dimanche 24 février 2008

Soixante-sixième message !


Non, toujours pas de titre aguicheur mais une simple numérotation, je n'ai rien changé ! Ce d'autant plus que je tenais absolument à continuer sur ma lancée. Quand nunuche se pique d'économie, elle n'y va pas avec le dos de la cuiller, elle réfléchit et écrit. Et elle se moque bien de ce qu'en diront les gens.

Le net sert à cela, à mettre en contact des gens qui ne se seraient jamais rencontrés par ailleurs. Et si mes connaissances en latin et grec anciens ne passionneront jamais les foules, du moins puis-je moi me passionner pour des connaissances que je n'ai pas acquises, et notamment l'économie.

J'ai beau vivre dans les livres, je sors et j'ai une vie sociale. Je constate donc que les choses ne vont pas bien et je me demande comment les modifier. Et puis, après des années de traduction, j'ai l'obsession de la vérité. La traduction est un art qui consiste à ne jamais trahir son auteur. Il faut connaitre sa vie, son oeuvre, le siècle dans lequel il vécut.

Ce qui veut dire qu'il faut connaître la civilisation qui le vit naitre afin de savoir quelles idées dominaient son temps. Ce travail de traduction que je fis, même s'il ne me donne aucune autorité en matière économique m'a rendu exigeante.

A ce stade de mon cheminement au pays du libéralisme, je suis persuadée d'avoir raison autant que Laure, mon mentor, a raison elle aussi. Sans doute avons nous des approches différentes. Je mets plus de poids sur les contraintes morales de la société.

Pour moi, l'agent économique a peu de poids, je ne connais que des êtres humains avec leurs passions, leurs défauts mais aussi leurs qualités. Ainsi dans mon message précédent, j'ai pu insister sur ce qui se passait à la marge du modèle économique libéral. De toute manière je préviens que les lignes qui suivent sont écrites rapidement à l'aune d'une réflexion n'ayant pas dépasse la demie-heure. On voudra donc bien m'excuser les raccourcis que je prends.

Tout en haut, chez les plus riches diront nous, figure une espèce nuisible appelée les prédateurs qui confondent enrichissement et avidité. L'esprit d'entreprise que je respecte et admire n'a pour moi aucun lien avec le désir d'enrichissement. L'enrichissement, c'est la cerise sur le gâteau de celui qui a décidé qu'il avait de bonne idées ou qu'il ne voulait plus subir le diktat d'un patron.

L'avide crée le règne de l'argent roi, l'ordre du profit déconnecté de la réalité et des contingences morales. L'avide dans sa forme ultime est le dealer qui se moque des conséquences de ses actes. Il flaire le filon et s'y engouffre. Si on l'interroge sur ses actes, il décrète que les gens n'ont qu'à être plus intelligents. L'avide est encensé par les idiots de droite qui confondent profits faciles et amoraux et esprit d'entreprise.

Tout en bas de ce modèle, figure un individu aussi vil que l'avide que j'appellerai l'envieux. Le lucre et l'envie sont deux péchés, j'en suis persuadée. L'envieux ne cherche pas la justice. L'envieux est aussi un prédateur mais agissant à la manière d'un parasite. Tandis que l'avide est un grand prédateur sanguinaire, l'envieux est une tique. C'est le gui qui tue l'arbre sur lequel il pousse.

L'envieux a décidé qu'il était plus simple de s'approprier le travail des autres que de produire lui-même. L'envieux a un mauvais esprit. Et je le déteste autant que l'avide. L'envieux est une cible de choix pour une gauche décomplexée qui sait flatter les plus bas instincts. Les libéraux auraient un rôle à jouer mais sans doute ne vendent-ils pas de situations clés en main flattant les bas instincts.

Le libéralisme est peut-être une sorte de dandysme économique nécessitant un engagement personnel et une morale plus élevée que les autres courants économiques ? Dans le libéralisme, il semblerait que l'on ne cherche pas à invoquer la faute des autres, mais simplement à mobiliser sa responsabilité personnelle. Vaste programme finalement bien plus moral qu'économique.

Coincé entre les avides et les envieux prêts à tout pour assouvir leurs vices, les libéraux sont mal partis. La vérité n'est jamais bien accueillie. Au stade où en sont mes réflexions d'apprentie économiste, voilà ce que je ressens exactement. Pour moi, l'ultime ressort reste la morale.

Je ne sais pas si mon message est structuré et compréhensible ou pas. Sans doute paraitrai-je bien candide. Mais vous étiez prévenus !

6 commentaires:

a dit…

Bonjour Anna et quel blog !
oui pas de titre aguicheur mais qu'en est il de l'image ? A la reflexion: bien vu!
Nunuche! ma foi là vous montrez que vous vous moquez bien de ce qu'en dirons les gens vous semblez loin de la nunuche. J'suis d'accord avec vous au sujet de l'avide et l'envieux qui nous cernent à droite comme à gauche et joyeux de voir que l'alternative existe chez d'autres, vous, moi etc..
Le tout c'est de garder espoir que chacun retrouve le chemin de la responsabilité de ses actes et du respect d'autrui et le navire actuel qui s'emballe finira par retrouver sa vitesse de croisière enfin faut l'espérer ! mais j'suis un incorrigible optimiste.
@+ Anna

Frollo a dit…

Votre diable a la mamelle pendante et le pied fourchu...
Tout le contraire de vous, si je puis me permettre..

Anna a dit…

Merci pour le commentaire Dom pour avoir lu la nunuche !

Merci Frollo, je le prends comme un compliment un peu maladroit
;) Ravie de ne pas encore avoir la mamelle pendante !

Anonyme a dit…

L'avide tire la societe vers le haut, l'envieux vers le bas.

Tant qu'a faire, vaut mieux les avides.

Qu'appelez vous un gain amoral ? Est ce illegal ? ou autre chose ?

Je crois savoir un peu la reponse quand vous utilisez le mot de predateur...

polo a dit…

Bonjour Anna,

Par pudeur je ferai fi des fantasmes que m'inspire votre blog, pour vous faire part de la lecture qui m'a fait plonger dans le libéralisme. En effet, j'avais aussi cette défiance morale lors de mes premières interrogations économiques, et ce livre (traduit en de nombreuses langues) a été une révélation et m'a permis de franchir le pas vers le libertarianisme: "L'envie, une histoire du mal" de Helmuth Schoeck. Le commentaire sur amazon est éloquent.

Anna a dit…

Mon blog inspirer des fantasmes ? Ah je suppose que c'est parce que j'ai parlé du Mac Book Air dans le dernier article. Vous fantasmez sur ce bel objet. Je comprends. Les hommes adorent la technique.