vendredi 22 février 2008

Soixante-et-unième message !


Dans le message précédent, je présentais mes excuses pour avoir heurté un de mes lecteurs. Aurais-je commis d'autres bourdes ? Un doute me taraude soudainement l'esprit ! Je me souviens que Laure Allibert, volcanique administratrice de "Quitter la sécu" m'avait laissé un commentaire. Etant maintes fois retournée lire son blog, j'ai constaté qu'elle m'avait mise en lien.

L'ai-je remerciée ? Je n'en sais rien. Etre présente sur un blog aussi connu et reconnu est un privilège que j'apprécie à sa juste mesure. Ainsi, si par un pur hasard je n'avais pas remercié Laure en temps et en heure, qu'elle sache que je lui suis très reconnaissante.

J'adore son blog même s'il m'arrive de ne pas toujours comprendre ses articles. Non qu'ils soient mal rédigés, mais simplement que ma culture économique est sans doute trop déficiente pour en apprécier toute la substantifique moelle.

Suis-je contre la sécurité sociale, cette grande idée ? Je n'en sais rien. J'ai un côté libertarien avéré, c'est certain. Pourtant, je n'arrive pas à me départir que la santé n'est pas un service comme un autre.

Ma piètre érudition économique ne m'a pas empêchée d'apprendre que le groupe Michelin fermait son usine de Toul alors qu'il publiait d'excellents résultats. "Pourquoi fermer une usine et mettre des gens au chômage quand on fait des bénéfices", me suis-je naïvement dit. Est-ce que du temps où la très catholique famille Michelin était aux commandes, pareille chose serait arrivée ? Je ne sais pas.

Des experts objecteront que cette fermeture de l'usine de Toul est inscrite dans "le cadre plus large d'un projet de redéveloppement mondial, etc., etc." Ils finiront par me faire comprendre que je suis une ignare que ses études de lettres n'autorisent pas à commenter un fait économique. Ils me mettront une petite tape affectueuse sur la tête, me diront que je suis une gentille fille, en m'enjoignant de retourner à mes livres et mes sandales à talons.

Je resterai pourtant sur mes positions. Je dois être trop humaine ou trop stupide pour admettre de telles choses. J'ai beau savoir que de brillants esprits savent pour moi, cela ne me convient pas. Le chômage et l'hémorragie continue d'emplois industriels dans notre pays est pour moi un drame. C'est terrible mais je doute des experts.

Quitte à passer pour une redoutable gauchiste, j'ai le sentiment que la mondialisation tant vantée ne profite qu'à quelques individus. Qu'en est-il si l'on n'est pas trader, expert en finance ou détenteurs d'actifs financiers ? Je suis propriétaire dans Paris et pourtant je n'ai pas un salaire mirifique. De la mondialisation, je ne profite que de produits asiatiques peu chers. Mais j'ai le sentiment que mon environnement s'écroule, se dégrade, que tout va de plus en plus mal.

Alors, je repense au groupe Michelin. Et puis je songe à la sécurité sociale, vétuste et mal gérée. Et je me demande si le privé feraient mieux ? Sans doute que oui puisqu'il semble que les cliniques privées soient mieux administrées que les hôpitaux publics.

Mais, repensant à Michelin et je me dis que décidément, même si j'adore le privé, le cynisme de certains pourraient avoir des conséquences dramatiques sur la santé. On pourrait admettre des coupes claires dans les traitements pour des motifs d'ordre purement économiques. Les réformes nécessaires doivent-elles entrainer l'arrêt du "système social à la française" ?

Suis-je une archéo-gaulliste qui s'ignore ? Je sais que je ne suis pas experte en ce domaine. Ce ne sont donc que des réflexions jetées au hasard. Elles me vaudront peut-être ricanements, moqueries et commisération. Tant pis.

Je sais par contre que j'adore le ton de Laure Allibert dont je reste une fidèle lectrice et que je remercie pour son lien.

4 commentaires:

Alyssa a dit…

Je viens de découvrir ton blog. j'aime beaucoup ta façon d'écrire, je te trouve touchante et tu me mets de bonne humeur. Une chose est sure, Je reviendrais souvent traîner par ici ;-)

(Je viens de remarquer que je faisais partie de tes liens, j'en suis très touchée, merci )

Laure Allibert a dit…

Salut Anna !

Il ne faut pas faire de complexe vis à vis de l'économie, les "mécanismes" sont en fait très simples, puisque ce sont ceux de l'action humaine, et que tous nous agissons, voir un début d'initiation ici.

Concernant les licenciements, ce que les libéraux disent est qu'il n'existe pas de "droit au travail". Quand un emploi est créé, cela profite tant à l'employeur qu'à l'employé. L'employeur n'embauche pas pour faire plaisir au salarié. Pour autant, ça ne veut pas dire que l'employé puisse rester à vie (heureusement d'ailleurs, moi j'ai souvent changé d'employeur).

Peut-on imaginer un monde où le salarié aurait le droit de quitter l'entreprise mais où le patron ne pourrait jamais se séparer d'un salarié ? Licencier est le droit absolu du patron. Et réciproquement, personnellement j'ai "licencié" beaucoup de mes patrons...

Une grande leçon pratique du libéralisme, exprimée par un auteur tel que Frédéric Bastiat, est qu'il y a ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. On voit les entreprises qui ferment, on voit moins facilement les raisons, la pression fiscale, les charges, le protectionnisme... Les politiciens promettent d'agir, parfois ils arrivent à "sauver des emplois", ce qu'on ne voit pas est que ça se fait au détriment des autres, consommateurs ou salariés.

Toute contrainte artificielle (c'est à dire politique) finit toujours par se retourner contre les intérêts de ceux à qui elle était censée profiter. L'art du politicien est de montrer les aspects positifs en cachant soigneusement les effets négatifs (ou en en rejetant la faute sur le "marché", coupable commode qui ne peut pas répondre).

La mondialisation profite à tout le monde, d'abord au consommateur, qui voit certains prix baisser, mais aussi à celui qui travaille, qui a plus d'opportunités et peut dépasser un cadre national étriqué. Evidemment, on ne peut pas concurrencer certains pays dans certains domaines, mais il reste toujours d'autres domaines où on est meilleur. Même si un pays était "meilleur en tout", il resterait de l'ouvrage pour les autres (voir avantages comparatifs).

Unknown a dit…

La "main invisible" du libéralisme économique n'est-elle pas un aveux que sa logique nous échappe pour partie?
Je crois que le libéralisme n'est viable qu'associé à des valeurs et à une éducation fortes (pas celles des socialo-bisounours).
J'étais libéral (libertarien?), aujourd'hui je suis un peu désespéré.

Anonyme a dit…

Liberalisme ou libertarianisme (ca existe ce mot ?), contrairement aux idees recues de ceux qui n'y comprennent rien, necessitent comme condition premiere un respect total de la loi et la propriete.

Sinon, ca ne peut pas marcher.

Ce n'est pas la meme chose que le laissez faire.

Quand a Michelin, je suis sur que in fine, ils prefereraient garder leurs usines en France ouvertes, mais que les contraintes et couts crees par les politiciens rendent cela non economique.

Il n'y a d'ailleurs pas que les traders, ou les gens dans la finance qui peuvent bien gagner leur vie. Croyez moi, un bon trader, ca ne court pas les rues. Je ne vois pas en quoi il meriterait moins sa remuneration qu'un chanteur par exemple.