vendredi 8 octobre 2010

205 ième article ...


Pour meubler mes longs moments de solitude, j'ai emmené des livres. Comme je dévore, j'ai fait en sorte de les prendre épais et petits. C'est fou ce que pèsent les livres. J'ai panaché. J'en ai pris deux légers et deux savants. J'alterne leur lecture. Je me détends puis je m'instruis.

Dans l'un de ces livres sérieux, on parle d'un auteur que j'aime beaucoup. L'auteur, sans doute quelque vieil agrégé de faculté, y emploie un vocabulaire choisi. Ses mots sont désuets mais toujours adaptés. Une telle érudition permet toujours d'avoir une pensée précise. Que n'ai-je eu, moi qui suis née trop tard, de ces vieux érudits pour professeurs. J'en ai eu d'autres mais je ne crois pas qu'ils aimaient notre langue à ce point.

Je m'amusais alors que je lisais ces pages à noter les mots les plus charmants. Ainsi, j'adore suranné, fragrance et diaprure. Pourquoi ces mots remplis de "r", je n'en sais rien. Peut-être parce que "r" est censé être une consonne assez dure. Et moi, je trouve que tout ces "r" dans chacun de ces mots perdent leur dureté pour ne conserver que l'élégance qu'aurait une structure aussi légère que solide. Tiens j'aurais parlant de structure, j'aurais pu rajouter arachnéenne comme joli mot.

C'est vraiment moi tout cela. La vie reprend sont cours et voici que je me perds en rêveries oiseuses. Que voulez-vous, c'est sans doute une image surannée, mais je trouve que la pluie donne aux rues parisiennes une fragrance inimitable et à la nuit une diaprure divine.

Je redeviens précieuse. Mon cher public, rare mais habitué, va adorer.

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