jeudi 20 mars 2008

Soixante-seizième message !

Assez parlé de politique et d'euthanasie, concentrons-nous sur des sujets sérieux. "Les morts avec les morts, les vivants avec les vivants" comme écrivait Saint-Luc (du moins je crois que c'est cet évangéliste). Je suis en vie le printemps est arrivé. On ne s'en rend pas compte car le temps est froid mais la date fatidique est là. Faisait-il beau le jour de Noël d'ailleurs ? Je ne m'en souviens pas. Rappelez vous que "Noël au balcon, Pâques aux tisons". Ce proverbe est-il vrai ?

Tandis que je me réjouissais de la survenue du printemps, laissant augurer de belles promenades, on annonce trois jours de pluie et de frimas pour ce long week-end. Si j'étais aussi stupide dans la vie que j'aime à le montrer ici, je me dirais que je n'ai vraiment pas de chance. J'irai aussitôt m'allonger sur mon lit, pleurer à chaudes larmes dans mes oreillers en tapant de mon petit poing pour protester contre ce temps immonde. Ce serait idiot puisque je tacherai de mascara mes oreillers et que je risquerais de briser mon poing gracile.

Hélas, même si j'ai quelques défauts, j'avoue ne pas être sensible au temps. Je me moque même du temps qu'il fait. J'aime autant l'hiver que l'été, le printemps me réjouit et l'automne m'étonne. Je vous avouerais aussi que je déteste qu'on me parle du temps et que j'ai toujours envie de gifler ceux qui régulièrement m'assènent que tout irait mieux avec du soleil.

Le soleil est agréable parce qu'il me permet de porter mes tongues et mes mules favorites mais il entraîne aussi de nombreux désagréments. Dès qu'il fait beau, des gens trainent et crient dans les rues et s'attroupent même lors de fêtes stupides. Les hommes deviennent libidineux au fur et à mesure que les corps se dénudent. Le soleil rendrait-il bête ?

Le sujet du temps qu'il fait étant épuisé, de quoi puis-je vous parler ? Je ne souhaitais évidemment pas vous parler du temps. En fait, je me demandais si le printemps était propice aux achats ? Mon porte-monnaie est-il comme les bourgeons naissants enclins à s'ouvrir ?

Je suis lassée de mon Mac Book. Il marche très bien et j'en suis ravie mais je rêve d'un Mac Book Air. Je ne peux voir la publicité sans le désirer ardemment. C'est idiot, je sais. Tous mes amis férus d'informatique et prompts à vouloir tout expliquer à la pauvre petite blonde que je suis, m'assurent que c'est une arnaque, qu'Apple ne vend que sa marque, que ce produit est trop cher pour ce qu'il offre, qu'il porte bien son nom parce que justement ce n'est que du vent.

Je m'en fiche, il me le faut. Vous vous doutez bien que je n'ai que faire des arguments techniques. C'est beau donc c'est pour moi. Et puis, compte-tenu de l'utilisation que j'ai d'un ordinateur, je crois que ce serait bien suffisant. Je n'utilise que Word et l'Internet. Tout le reste m'est étranger. Je n'aime pas les jeux et je n'ai aucune velléités artistiques. Et puis, cette coque si fine en aluminium anodisé m'enchante. Si j'en avais les moyens, j'aurais demandé à ce qu'on le polisse encore plus. J'aurais pu me regarder dedans ! Dis-moi mon beau Mac Air, suis-je la plus belle ?



Je suis proche de craquer. Mais bon, bientôt on m'ôtera mon plâtre. Je ne vais pas sortir pieds nus dans la rue. Il me faudrait d'autres chaussures. Friande de nu-pieds, mon regard étincelle dès que je croise la vitrine d'un chausseur au printemps. Talons fins et hauts, brides fines et élégantes me font de l'oeil. Bien entendu, à tout cela il faut rajouter un nouveau sac à mains. Et puis, n'oublions pas quelques vêtements car je ne peux pas aller mise comme une pauvresse. Imaginez que je croise notre nouveau maire, toute de Dior vêtue !

Si j'étais plus raisonnable, je me dirais que je n'ai pas besoin d'un nouvel ordinateur. Je penserais aussi que mes cent paires de chaussures devraient me suffire et qu'à la limite, je pourrais n'en acquérir qu'une seule nouvelle paire. Je me dirais aussi qu'en cherchant bien, on peut trouver de charmantes petites choses, chics et pas chères. Je me raisonnerais, me morigènerais, me mettrais à penser à la misère dans le monde, me tancerais de tant de mièvrerie, me ferais la morale, me forcerais à être enfin sérieuse, me jetterais au pied d'une croix dans quelque église sombre et propice au recueillement pour expier mon péché d'orgueil.

Allez je tente. Je cesse d'écrire deux minutes. Je plonge en moi pour mobiliser tout l'esprit critique que je possède. Je fais appel à ma mémoire pour repenser à toutes les fois où l'on m'a dit que j'avais une manière presque masculine d'argumenter et de trancher. Si je cesse d'être nunuche juste quelques instants pour mobiliser toutes les qualités qui m'ont permises de réussir mes brillantes études, je sens que le salut est à ma portée.

Qu'ai-je besoin de toutes ces choses après tout ? Posséder ces dérisoires objets me rendra-t-il plus heureuse ? Non, c'est certain. Pour autant, la vie vaut-elle d'être vécu si je dois confire en macérations et m'empêcher tout ce que j'aime ? Non. La vérité est entre les deux. Soyons enfin sérieuse. Redescendons sur terre. Méditer m'aura été utile.

Je n'ai nul besoin de ce Mac Book Air. Par contre, j'ai impérativement besoin de tout le reste.

10 commentaires:

Frollo a dit…

« J'ai élevé des ouvrages magnifiques, j'ai bâti des maisons et j'ai planté des vignes. J'ai possédé des serviteurs et une nombreuse famille, et de grands troupeaux de boeufs et de brebis. J'ai entassé l'argent et l'or, le revenu des rois et des provinces ; j'ai eu des musiciens et des musiciennes... En tout cela je n'ai vu que vanité, affliction d'esprit ; rien de stable sous le soleil. » Vanitas vanitatum...

Votre dévoué Frollo

Anna a dit…

L'Ecclésiaste correspond parfaitement. Merci. :)

Anonyme a dit…

saint Luc, pas "Saint-Luc"...
compte tenu, pas "compte tenu"...
À part ces détails, vos textes sont merveilleusement écrits.

Anonyme a dit…

Tel le goret fouineur à la recherche de truffes enfouies - on aura remarqué l'extrême souci de poésie du terroir de l'impétrant - je m'interroge : ces guiboles sont-elles les vôtres ? Avez-vous un tant soit peu pitié des fétichistes en rupture de ban ? aimez-vous les films de gladiateurs ?
Je vais tenter de recopier le code vert déformé à la Zubrowka ci-dessous afin que ce tous ces cris ces SOS parviennentjuisqu'à vos jambes, vos pieds, votre vous.

Monsieur K

Anonyme a dit…

Slt anna

Je m’appelle Jennifer.
J’ai vu que tu es proche de craquer, car tu as une plâtre comme moi. Si tu discuter, je cherche des conseils avec mon plâtre et tu aime que les gens te regarde tes béquilles d’un œil discret. mon adresse sexy-jennifer75@hotmail.fr

A+

alfa a dit…

tres jolie blog jeune fille tres charmante vous souhaite un bon rétablissement car je suis passé par la...et pourquoi pas faire connaissance

Anonyme a dit…

Trois semaines sans mise à jour... La belle Anna nous aurait-elle abandonnés ?

Anonyme a dit…

Qu'estes vous devenu charmante Anna? Ayant retrouvé l'usage de vos jambes auriez vous perdu celui de vos mains?

Signé un lecteur en manque de votre prose

Claude

Anonyme a dit…

le fetichiste des talons hauts que je suis s'empresse d'intégrer ces photos dans sa phototèque

Talent Search a dit…

le Mac jadore!!!

Talent Search Engine