lundi 3 novembre 2008

Cent-deuxième message !


Mon portefeuille d'actions aurait pu fondre comme neige au soleil. Je ne connais rien à la bourse, ni rien à la finance. Dieu ayant eu l'extrême bonté de me faire naître dans une famille aisée, j'ai simplement eu quelques placements à faire.

Sans doute émus par ma candeur et ma blondeur, j'ai toujours trouvé dans l'agence bancaire où sont mes comptes, quelque conseiller apte à me prodiguer moult conseils. Je n'ai jamais été déçue. Mais il faut dire que la la naïveté qui est la mienne me fait considérer qu'en bourse, lorsque tout monte, alors tout monte, tandis que lorsque tout baisse, tout baisse.

Aussi, lorsque l'on commença à parler des subprimes, que les journaux s'emplirent de reportages sur les familles américaines chassées de leurs logements, mon minuscule cerveau s'alarma. Comme tous les petits animaux faibles et peu intelligents, je dois surtout ma survie à ma grande vigilance plutôt qu'à des stratégies élaborées.

Les calculs complexes ne sont pas pour moi. Je connais mes limites. Je ne crois pas qu'on puisse dans la vie, et passer une heure et demie dans sa salle de bains à tenter de se faire belle, et être douée pour les finances.

N'ayant que mon intuition, mon instinct, j'ai réagi vivement. En juin dernier, j'ai pris rendez-vous avec mon conseiller. Je lui ai dit de tout vendre. Il m'a dit que je faisais une erreur. Je me suis entêtée. J'ai argumenté et il m'a opposé d'autres arguments.

Son bon sourire et son discours cauteleux cachaient mal le fait qu'il me prenait pour une gentille idiote propre à s'alarmer d'un rien. Je l'entendais presque penser que j'étais décidément une pauvre petite chose impressionnable.

J'ai tenu bon, j'ai tout vendu et n'ai rien perdu. Je suis peut-être idiote, c'est vrai. Mais je suis aussi vigilante qu'un suricate.

L'aigle des subprimes a fondu sur moi, mais ne m'a pas attrapée. J'étais déjà claquemurée dans mon terrier. Je comptais mes gains.

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