Et si prise d'une frénésie de nouveauté terrible, je jouais à l'artiste contemporain ? Si, possédée par une fureur tyrannique de créativité effrénée, je faisais une sorte de happening ? Quelque chose de monstrueux qui me permettrait de me poser et d'acquérir une stature hors pair ?
Si mue par une passion soudaine et violente, je décidais immédiatement de ne plus être une jolie blonde écervelée mais une artiste "qui a quelque chose à dire parce que l'artiste est le témoin de son temps et se doit donc de témoigner". Je mettrais ds illustrations idiotes sur mon blog. Par exemple une vis et un écrou parce que "ça fait sens" et que "ça illustre bien le monde mécaniste dans lequel on vit".
Je me teindrais les cheveux en noir, je troquerais mes ballerines pour une paire de converse et j'achèterais Libération. Je n'irais pas travailler ce matin. Je prendrais la ligne 1 et je descendrais çà Bastille. Là, j'errerais un peu sans but, me contentant de humer l'air du temps car tous les artistes font cela.
Puis, attablée à la terrasse d'un établissement dont le nom finit forcément par Café comme aux Amériques, le "Machin-chose Café", je lirais un peu Libé et je dévisagerais les gens. Un type pas très propre avec un regard de prédateur me ferait un sourire.
Je l'inviterais à ma table et on discuterait de politique. Je dirais que tous les bourgeois sont des salauds et il acquiescerait. Il m'expliquerait que la crise financière est due à la cupidité des gens et j'opinerais.
Passant à une forme d'intimité, mon bel hidalgo à dreadlocks m'expliquerait qu'il est artiste plasticien mais qu'il est aussi vidéaste. Je battrais des mains en lui disant que je suis aux beaux arts mais je fais aussi de la photo.
On prendrait des cafés, puis à partir de onze heures, des verres de blancs. Au moment de payer, il n'aurait pas d'argent alors je réglerais la note. Mais tant pis je serais sous le charme et je maudirais le monde cruel qui force ce type plein de génie à rester méconnu. On s'échangerait nos portables, en tout cas, c'est certain. On se reverrait persuadés l'un et l'autre, que quelqu'un nous comprend enfin.
Peut-être que j'aurais le droit à une étreinte furtive et maladroite dans un squat d'artistes malodorant et gelé. Il baisserait son jean sur ses chevilles et je garderais mon pull. Mais je trouverais que c'est la plus belle expérience du monde. Je ne sais pas comment tout cela se terminerait. Mal sans doute ? Ou mal peut-être ?
Si mue par une passion soudaine et violente, je décidais immédiatement de ne plus être une jolie blonde écervelée mais une artiste "qui a quelque chose à dire parce que l'artiste est le témoin de son temps et se doit donc de témoigner". Je mettrais ds illustrations idiotes sur mon blog. Par exemple une vis et un écrou parce que "ça fait sens" et que "ça illustre bien le monde mécaniste dans lequel on vit".
Je me teindrais les cheveux en noir, je troquerais mes ballerines pour une paire de converse et j'achèterais Libération. Je n'irais pas travailler ce matin. Je prendrais la ligne 1 et je descendrais çà Bastille. Là, j'errerais un peu sans but, me contentant de humer l'air du temps car tous les artistes font cela.
Puis, attablée à la terrasse d'un établissement dont le nom finit forcément par Café comme aux Amériques, le "Machin-chose Café", je lirais un peu Libé et je dévisagerais les gens. Un type pas très propre avec un regard de prédateur me ferait un sourire.
Je l'inviterais à ma table et on discuterait de politique. Je dirais que tous les bourgeois sont des salauds et il acquiescerait. Il m'expliquerait que la crise financière est due à la cupidité des gens et j'opinerais.
Passant à une forme d'intimité, mon bel hidalgo à dreadlocks m'expliquerait qu'il est artiste plasticien mais qu'il est aussi vidéaste. Je battrais des mains en lui disant que je suis aux beaux arts mais je fais aussi de la photo.
On prendrait des cafés, puis à partir de onze heures, des verres de blancs. Au moment de payer, il n'aurait pas d'argent alors je réglerais la note. Mais tant pis je serais sous le charme et je maudirais le monde cruel qui force ce type plein de génie à rester méconnu. On s'échangerait nos portables, en tout cas, c'est certain. On se reverrait persuadés l'un et l'autre, que quelqu'un nous comprend enfin.
Peut-être que j'aurais le droit à une étreinte furtive et maladroite dans un squat d'artistes malodorant et gelé. Il baisserait son jean sur ses chevilles et je garderais mon pull. Mais je trouverais que c'est la plus belle expérience du monde. Je ne sais pas comment tout cela se terminerait. Mal sans doute ? Ou mal peut-être ?
Ce matin, je ne suis pas girly, je suis arty ! Mais assez fantasmé, il faut que j'aille travailler !
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