Je me suis parjurée. Précédemment, j'avais dit ne pas être allée dans un "lieu de convivialité" depuis le deux janvier, et c'était vrai. Mais j'ai failli, j'y suis retournée.
Ai-je des circonstances atténuantes, je ne sais pas. Je m'ennuyais un peu chez moi, n'étant pas habituée à rester cloîtrée sans voir du monde. Dans la pratique, ce que j'adore, c'est d'être seule au milieu des autres.
Jugeant que ma jambe brisée était une excuse qui me vaudrait la mansuétude de mes rares lecteurs, jai décidé de m'offrir un café dans un "lieu de convivialité". Je me suis maquillée debout, les béquilles coincées contre le lavabo, face à la glace, en équilibre instable en faisant attention de ne pas appuyer sur ma jambe droite plâtrée, ou alors juste le bout du bout des orteils nus et encore rien qu'un tout petit peu !
Estimant que le résultat était probant, les cheveux brossés, les yeux et la bouche faits discrètement, je me suis décidée à sortir. Négligeant de dissimuler mes orteils dénudés par le plâtre sous une chaussette peu esthétique, j'ai pris mes béquilles, mon livre et mon sac à main, j'ai fermé ma porte à clé et ai pris l'ascenseur. Une fois dans la rue, j'ai "kiffé grave" le ciel bleu et la température clémente comme diraient les jeunes.
A petits pas, faisant une halte tous les vingt mètres environ parce que le plâtre est lourd, je me suis rapprochée, vaillante petite tortue, de ce qui fut naguère mon lieu de perdition favori, une grande brasserie faisant l'angle de deux avenues.
Rejetée telle une lépreuse à l'extérieur, du fait de ma tabacomanie, je me suis installée en terrasse, sous un chauffage d'appoint irradiant sa chaleur sur mon crâne en épargnant consciencieusement le reste de mon anatomie. Ayant installé ma jambe brisée sur une chaise en face de moi, je me suis calée sur le fauteuil et j'ai pris conscience que tout cela m'avait manqué. Si, trainer seule dans les cafés n'est pas le fait d'une demoiselle correcte, alors j'admets être une terribily bad girl !
Gérard mon garçon habituel m'a évidemment reconnue et avisant ma jambe plâtrée a pris de mes nouvelles. Croyant que ma disparition était due à mon accident, je l'ai rassuré. Je lui ai expliqué que ce décret anti-fumeurs me tenait dorénavant éloignée de ma brasserie favorite.
Le pauvre eut l'air dépité et m'avoua que son établissement accusait une perte de chiffre conséquente. Il rajouta que dans la journée, il n'y avait plus que de rares et sèches rombières venant prendre un thé.
L'ambiance de la brasserie était devenue celle d'une ville d'eau réservée à des curistes valétudinaires au teint jaune. Il m'affirma que mon sourire radieux lui manquait. Il semblait réellement ravi de me revoir. Il me demanda si je n'avais pas froid et si je désirais un coussin pour caler ma jambe plâtrée parce qu'il pouvait en rapporter un de l'intérieur.
L'assurant que tout allait bien, et le remerciant pour son accueil, je passai ma commande : un café. Ce bon Gérard revint quelques minutes après portant son plateau. Il déposa un café devant moi ainsi qu'une flute de champagne offerte par la maison. Il m'expliqua que c'était pour fêter mon retour. Je le remerciai chaleureusement et il prit congé.
Je bus mon champagne tranquillement, sans me faire prier parce que j'adore cela. Puis, je savourai mon café tiède en lisant une petite heure. Ayant laissé un pourboire digne d'une Reine, je levai le camp afin de retourner chez moi.
Voici donc comment, dans un établissement dorénavant interdit aux fumeurs, je fus priée de m'adonner au seul vice encore licite : l'alcool.
Ai-je des circonstances atténuantes, je ne sais pas. Je m'ennuyais un peu chez moi, n'étant pas habituée à rester cloîtrée sans voir du monde. Dans la pratique, ce que j'adore, c'est d'être seule au milieu des autres.
Jugeant que ma jambe brisée était une excuse qui me vaudrait la mansuétude de mes rares lecteurs, jai décidé de m'offrir un café dans un "lieu de convivialité". Je me suis maquillée debout, les béquilles coincées contre le lavabo, face à la glace, en équilibre instable en faisant attention de ne pas appuyer sur ma jambe droite plâtrée, ou alors juste le bout du bout des orteils nus et encore rien qu'un tout petit peu !
Estimant que le résultat était probant, les cheveux brossés, les yeux et la bouche faits discrètement, je me suis décidée à sortir. Négligeant de dissimuler mes orteils dénudés par le plâtre sous une chaussette peu esthétique, j'ai pris mes béquilles, mon livre et mon sac à main, j'ai fermé ma porte à clé et ai pris l'ascenseur. Une fois dans la rue, j'ai "kiffé grave" le ciel bleu et la température clémente comme diraient les jeunes.
A petits pas, faisant une halte tous les vingt mètres environ parce que le plâtre est lourd, je me suis rapprochée, vaillante petite tortue, de ce qui fut naguère mon lieu de perdition favori, une grande brasserie faisant l'angle de deux avenues.
Rejetée telle une lépreuse à l'extérieur, du fait de ma tabacomanie, je me suis installée en terrasse, sous un chauffage d'appoint irradiant sa chaleur sur mon crâne en épargnant consciencieusement le reste de mon anatomie. Ayant installé ma jambe brisée sur une chaise en face de moi, je me suis calée sur le fauteuil et j'ai pris conscience que tout cela m'avait manqué. Si, trainer seule dans les cafés n'est pas le fait d'une demoiselle correcte, alors j'admets être une terribily bad girl !
Gérard mon garçon habituel m'a évidemment reconnue et avisant ma jambe plâtrée a pris de mes nouvelles. Croyant que ma disparition était due à mon accident, je l'ai rassuré. Je lui ai expliqué que ce décret anti-fumeurs me tenait dorénavant éloignée de ma brasserie favorite.
Le pauvre eut l'air dépité et m'avoua que son établissement accusait une perte de chiffre conséquente. Il rajouta que dans la journée, il n'y avait plus que de rares et sèches rombières venant prendre un thé.
L'ambiance de la brasserie était devenue celle d'une ville d'eau réservée à des curistes valétudinaires au teint jaune. Il m'affirma que mon sourire radieux lui manquait. Il semblait réellement ravi de me revoir. Il me demanda si je n'avais pas froid et si je désirais un coussin pour caler ma jambe plâtrée parce qu'il pouvait en rapporter un de l'intérieur.
L'assurant que tout allait bien, et le remerciant pour son accueil, je passai ma commande : un café. Ce bon Gérard revint quelques minutes après portant son plateau. Il déposa un café devant moi ainsi qu'une flute de champagne offerte par la maison. Il m'expliqua que c'était pour fêter mon retour. Je le remerciai chaleureusement et il prit congé.
Je bus mon champagne tranquillement, sans me faire prier parce que j'adore cela. Puis, je savourai mon café tiède en lisant une petite heure. Ayant laissé un pourboire digne d'une Reine, je levai le camp afin de retourner chez moi.
Voici donc comment, dans un établissement dorénavant interdit aux fumeurs, je fus priée de m'adonner au seul vice encore licite : l'alcool.
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