mercredi 14 janvier 2009

Cent-vingt-neuvième message !


Vous l'avez constaté, je n'avais pas publié de cent-vingt-neuvième message. C'était assez désolant dans pour un blog dont la qualité inégale des messages n'est compensée de justesse que par une chronologie sans faille.

Le sujet de ce cent-vingt-neuvième message n'est pourtant plus d'actualité. Lorsque j'ai voulu le rédiger, j'applaudissais des deux mains tous les événements qui nous distrayaient de la crise financière dont les journalistes nous rebattent les oreilles.

C'est ainsi qu'à l'époque, une diversion avait eu lieu. Durant quelques jours, on avait cessé de parler de la crise financière. L'actualité se focalisait sur un combat homérique. Il s'agissait alors de savoir qui de Martine Aubry ou de Ségolène Royal accèderait à la direction du parti socialiste.

J'avais applaudi des deux mains à l'irruption salutaire de ce micro-événement dans une période anxiogène. Dieu que c'était parisien de se passionner pour cette guerre pichrocoline plutôt que de s'intéresser aux vrais problèmes. La vie germanopratine reprenait ses droits, on se passionnait enfin pour des choses futiles et sans intérêts.

Il y avait des "pour" et des "contre" ; chacun d'eux rangé en factions irréconciliables. Je trouvais cela très drôle. C'était distrayant comme tout. Empathique comme je le suis, je tentais de comprendre ce qui pouvait motiver les uns et les autres à prendre parti. Certains m'ont parlé de "vision de la société" très différente.

Jusque là, tout était pour le mieux. On me distrayait, on cessait de me harceler avec des images noires de crise financière. Je pouvais continuer à jouer à la princesse au petit pois, me concentrant sur des détails infimes de ma minuscule petite vie. Je ne craignais plus pour ma survie. Les songes terribles, au cours desquels je me voyais jetée, misérable, pieds nus et en haillons, cessaient de troubler mon sommeil.

Puis un jour, la question qui dérange fut lâchée. Quelqu'un, que mon activité professionnelle m'oblige à fréquenter me demanda si je me sentais plus proche de Madame Aubry ou de Madame Royal.

J'ai tenu bon. Je n'ai pas répondu. Tout en souriant, j'ai balbutié une réponse acceptable dans laquelle j'ai tenté d'expliquer que je ne connaissais pas suffisamment les programmes de ces deux dames pour prendra parti. J'avoue que cette question m'a angoissée. Pourquoi me l'avoir posée ? Quelque chose dans mon apparence donne-t-il à penser que je pourrais nourrir un quelconque intérêt pour un sujet aussi vulgaire. Ma toute nouvelle prise de position libérale fait-elle de moi une femme de gauche ? Suis-je devenue d'un coup moins guindée, moins distante ? Sincèrement, en suis-je venue carrément à "faire peuple" ?

Le soir même, me précipitant dans ma salle de bain, plantée face au miroir, j'ai demandé : Miroir mon beau miroir, ai-je vraiment la tête d'une jeune femme capable de s'intéresser aux querelles du parti socialiste ?

J'attends encore la réponse.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous ne gagneriez rien, en effet, à prendre part dans ces querelles autour d'interêt personnel finalement. cependant, ne vous faites pas plus "hautaine" et lointaine d'un peiple qui n'est pas si méprisable... Quoique...