lundi 26 juillet 2010

188 :(


La question est intéressante et a été mainte fois débattue. Lorsque l'on a un doute, faut-il faire en sorte de toute faire pour savoir, quitte à recevoir une mauvaise nouvelle. Ou alors, faut-il endormir sa méfiance quitte à recevoir une mauvaise nouvelle plus tard ?

Moi, j'aime bien savoir. J'ai souvent imaginé ceci en termes de diagnostic fatal. J'ai toujours songé que quitte à devoir affronter quelque chose d'inéluctable, je préfèrerais qu'on me l'eut dit plutôt que caché. J'ai toujours estimé que je serais assez forte pour affronter l'adversité. La lecture des stoïciens m'avait rendue plus forte. Persuadée que je ne voudrais que ce qui arrive, l'adversité ne m'a jamais fait peur.

C'est ainsi que n'en pouvant plus de l'attente, j'ai percé l'abcès comme le dit cette affreuse expression si vilainement imagée. J'aurais du me protéger plus parce que l'ayant percé, j'ai été éclaboussé de pus et de sanie ! Mais j'ai été fixée, on m'avait tout simplement remplacée. On me remisait au magasin des souvenirs. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je me suis répandue en compliments feints autant que vains. J'étais heureuse de cette rencontre. Mon cœur était en liesse. L'amour sonnait enfin à sa porte et tout cela me transportait d'allégresse.


En réalité, je suis terrassée de chagrin et préfèrerais mourir que de l'avoir perdue. Je reste de marbre bien sur. Marbre sur lequel je peins une fresque en trompe l'œil faite autant de prise de recul, de saine compréhension que de joie feinte. Je m'aperçois que de la théorie à la pratique, un long chemin me reste à parcourir.

Si l'épicurisme ne m'a jamais posé de problème, il me reste des progrès à accomplir en stoïcisme. Je vais réviser mes classiques. J'attends juste de pouvoir me relever. L'arbitre m'a comptée jusqu'à dix et je ne bouge toujours pas.

Je note que l'idée de la mort me fait poins peur que d'envisager d'avoir perdu l'être aimé. Serais-je romantique ou simplement idiote ? Ce 24 juillet, on m'a arraché le cœur et sans anesthésie cela fait mal.

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