dimanche 11 novembre 2007

Vingtième message !

Tombe abandonnée : Louis et Fernand Martin, morts à vingt ans.
(Pontavert, Picardie)

Tout le monde s'en moque, je sais, mais moi le onze novembre me touche et m'émeut. Les mauvaises langues qui me connaissent, diront que de toute manière, il n'est guère difficile de m'émouvoir.

Chaque onze novembre, quoique je fasse, je pense à la souffrance des jeunes conscrits qui sont morts pour la France durant celle que l'on appelle la Grande guerre. Je n'y peux rien et je ne saurai jamais vous dire pourquoi.

Est-ce que parce que voici quelques années j'avais lu les romans de l'historien Pierre Miquel ? J'ai d'ailleurs constaté que lui et moi étions cancer, c'est amusant. Je me sens proche de lui. Je suis aussi carrée que lui, lorsqu'il fait son travail d'historien, et aussi sensible que lui, lorsqu'il nous compte l'attente des mères et des fiancées, ou bien l'annonce du décès de leur proche. "tué au feu face à l'ennemi" disait-on à l'époque. Parfois, on se contentait d'un "porté disparu", quand le soldat avait été haché par les obus de gros calibres.

Serait-ce parce qu'étant une fille un peu étrange, j'aime me promener dans les cimetières et regarder les tombes abandonnées, encore entourée d'un feston de fer forgé rouillé ou d'une simple bordure de ciment gris. Ces tombes dont personnes ne s'occupe plus et qui sont juste ornées d'un vieux bouquet de faïence aux tons fanés et d'une photo émaillée un peu jaunie où l'on distingue encore les traits d'un jeune chasseur à pieds souriant à l'objectif. Moi, ces morts abandonnés de tous me touchent. D'ailleurs, allez visiter ce site si vous avez un peu de temps.

J'ai aujourd'hui beaucoup de mal à saisir la dichotomie qui existerait entre les bons allemands de 14-18 et les méchants de 39-45. Si vous ne connaissez pas l'histoire de la première guerre mondiale, allez voir les villes d'Arras, de Péronne, de Craonne, d'Albert, etc. et tant d'autres encore. Et si vous préférez pire, renseignez-vous sur tous ces villages martyrs. Si vous pensiez qu'il avait fallu attendre Oradour-sur-glane pour que s'exprime la barbarie allemande, vous aviez tort et vous ne connaissez pas l'histoire. Pour ma part, même si je n'applaudis pas des deux mains, la destruction de Dresde en 1945 ne m'arrache pas de larmes.

Alors, en ce onze novembre 2007, mon souvenir va aux poilus de cette Grande guerre morts au champ d'honneur. Je trouve qu'à l'heure où l'on nous bassine avec le "devoir de mémoire", il appartient à tout un chacun de se rendre au moins une fois sur les champs de bataille, pour honorer, se souvenir, ou pour ceux qui ont de l'imagination, tenter d'imaginer ...


1 commentaire:

Laurence a dit…

Quand je vois le fascisme de l'empire du bien et le reprise de chacune de nos libertés, j'ai maintenant la certitude que tous ces jeunes hommes sont morts pour rien.

Combien de jeunes français savent aujourd'hui ce qu'est le 11 novembre ? autant ne pas avoir la réponse à cette question, cela serait bien trop démoralisant...