dit des jeunes femmes qu'elles sont portées sur l'imagination et je ne fais pas exception. Alors aussi stupide que cela semble, j'aime imaginer que quelques inconnus, seront avertis dès la publication de ce modeste billet et viendront me lire.

Qu'ai-je à vous dire en ce jour ? Rien de spécial. Le temps est abject. Et s'il ne me permettait pas de me moquer des prévisions catastrophistes de nos amis écologistes, je crois que j'aurais pris un avion pour me rendre sous des cieux plus cléments. Je pense que serais allée à Rome. J'aime beaucoup Rome. C'est une jolie ville. Les italiens sont élégants et charmants. Comme je n'aime pas voyager seule, je pense que j'aurais emmené une amie. Je sais même avec qui je serais partie.

Mais je suis restée à Paris. Il fait froid. J'ai ressorti mon manteau d'hiver et il s'en est fallu de peu que je ne remette des chaussures fermées.

Autant vous dire qu'aujourd'hui, je n'avais rien à dire. Ce n'était pas une raison suffisante pour ne rien dire.

mercredi 28 avril 2010

Cent-soixante-treizième message :)


J'avais une rivière sur laquelle s'égrenaient des ponts basculants incongrus, un immense lac aux eaux paisibles, des livres et du calme.

Distraitement, je regardais les nouvelles qui me parvenaient de l'autre côté de l'Océan. Là-bas tout le monde s'affolait. L'éruption d'un volcan au nom imprononçable menaçait de ruine un continent. Des flottes entières d'avions étaient clouées au sol par la faute de minuscules particules. Des touristes, de ceux qui vous vantent sans cesse les bienfaits du voyage et de la découverte de l'autre, aventuriers au petit pied, angoissaient à l'idée de rester bloqués quelques jours dans des destinations qu'ils avaient pourtant choisies. Je contemplais cette agitation en prenant soin de ne pas être contaminée.

Moi, j'avais une rivière sur laquelle s'égrenaient des ponts basculants incongrus, un immense lac aux eaux paisibles, des livres et du calme...

vendredi 9 avril 2010

Cent-soixante-douzième message !


L'espace d'un moment que je situerai entre neuf et onze heures, Paris cesse d'être une ville ennuyeuse. Pourvu que le temps soit beau, elle sait offrir quelques charmes en proposant des terrasses.

Depuis deux ou trois jours, l'hiver a pris fin. Les plus hardies portent des sandales, tandis que les moins courageuses sont encore en bottes et écharpes. Si le temps se maintient, on verra sortir les premières jupes. Pour les hommes, c'est beaucoup plus simple : rien en change, ils ôtent juste une couche de vêtement et les voilà prêts pour le printemps.

Assise en terrasse tandis que les autres travaillent, je regarde les gens passer. Je ne pense à rien. Je ne sais pas où ma vie me conduira. Je me dis que j'ai le temps. Hier encore, on m'a dit que je faisais au moins sept ou huit ans de moins que mon âge.

Je réfléchirai à des choses sérieuses dans six ou sept ans, quand j'aurai vraiment l'impression d'avoir l'âge que j'ai aujourd'hui. Discrètement, je sors un poudrier et je regarde le coin de mes yeux dans le petit miroir. Je suis toujours surprise de mon air juvénile. Aucune patte d'oie ou même plus petite ride ne vient altérer mon visage.

Je suis jeune, je ne pense à rien. Aucune pensée parasite ne viendra mettre à mal ma cervelle d'oiseau. Je regarde juste les gens passer. Je suis bien. Miroir mon beau miroir ...

lundi 5 avril 2010

Cent-soixante-et-onzième message !


Entre deux déplacements, je viens ici pour vous souhaiter de joyeuses Pâques. Le responsable de ce blog, ne m'en voudra certainement pas de lui avoir soustrait frauduleusement ce montage afin d'illustrer mon mince article.

Que vous dire de plus ? Je n'en sais rien. J'étais loin de la France et elle me manquait. A vrai dire, ce qui me manquait c'était une France totalement fantasmée. J'ai eu des réminiscences de petites brasseries enfumées, de bar en zinc, de petits noirs avalés rapidement le matin.

Et puis, je me suis souvenue que tout cela n'était plus. Ne sont restées en moi que des images de quartiers déserts aux cafés vides dès vingt et une heures, des impressions de personnes vulgaires et querelleuses, des souvenirs d'une belle ville figée et ennuyeuse encombrée de couloirs de bus et de pistes cyclables.

Comme la mélancolie m'envahissait, j'ai fait le point, comme on le ferait en photographie. J'ai d'abord fait le vide en moi. Puis, je me suis imaginée assise à mon bureau. A droite, j'apercevais le dôme des Invalides tandis qu'à gauche, je distinguais le sommet de la Tour Eiffel.

Une fois campé ce décor immuable que je connais si bien, j'ai peuplé les rues de gens aimables qui me ressemblaient. Certains marchaient, ou s'arrêtaient pour parler tandis que d'autres étaient assis aux terrasses des cafés. Dans la rue et sur l'avenue, passaient en trombe des voitures.

C'était la vie, la vraie, celle d'avant. J'ai songé à tout cela et j'étais bien. Une fois la scène parfaitement à mon goût, j'ai déclenché l'appareil photo. Puis la photographie étant prise, j'ai pris soin d'inscrire en bas, en tout petit "libre interprétation de l'artiste".

mercredi 24 mars 2010

Cent-soixante-dixième message ...


Les élections ont eu lieu. J'ai pu me rendre compte que la bêtise des blondes était très largement usurpée. Depuis quelques années des blagues stupides nous font passer pour des idiotes accomplies. Pourtant, c'est faux : je viens d'en avoir la preuve.

Dimanche dernier, j'ai assisté à la retransmission de la soirée électorale en compagnie d'amis. J'étais amusée de les voir se passionner pour aussi peu de choses. Distraitement je regardais des politiciens se déchirer. Je les trouvais aussi affreux et vulgaires que deux accordéonistes roms qui en viendraient aux mains pour monter en premier dans un wagon de métro mendier. Immodestie des vainqueurs, mesquinerie des vaincus, la palette des sentiments les plus ignobles s'affichait sur le petit écran.

Constatant leur défaite mes amis me demandèrent alors pour qui j'avais voté. Je répondis que je n'avais pas voté. Et ce fut l'hallali ! Bientôt en plus de me reprocher de ne pas être une bonne citoyenne, on fit de moi le bouc émissaire de la défaite, la représentante des abstentionnistes. Moi petite blonde supposée idiote, j'étais l'espace d'une soirée la responsable de la déroute.

Oui, un simple battement d'aile d'un petit papillon peut manifestement déclencher une tornade à l'autre bout du monde.

mercredi 17 mars 2010

Cent-soixante-neuvième message !


Je ne suis pas allée voter. Je fais partie de ces cinquante quatre pour cent de personnes qui ont décliné l'invitation de la République. Je m'étais promis de ne plus jamais aller voter et j'ai tenu parole.

De plus, j'avoue que des élections régionales n'étaient pas un enjeux propre à me sortir de ma quiétude. J'ai lu que la région possédait bien peu de prérogatives. Or voici longtemps que j'ai quitté le lycée et je ne prends plus les transports en commun. Cette guerre pichrocoline ne me concerne décidément pas du tout.

En revanche, il m'aura fallu affronter les discours moralisateurs de mes proches et de mes amis. La plupart m'ont expliqué qu'avoir le droit de vote était un bienfait et que ne pas l'employer était très immature et irrespectueux. Certains ont alors poursuivi le discours en me parlant de contrées lointaines où la démocratie et ses bienfaits n'étaient pas encore parvenus. J'avais l'impression d'être une petite fille difficile refusant de manger un met que de pauvres petits affamés m'enviaient. La culpabilité est un ressort puissant.

J'ai tenu bon. J'ai écouté en souriant et les gens se sont lassés. Après tout, cette histoire de pauvres gens qui auraient été sauvés de l'oppresseur par la démocratie n'est pas la mienne. A l'un de ces prêcheurs, j'ai du expliquer que compte-tenu de mon nom et de son histoire, nous avions connu bien mieux qu'un simple droit de vote.

En plus d'être plutôt inutile, ce dont je m'aperçois depuis peu, j'ai toujours soupçonné le vote d'être une pratique vulgaire. Je ne vois pas a différence entre subir son opresseur ou le choisir. Il me semble cependant que dans la seconde solution, il y ait quelque chose d'un peu stupide.

mercredi 10 février 2010

Cent-soixante-huitième message ...


Comme le temps passe. Dans trente deux messages, voici que j'en aurai écrit deux cents ! Deux cents messages pour ne rien dire ou presque, c'est une gageure. Quand je vois le nombre de personnes qui pensent que leur avis intéresse les autres, je suis ravie d'avoir pris un chemin de traverse consistant à écrire pour ne rien dire.

Lorsque j'étais jeune j'avais vu par le plus grand des hasards le film "Madame de" inspiré du roman éponyme de Louise de Vilmorin et j'avais été transportée par la légèreté et l'élégance du propos bien que le sujet soit des plus sérieux.

J'avais saisi qu'une créature aussi légère et écervelée que moi pouvait aussi avoir son mot à dire pour ne rien dire. Que ma légèreté, mon charme et ma nature affable me serviraient de passeport pour réussir dans le monde.

Las, je n'ai jamais eu le moindre talent littéraire. Dieu merci, lui qui vient en aide et protège aussi les petites blondes comme moi, m'envoya l'Internet à mon secours.

C'est ainsi qu'à défaut d'être Madame de, je puis aujourd'hui être Mademoiselle de, et me régaler de mes babillages sur mon cher blog.

Encore trente-huit messages pour ne surtout rien dire et je rédigerai le deux-centième. Dieu que tout cela m'enchante.

vendredi 5 février 2010

Cent-soixante-septième message !


Tout à l'heure, j'ai regardé les informations nationales à la télévision. A midi, étant arrivée en avance à un rendez vous, j'ai lu un quotidien. Quel effroi. Moi qui me targue de me tenir à l'abri du monde dans mon monde paisible, j'ai pris un shoot de réalité.

Je vous avoue que les nouvelles du monde m'indiffèrent un peu. Non que je sois inhumaine mais plutôt que je sache bien que par le monde, comme chez nous, on meurt tragiquement, on est malade et la nature fait parfois de gros caprices.

Ce sont les nouvelles de France qui m'ont affligée. Je ne méconnais pas notre situation puisque je travaille. Toutefois la technique que j'emploie au travers de ma profession, me permet-elle d'interposer un filtre entre moi et cette odieuse réalité. Je fais ce que je peux. Je remplis mon "obligation de moyens" comme diraient nos amis juristes puis le sentiment du devoir accompli, je cours m'enfermer dans ma thébaïde.

Là, j'ai eu l'impression de prendre une gifle en plein visage. Ce qui m'est odieux puisque j'ai un très joli visage que je ne souhaite pas abimer et que je déteste être malmenée. Je lisais les articles économiques, politiques et sociétaux et je sentais une vague sombre m'envahir. Eussè-je été une de ces hystériques chères aux romanciers du XIXème siècle, que je me serais levée, les poings fermés contre ma jolie bouche pour m'écrier : Quoi donc ? Le monde est-il aussi dur que cela ?"

Une pensée m'est venue et s'est imposée de toute sa force : la France est un pays damné, la France ne s'en sortira pas. Parfois je deviens mystique. Il parait d'ailleurs que la plupart des voyantes sont nées comme moi sous le signe du cancer !

lundi 25 janvier 2010

Cent-soixante-septième message !


Il fait froid et les gens se plaignent ai-je lu dans un quotidien qui trainait. Je l'entends aussi souvent de la bouche même de ces mêmes idiots qui redoutent le réchauffement climatique. J'ai de la chance de ne jamais souffrir du froid. J'ai beau être petite et menue, ce que d'aucuns appelleraient une "crevette", je n'ai pas peur du froid. Puisque la mode est à l'ethnicisme exacerbé, je dois confesser que je possède des origines franques.

Que la température tombe, la neige advienne et que chute la neige, et cela me ravit. Couche-tard par nature, j'ai été ravie de voir la neige tomber nuitamment. Contempler ces doux et légers flocons virevolter dans la nuit tout juste nimbée de la lumière des réverbères était un enchantement. Je me suis prise à rester près d'une heure, rêveuse et pensive à ma fenêtre.

Le soleil, la chaleur et la végétation tropicales sont à mon sens des choses survalorisées. J'ai toujours une sorte de pitié pour ces banlieusards qui s'évertuent à faire pousser qui un bananier ridicule, qui un palmier grotesque dans leurs jardins.

Rien ne vaudra jamais Paris sous une fine pellicule neigeuse. Le matin, quand les habitants hébétés contemplent la surprise que la nature leur a faite dans la nuit, que les transports en commun hoquètent de surprise, moi je marche, le bruit de mes talons amortis par ce doux tapis blanc.

Cette année, c'est vraiment agréable d'être franque. A l'endroit d'où je viens, on ne joue pas de blues, on ne sort pas le soir "à la fraiche" pour jouer aux cartes, mais on sait apprécier une promenade dans le froid sec et on ne redoute pas la nature.

jeudi 21 janvier 2010

Cent-soixante-sixième message !


Si je ne pense pas à lui, qui y pensera. Je n'ai jamais été une vraie monarchiste. Les "roycos" m'ennuient généralement. Arc-boutés dans un passéisme doloriste, ils m'ennuient. Ils n'ont jamais rien compris à l'aristocratie. Tandis qu'ils préfèrent celle du dix-huitième siècle qui se pavanait en frou-frous et dentelles, je garde ma tendresse pour celle des origines.

Plus qu'un petit marquis, je préférerais toujours le courage farouche du guerrier analphabète ayant réussi à s'élever au dessus de la mêlée par son adresse à la masse d'arme ou à la flamberge. Je louerai toujours plus le courage viril que l'adresse politique et les intrigues de couloirs.

Voilà pourquoi, je n'honorerai de ma présence aucun groupuscule royaliste. Voici pourquoi, aujourd'hui 21 janvier, jour funeste entre tous, je pense à notre bienaimé roi Louis le seizième.

Puisse son âme reposer en paix. Puissiez-vous lire ce document.

mardi 12 janvier 2010

Cent-soixante-cinquième message !


La seconde chose qui me soit arrivée est encore plus étonnante ! Imaginez-vous qu'un godelureau s'est mis en tête que je pourrais avoir des velléités politiques. Le pauvre, guère psychologue pour deux sous, aura sans doute imaginé que j'avais des sentiments républicains et démocrates. Aussi s'était-il mis en tête de me convaincre de figurer sur la liste d'un parti pour les élections régionales.

Les arguments qu'il me fit valoir étaient d'une rare médiocrité. C'est ainsi qu'il tenta tout d'abord de m'intéresser à l'avenir de l'Ile de France. Sachant que je quitte rarement les premier, cinquième, sixième et septième arrondissements, il aurait pu aussi bien me parler d'Afrique ou du Tibet. Il m'entretint ensuite des transports publics que je prends rarement. Je ne voudrais pas passer pour une atroce parvenue mais l'étoile qui trône sur le bout de mon capot m'a suffisamment coûté cher pour que je me dispense d'utiliser les moyens de la RATP. J'ai de justesse échappé au coût de la baguette de pain mais je crois savoir que la région ne s'en occupe pas.

Puis vint enfin le cœur du problème puisqu'il m'expliqua que ma condition de femme l'intéressait. Il est vrai que depuis ces lois stupides portant sur la parité, les mâles avides de conquêtes électorales sont à la chasse d'éléments féminins. C'est vraiment tout ce que je déteste.

Car si je n'ai aucune haine pour mon propre sexe, j'avoue me montrer généralement assez masculine dans mes réactions. Je ne pense pas que mon avenir ait nécessité l'intervention du législateur. Je me suis toujours mieux entendue avec les hommes et je crois que ce pseudo féministe consistant à m'enfermer dans ma condition de femme, avec pour corollaire une forme de discrimination positive, est la pire insulte qu'on puisse me faire.

Il va sans dire, que je n'ai pas donné suite aux propositions de l'importun. Bien que francilienne par mon lieux de résidence, je reste Lorraine de cœur. Enfin ayant décidé de ne plus jamais voter, je n'allais pas jouer la comédie des élections.

lundi 11 janvier 2010

Cent-soixante-quatrième message !


Voici quelques temps que je n'étais pas venue. Mais il m'est arrivé de drôles de choses, aussi fallait-il que je vous les raconte.

Tout d'abord, tandis que je prenais un café sur la terrasse chauffée de ma brasserie favorite, un homme m'a souri. Et lorsque je parle de sourire, je vous parle du sourire carnassier de l'homme qui a jeté son dévolu sur vous et non d'un sourire timide ou de simple convenance. J'ai clairement vu dans son regard que je lui plaisais. L'espace d'un moment, mon système limbique a saisi le message envoyé par un mâle de l'espèce : il me voulait moi.

Jusque là, rien de vraiment intéressant vous en conviendrez. Je suis suffisamment jolie pour que ce genre de choses m'arrivent souvent ou du moins me soient arrivé suffisamment souvent pour ne pas m'en étonner. Tandis qu'au Louvre, on se précipite vers le sourire énigmatique de la Joconde, dans le septième arrondissement, on se presse pour admirer mon sourire étincelant.

Mon étonnement vient du fait que l'homme en question était un cycliste. Rassurez-vous, il s'agissait d'un cycliste dument cravaté et costumé et non d'un ersatz de coureur du Tour de France. J'ai toutefois été ébahie par tant d'outrecuidance.

Moi que mes rêves de princesse me portent à espérer quelque galant au volant d'une Delahaye vrombissante et luisante de chromes, voici que je n'intéresse plus qu'un cycliste. Triste époque.

Je n'ai daigné ni le regarder ni même lui rendre son sourire. Pour qui se prenait-il ? J'appartiens à une autre époque. Ni smartphone dernier cri, ni cycle ultraléger ne feront jamais battre mon cœur.